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Vision Express sur… : La réalisation d’infrastructures en Afrique

Publié le dimanche 7 octobre 2012 à 20h42min

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Vision Express sur… : La réalisation d’infrastructures en Afrique

Dans un monde globalisé où l’heure est aux grands ensembles, l’Afrique donne souvent l’impression de rouler à contre-courant. Pour s’en convaincre, évoquons l’actualité avec la situation au Mali, où certains veulent désintégrer le pays, alors que sont nombreux les Africains qui sont dévoués à la cause du continent noir. Ceux-là se battent jour et nuit pour l’unité du continent, pour la construction de grands ensembles viables sur le plan économique dans le noble but de mutualiser les moyens et développer un continent aux immenses potentialités. Son sous-sol étant l’un des plus riches de la planète terre, son exploitation pour le développement de l’Afrique et pour le bonheur des Africains, exige des préalables. De ceux-ci, il y a la réalisation d’infrastructures structurantes comme celles des transports et autres moyens de communication.

Ce qui demande beaucoup de moyens dont ne disposent pas les pays africains pris individuellement. Il est aussi illusoire de croire que les pays développés le feront pour nos beaux yeux, sans en tirer meilleure partie que « le berceau de l’humanité ». On sait, ou plus exactement on ne sait pas, ce qu’est devenu le fameux Nouveau plan pour le développement de l’Afrique (NEPAD) qui a fait tant de bruit. Conçu pour être financé par les Occidentaux, il n’a eu que l’effet d’un feu de paille. Nous devons nous convaincre que le développement de notre continent ne se fera que par nous-mêmes. Avec l’appui des autres certes, mais ce sont d’abord nos affaires.

La solution passe inéluctablement par la mutualisation des moyens. C’est en cela qu’il faut saluer l’initiative de la Banque africaine de développement (BAD) de collecter 22 milliards de dollars américains pour financer des projets d’infrastructures tels que les ports, les chemins de fer, les routes et les centrales d’énergie, sur l’ensemble du continent africain. Une sorte de « plan Marshall » pour l’Afrique qui devra être financé uniquement par les pays membres du Groupe de la BAD. Chaque pays membre est invité à y investir 5 % de ses réserves en devises. Pour cela des obligations seront lancées par la banque africaine. D’aucuns exhortent la BAD à ouvrir la possibilité de souscription à ces obligations à tout le monde.

L’argument étant que, du fait de la note AAA de la BAD par les organismes de notations boursière, elle pourrait collecter beaucoup plus à faible coût que la plupart des Etats africains. Soit ! Mais, le risque est qu’à la longue, ce dossier ne soit plus maîtrisé et contrôlé par les Africains. Ce qui nous ramènerait en arrière, dans les turpides du passé que l’on voudrait éviter. Pouvons-nous, ou devons-nous prendre ce risque ? La balle est dans le camp des politiques africains. L’institution bancaire continentale les met devant leurs responsabilités. A eux d’agir et de décider. Mais surtout de prendre la bonne décision. L’histoire les jugera.

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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