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Forum des Burkinabè de l’étranger : Rendez-vous en mars prochain !

Publié le lundi 3 février 2014 à 00h59min

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Evoqué depuis longtemps, parfois même annoncé, le Forum des Burkinabè de l’étranger aura finalement lieu dans le premier trimestre de cette année. Selon une source diplomatique, ce rendez tant attendu se tiendra du 13 et 15 mars 2014 à Ouagadougou.

Le 19 janvier 2014, lors de la cérémonie de présentation des vœux, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale, Djibril Bassolet avait annoncé que ce Forum figurait parmi les grands chantiers de son département et avait invité son personnel à s’impliquer activement dans leur exécution. Selon le chef de la diplomatie burkinabè, le Forum vise deux objectifs : intégrer les Burkinabè de l’étranger dans les instances de décisions et trouver les moyens de les identifier, première étape devant leur permettre d’exercer leurs droits de citoyens lors de la prochaine présidentielle de 2015.

De fait, la décision d’organiser le Forum mi-mars est une surprise pour beaucoup de Burkinabè de l’étranger qui tablaient pour les mois de juillet-Août, pendant les grandes vacances, au plus tôt et en fin d’année au plus tard. Pour ceux qui, par exemple, avaient lancé le 12 janvier dernier un appel à l’organisation des états généraux de de la diaspora burkinanbè de France, ce délai leur laissait le temps de les préparer et d’aller au Forum de Ouagadougou avec des documents consensuels contenant les préoccupations et les propositions des Burkinabè de France.

A présent, cette mission incombe aux huit (8) délégués du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE) de France, lesquels ont déjà reçu un courrier les informant de la tenue du Forum et les invitant à y participer.

Reste que, aussi bien en France que dans d’autres pays, le CSBE est loin de représenter les différentes composantes de la diaspora burkinabè. De bonnes sources, on apprend d’ailleurs que certaines associations ont aussi reçu un courrier d’invitation, sans que l’on sache les critères sur lesquels elles ont été choisies, pas plus qu’on ne sait leur nombre, sachant qu’une quarataine d’associations sont reconnues par les services diplomatiques à Paris. « Enfin, on aura notre Forum », s’est réjoui un compatriote de la région parisienne, « et même si je ne suis pas officiellement invité, je ferai tout pour y participer car, c’est l’occasion de débattre sérieusement de la place des Burkinabè de l’étranger dans le développement de notre pays  ».

Il manque de statistiques fiables sur leur nombre, mais ils sont des millions de Burkinabè éparpillés sur tous les continents, plus ou moins bien intégrés dans leur pays d’accueil. Loin de la mère patrie, ils participent à leur manière au développement économique du Burkina et suivent de près les débats socio-politiques qui agitent leur pays d’origine. La polémique autour de l’éventuelle révision de l’article 37 de la constitution relatif à la limitation du nombre de mandats présidentiels et la pertinence ou pas de la mise en place d’un sénat, en est la preuve. Très abondamment et qualitativement, la diaspora apporte sa contribution aux débats et à l’éveil de la conscience politique des Burkinabè.

Au plan économique, de nombreux Burkinabè de l’étranger participent à la création de la richesse de notre pays. Ils sont présents dans les transports interurbains, l’agro-business notamment à BagéPôle, les services, etc.

Par an, les Burkinabè de la diaspora transfèrent environ 54 milliards de F CFA via les sociétés de transferts d’argent, un montant nettement en-dessous de la réalité, d’énormes sommes d’argent transitant par des voies informelles. Des transferts essentiellement destinés à la consommation domestique (achat de vivres pour la famille, paiement de frais scolaires et médicaux, etc.) et qui mériteraient d’être dirigés vers l’investissement productif.

Au plan politique, le Forum de mars marquera sans doute une étape importante dans l’intégration des Burkinabè de la diaspora dans les instances de décision. Plusieurs responsables de haut niveau l’ont déjà dit : en 2015, la loi de mai 2009 sera mise en œuvre et les Burkinabè de l’étranger vont enfin pouvoir voter. Cette perspective explique sans doute l’agitation qui a gagné les partis politiques burkinabè depuis quelques mois et leur intérêt pour leur les potentiels électeurs installés à l’étranger. Après Zéphirin Diabré en décembre 2013, Ram Ouédraogo début janvier, Maitre Bénéwendé Sankara est annoncé cette semaine en Côte d’Ivoire. Roch Christian Marc Kaboré et Simon Compaoré, deux des principaux responsables du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), devraient rencontrer cette semaine les Burkinabè vivant en France. Dans de ce parti créé le 25 janvier, un poste de vice-président chargé des Burkinabè de l’étranger a été créé et confié à Mme Adoua Maria Goretti Dicko/Agaloué. L’heure des « Pawétos » a-t-elle sonné ? On airerait y croire !

Joachim Vokouma,

Lefaso.net (France)

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