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08 mars 2013 : Des réflexions pour une autonomisation économique des femmes

Publié le mercredi 6 mars 2013 à 20h20min

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08 mars 2013 : Des réflexions pour une autonomisation économique des femmes

Des travaux de réflexion sur des communications relatives à l’entreprenariat féminin et à l’autonomisation économique des femmes se sont tenus le 05 mars 2013 à la Maison de la Femme de Ouagadougou. Organisée par le Ministère de la Promotion de la Femme et du Genre (MPFG), cette rencontre avait pour objectifs de mettre en exergue les difficultés des Femmes dans le domaine de l’entreprenariat, de proposer des solutions et de montrer l’importance de l’autonomisation économique des femmes.

Placée sous le thème : « entreprenariat féminin et autonomisation économique des femmes », la célébration de la journée internationale de la Femme se tiendra cette année à Manga, chef lieu de la région du centre-sud. En prélude à cette journée, quatre communications autour de ce thème ont été développées ce mardi 05 mars 2013 à la Maison de la femme de Ouagadougou. Ces communications ont porté sur les sous thèmes suivants :
« Aperçu global de l’entreprenariat féminin et de l’autonomisation économique des femmes au Burkina Faso » ;
« Comment devenir une femme entrepreneure qui réussit ? » ;
« Femmes et commerce transfrontalier au Burkina Faso » ;
« Autonomisation des femmes et croissance économique ».

L’entreprenariat féminin

Les différentes interventions ont mis à nu les principaux obstacles liés à l’entreprenariat féminin et l’importance de l’autonomisation des femmes. Pour le Dr Albert Ouédraogo du cabinet IPSO Conseils, « les pesanteurs socioculturelles, l’analphabétisme, les difficultés d’accès aux institutions financières formelles, la faible qualification de la femme constituent les contraintes majeures des femmes dans le domaine de l’entreprenariat ».

En effet, certains hommes ne veulent pas que leur femme ait un revenu supérieur au leur. D’autres par contre ne veulent pas que leur femme mène une activité en dehors de la maison. Aussi, M Ouédraogo note-t-il que les réalités des femmes ne sont pas prises en compte dans les activités qu’elles mènent car il est très difficile pour une femme de concilier ses différents rôles socioprofessionnels (rôle de mère, d’épouse, de femme entrepreneure). Et M. Bilgo de la Chambre du commerce et d’industrie du Burkina Faso d’ajouter que la gestion même de l’entreprise peut être une difficulté pour la femme entrepreneure.

Généralement peu ou pas instruite, la femme entrepreneure ne se fait pas encadrer par des personnes compétentes. Ce qui peut être un souci important pour la survie de l’entreprise. La femme entrepreneure a donc besoin d’être accompagnée par des professionnels dans sa démarche de création d’entreprise.

La création d’entreprise par la femme a pour but essentiellement de lui permettre d’être autonome. L’autonomisation est définie par certains chercheurs comme « l’accroissement des avoirs et des capacités des personnes pauvres dans le but de leur permettre de mieux participer, négocier, influencer, maîtriser et responsabiliser les institutions qui ont une incidence sur leur vie ». L’autonomisation des femmes renforce donc l’efficacité du développement.

Pour le Dr Samuel KABORE, économiste, « l’autonomisation économique des femmes génère plus de croissance économique et permet de négocier une répartition plus équitable des revenus ». Pour lui donc, il faut renforcer cette autonomisation par l’éducation, l’accès à des emplois décents, le développement de l’entreprenariat en faveur des femmes. Toute chose qui aura une incidence positive sur la croissance économique du Burkina Faso.

Activités de production : 60% de femmes

Occupant plus de 60 % des activités de production, la contribution des femmes dans l’économie du Burkina Faso est indéniable. Elles jouent un rôle majeur dans le secteur informel qui contribue pour environ 70 % dans la formation du produit intérieur brut, d’après Nestorine Sangaré, ministre de la promotion de la femme et du genre.

Pour conforter la place des femmes dans le domaine de l’entreprenariat et les rendre autonomes financièrement, les communicateurs ont retenu quelques propositions. Il faut mener des campagnes de sensibilisation auprès de toute la population pour faire évoluer les mentalités, supprimer les pesanteurs sociales. Il faut aussi mettre en place des structures judicieuses pour accompagner les femmes dans leurs activités.

L’instruction des femmes non alphabétisées doit être faite pour leur permettre de suivre l’évolution du monde des affaires. Permettre aux femmes d’accéder à toutes les informations en mettant l’accent particulier sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication et former les femmes entrepreneures sur la gestion des entreprises les rendra plus compétitives.

Recommandations

Les femmes à l’issu des échanges avec les communicateurs, ont formulé quatre recommandations à l’endroit des autorités. Leur première recommandation porte sur la création d’une banque de la femme. Cette banque accompagnera les projets des femmes et prendra en compte les difficultés qu’elles rencontrent dans l’octroi des crédits bancaires. Les femmes ont également recommandé la mise en place d’une direction de la promotion de l’entreprenariat féminin au sein du MPFG. Cette direction sera chargée de la résolution des problèmes en matière d’entreprenariat féminin.

La troisième recommandation porte sur l’institution d’une semaine d’information et de sensibilisation par la maison de l’entreprise au profit des femmes sur la création d’entreprise. Cette semaine d’information et de sensibilisation se fera en langues nationales et utilisera les différents canaux de communication pour atteindre le maximum de femmes. La dernière recommandation porte sur la réalisation d’une étude sur le commerce transfrontalier assorti d’un plan de promotion et de développement du commerce transfrontalier.

Nestorine SANGARE a assuré que les recommandations issues du panel du 05 mars 2013 seront analysées par son département et transmises au gouvernement pour une prise de mesures appropriées afin de créer un cadre favorable aux affaires des femmes entrepreneures au Burkina Faso.

Patindé Amandine KONDITAMDE (stagiaire)
Lefaso.net

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