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Reprise des municipales dans l’arrondissement 4 de Ouaga : Des gens iront voter malgré les difficultés

Publié le jeudi 23 janvier 2014 à 23h41min

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Reprise des municipales dans l’arrondissement 4 de Ouaga : Des gens iront voter malgré les difficultés

A un mois de la reprise des élections municipales dans l’arrondissement 4 de la commune de Ouagadougou, nous avons voulu vivre l’ambiance des préparatifs sur le terrain. Entre choix de discrétion des conseillers municipaux dont Anatole Bonkoungou, l’ex-maire de l’arrondissement, et réticence des habitants, nous avons pu recueillir quelques propos auprès de certains électeurs dudit arrondissement. Lisez plutôt !

Noufou Doulkom, étudiant en génie électronique, informatique et industriel : « On ne sent pas encore les candidats »

Personnellement, la décision de dissolution du conseil municipal de l’arrondissement 4 ne m’a pas plu. Il y avait des conseillers qui étaient payés pour ne pas participer aux séances du conseil municipal. Cela est le fait de certains partis politiques déçus. Il faudrait que cela s’arrête, si on veut que le pays soit un pays émergent.

Par rapport aux élections du 23 février, on ne sent rien encore. Je me demande si ces élections auront lieu. Vraiment, ça ne bouge pas. On ne sent pas les candidats encore.

Ilboudo Abdoul Rasmané, juriste : « Tout se passe dans le civisme »

La décision de dissolution du conseil municipal de l’arrondissement a créé en moi un sentiment de révolte. Pour moi, Anatole (ndlr : Anatole Bonkoungou, maire qui était à la tête du Conseil municipal dissout) a été injustement enlevé. Mais on prend cela avec philosophie en se disant qu’on est en démocratie, et repartir aux urnes pour reconfirmer la victoire du maire sortant.

J’ai pensé que cette période de préparation des élections du 23 février allait être entachée d’échauffourées. Mais je suis content de constater que cela se passe dans une ambiance bonne enfant. Chacun des candidats vaque, à sa manière, à la conquête d’électeurs. Tout se passe dans le civisme pour l’instant.

L’enjeu principal de ces élections, c’est véritablement la participation ; puisque la majorité des électeurs n’ont plus leur carte ou la carte ont été détériorée. Je pense qu’il appartient à la CENI (ndlr : Commission électorale nationale indépendante) de prévoir des mesures pour pallier ces difficultés, et permettre aux maximum d’électeurs de participer à ces élections.

C’est vrai qu’il y a eu des changements de partis politiques ; mais moi, ce sont les hommes qui m’intéressent, ce ne sont pas les partis. Donc, le candidat qui est prêt à faire quelque chose pour ma commune, je suis prêt à le soutenir.

Karim Ouédrago : « Beaucoup de choses vont changer »

Nous avions voté Anatole. Et ces élections du 23 février constituent, pour moi, une sorte de vengeance. Mais, nous allons le remettre à sa place. Nous, on ne dort plus, on est motivé. On est heureux du fait que le CDP (ndlr : Congrès pour la démocratie et le progrès, parti au pouvoir) a fondu. On n’a plus de concurrent. Et moi, j’en suis très content, car je pense que beaucoup de choses vont changer.

Ce qui nous inquiète encore, c’est la tricherie le jour des élections. Mais, je trouve que la jeunesse est assez consciente pour nous éviter cela. Par prudence, après les votes, on ne va pas bouger des bureaux de vote.

Déjà, je sens que le taux de participation sera élevé. Je sais aussi que beaucoup de gens ont perdu leur carte d’électeur ; mais ils cherchent les voies et moyens pour s’en procurer à nouveau auprès de la CENI.

Moumouni Diallo : « Nous irons aux urnes pour la paix »

Nous, nous ne voulons que la paix dans ce pays. Que les différents acteurs s’arrangent pour préserver la paix sociale.

Nous irons aux urnes pour voter comme il a été indiqué, et nous espérons que cela se fera dans la tranquillité. Un pauvre n’a besoin que de quoi se nourrir et dans la tranquillité. Pour cela, nous allons voter celui qu’on croit pouvoir apporter un changement dans cet arrondissement.

Sinon l’affaire Anatole Bonkoungou nous a beaucoup attristés. On l’aimait bien et on espérait le changement avec ce dernier. Et brusquement il démissionne ; et c’est par la suite qu’on a compris le fond du problème.

Youba Zongo : « Nous allons faire revenir Anatole Bonkoungou »

La reprise des élections est une bonne chose. Nous irons aux urnes le 23 février 2014. Anatole Bonkoungou est celui qui a prêté l’oreille aux préoccupations des jeunes de l’arrondissement 4. Sa démission ne nous est pas favorable, car on a senti le changement avec lui.

Voilà qui a effectivement gagné les élections passées. Et un matin, on apprend qu’il a démissionné. Mais nous allons le faire revenir à l’issue des élections prochaines.

Les autorités ne peuvent pas décider à notre place ; c’est nous qui décidons de mettre qui on veut à la tête de notre arrondissement. Donc que Blaise Compaoré sache que nous aspirons maintenant à une démocratie pure et parfaite au Faso.

Salif Ouédraogo : « L’appartenance à un parti ne compte pas »

Les enfants m’ont dit qu’ils aspirent au changement. Ils sont prêts pour ressortir voter. Ils ont dit qu’ils pensaient que le CDP était un parti pour le peuple, mais finalement avec l’affaire du maire sortant Anatole Bonkoungou , ils se sont rendus compte que c’ était autre chose. Donc ils sortiront de leur silence et porter haut leur voix pour soutenir leur candidat.

Ils veulent que leur choix soit respecté impérativement. Ils pensent que ce n’est pas l’appartenance à un parti qui compte, mais plutôt la personne avec qui on espère le changement.

Noufou Nikiéma : « On veut l’ancien maire »

Comme la campagne électorale n’a pas encore commencé, on doute encore de la tenue de ces élections du 23 février. Mais ce qu’on veut le plus, c’est l’ancien maire.

Je pense que la majorité des électeurs de l’arrondissement va encore sortir voter. Beaucoup de gens ont encore leur carte d’électeurs. Mais certains vont s’abstenir, parce qu’il y a des gens qui sont découragés d’aller pour avoir les mêmes répétitions.

Je sens que le maire sortant a plus de chance qu’avant, parce que beaucoup de gens sont actuellement motivés pour lui.

Ilboudo Issa, peintre : « Nous exhortons les gens à aller voter »

C’est vrai, la campagne n’a pas encore démarré ; mais nous tenons parfois de petites réunions pour dire aux gens de sortir voter et de faire un bon choix. Nous disons à ceux qui ont perdu leurs cartes d’électeur, d’apporter les documents d’identification qui ont servi à l’établissement de leurs cartes. Nous faisons des photocopies que nous légalisons pour eux en nous référant à la CENI.

La deuxième chose que nous demandons aux gens, c’est d’être conscients, de penser à leur avenir et à celui de leurs enfants. Même s’ils ne vont pas voter pour notre parti, nous savons qu’ils vont aller voter.

Propos recueillis par Fulbert Paré et Minata Toé (stagiaire)

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