Burkina Faso : Une fièvre étrange du tamarin s’empare des populations
La fièvre du tamarin s’est emparée des populations burkinabè depuis quelques jours. Tout serait parti d’une prédication qui aurait été faite à la grande mosquée de Bobo Dioulasso, la deuxième grande ville du Burkina Faso. En effet, selon cette information (démentie par El hadj Salia Sanou, chargé de prêche de la grande mosquée de cette ville) relayée aussitôt de bouche à oreille, par mail et par téléphone-SMS et appels insistants-, une grande catastrophe menacerait notre pays.
Et pour prévenir le mauvais sort, le remède approprié ne serait rien d’autre que le jus de tamarin. Le fameux « tomi dji », reconnu pour faciliter la digestion, est aussitôt devenu la boisson privilégiée dans la plupart des foyers, la nouvelle s’étant répandue comme une trainée de poudre et propulsée par la prodigieuse puissance de Dame rumeur. Une mère de famille, alertée par sa sœur, elle-même informée en urgence par leur génitrice, à dû réveiller toute sa maisonnée vers 3h du matin, pour leur faire ingurgiter dare-dare la potion miracle.
Le rocambolesque de l’histoire est que les deux informatrices ne disposaient pas du précieux liquide au moment précis des faits. Pire, compte tenu de la distance et de l’heure tardive, celle qui a pu puiser dans les réserves de son époux qui consommait ce jus comme boisson, n’a pu leur être d’un quelconque secours. Dans le même quartier, une dame qui, dès qu’elle a été « affairée » sur le sujet, s’est précipitée chez ses voisins de cour pour les informer, a été surprise de les trouver déjà en pleine séance de dégustation de « tomi dji ». Preuve que la rumeur est plus rapide qu’Usain Bolt, le roi jamaïcain du sprint, sextuple champion des 100, 200 et 4 x 100 m !
En tout cas, catastrophe ou pas catastrophe, les commerçants de tamarin se frottent les mains et prient sans doute que la rumeur persiste pour qu’ils puissent continuer de réaliser de bonnes affaires. En attendant, les scientifiques et autres spécialistes de la recherche, si tant est qu’ils accordent, eux aussi, du crédit à l’information, doivent être à leurs éprouvettes pour vérifier comment le jus de tamarin conjure le mauvais présage.
MORIN YAMONGBÈ
Fasozine