Celui qui a été présenté à la presse le jeudi 30 décembre 2004, aux environs de 16 heures est un Ivoirien né le 31 mai 1978, soit il y a 26 ans. Le sieur Ziega Guy Roland qu’il s’appelle travaillait pour son cousin, Zokora Simplice, qui est le président de la Coopérative des producteurs agricoles de Bayota, laquelle coopérative est basée à Abidjan.

Disposant des clés de la chambre de son cousin, Guy Roland s’y introduit, et emporte avec lui la somme de 27 millions de francs CFA et prend la clef des champs. Aussitôt, un avis de recherche est lancé contre lui par son frère par l’intermédiaire d’Interpol.

Mais le recherché ne perd pas du temps, car comme on le dit, la perte de temps joue contre le fautif. D’Abidjan, et de location de véhicule en location de véhicule, il passe au Ghana et se retrouve à Dakola, à la frontière Ghana-Burkina. Le fugitif arrive au Pays des hommes intègres le 16 décembre et s’engouffre dans le premier hôtel de la place. Entre-temps, Interpol, par l’entremise d’un commissaire de la police ivoirienne, annonce à la partie burkinabé, la présence, sur notre territoire, d’un Ivoirien wanted du nom de Ziega.

Un émissaire de la Côte d’Ivoire y est même envoyé, avec une photo du recherché. La police du Burkina est aussitôt à pied d’œuvre pour le retrouver. On localisa l’hôtel où il était descendu, mais il ne s’y trouvait pas. On eut vent qu’il était en compagnie d’une fille dans un maquis de la place. Avec cette dernière il avait même cohabité à Ouaga 2000.

Ensuite, on apprit qu’il était en partance pour le Mali à bord d’un véhicule loué, circulant sous une fausse identité. Après avoir bouclé tout le pays, et grâce à la collaboration des CRS de Bobo, Ziega Guy Roland, alias N’Dri Koffi Marius, est arrêté à bord d’un véhicule de marque Land Cruiser, à l’entrée de la ville de Bobo, en partance pour le Mali. Tous les papiers en possession de l’interpellé étaient faux, de son passeport à l’ordre de mission qu’il détenait.

Après la déposition faite par le commissaire Salvador Nébié, l’interpellé, ménotté, fut introduit dans la salle de conférences de la Direction générale de la police nationale (DGPN). Beau "gosse", il n’avait pas du tout l’air d’avoir été malmené. A preuve, il tenait encore entre ses mains son paquet de cigarettes. Il dira avoir commis ce geste à l’encontre de son frère, par souci de justice et pour se venger de lui, qui le payait en monnaie de singe pour les services qu’il lui rendait.

D’ailleurs, ajoutera-t-il, il aurait pu faire pire, car dans le chambre du cousin se trouvaient plus de 400 millions de FCFA. Il aurait pu tout emporter. Il précisera qu’il a tout juste pris de quoi aller en Grande-Bretagne se refaire une vie. Maintenant qu’il a été arrêté, il a juré, « la main sur le cœur », ne pas vouloir retourner en Côte d’Ivoire. Il va, a-t-il dit,demander le statut de « rebelle » pour bénéficier de la protection internationale. D’ailleurs, il prétendra avoir pris 6 millions cinq cent mille, contrairement aux 27 avancés par son cousin.

Mais Interpol n’en a cure, car d’autres accords semblent plaider à l’encontre de ce jeune homme. L’auteur et la victime étant ivoiriens, du fait des accords de coopération entre les pays de la CEDEAO, le responsable du Bureau central national d’Interpol, le commissaire Salvador Nébié, nous annonça que « demain, nous allons le raccompagner dans un avion à destination de la Côte d’Ivoire, pour les besoins d’investigation ».

Issa K. Barry
L’Observateur Paalga