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15e JNP A OUAHIGOUYA ; Les paysans réclament un statut

Publié le lundi 23 avril 2012 à 01h19min

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Les lampions de la 15e édition de la Journée nationale du paysan (JNP) se sont éteints le 21 avril 2012 à Ouahigouya. Pendant 72 heures, producteurs et décideurs se sont penchés sur la nécessité de donner une autre image à l’agriculture : sa modernisation et la professionnalisation de ses acteurs. Le dernier acte de ces assises fut surtout le traditionnel face à face entre le chef de l’Etat, Blaise Compaoré et les producteurs. Les acteurs du monde rural ont profité de l’occasion à eux offerte pour réclamer un statut qui leur est propre.

Le dernier jour de la 15e JNP, qui a rythmé la ville de Ouahigouya pendant 72 heures a été marqué par « le dialogue direct » entre le président du Faso et les producteurs des 13 régions du Burkina. Il s’est déroulé dans l’enceinte de la résidence privée du chef de l’Etat, située à l’Est de Ouahigouya. La salle était archicomble et les membres du gouvernement presqu’au grand complet. Les ministres intéressés par les questions rurales, eux, siégeaient à la tribune aux cotés du président.

Les autres étaient assis en 3 petits groupes avec un air bien attentionné. « La promotion de l’agriculture comme levier de la croissance économique demeure au centre de l’action gouvernementale en référence à l’importance capitale de ce secteur dans la construction d’une nation burkinabè forte et prospère ». Ces paroles du président du Faso suffisent pour mettre en évidence l’importance de la place occupée par les agriculteurs dans le tissu économique. Pour le chef de l’Etat, il faut nécessairement promouvoir les filières agroalimentaires à travers un appui digne de ce nom de l’Etat aux producteurs.

L’objectif recherché ici est de rendre plus responsable et plus professionnel le monde agricole. Le dénuement des populations rurales en soi est bien connu depuis longtemps, mais ; pense Blaise Compaoré, on peut bien bousculer les habitudes séculaires à travers des formations techniques. A ce niveau, le chef de l’Etat propose clairement 4 mesures d’accompagnement. Ainsi, l’Etat s’engage à désenclaver les zones de production et à y développer le transport.

Ensuite et selon le président du Faso, la construction d’infrastructures de commercialisation et de stockage peut bien accompagner les agriculteurs. L’Etat compte également faire la promotion des foires en vue d’offrir une visibilité étincelante aux produits agricoles. Enfin, Blaise Compaoré pense qu’il faut ouvrir un marché régional plus compétitif avec une double opportunité : l’achat et la vente.

« Le monde a évolué, il faut aller à son rythme », soutient le chef de l’Etat pour qui, l’agriculteur de 1961 n’a pas les mêmes ambitions que celui de 2012. Le premier, dira le président, se contentait d’un vélo alors que le second a plus un penchant vers une moto à la mode. Le moment le plus fastidieux sera celui accordé aux représentants des régions pour étaler leurs difficultés au chef de l’Etat. Des 13 régions, les doléances se rejoignent : accès à l’eau, barrages en délabrement, inexistence de projets pour jeunes, zones pastorales illégalement occupées, persistance des conflits agriculteurs–éleveurs, ruée des bras valides vers l’extérieur, effets dévastateurs de l’orpaillage, pollution, manque d’usine d’aliments pour bétail… Dans une déclaration collective, les producteurs et productrices réclament un statut pour bien mener leurs activités.

En réponse, le chef de l’Etat dira d’emblée que lorsqu’on parle de statut, l’on ne peut pas passer sous silence les droits et les devoirs. Malheureusement, déplore-t-il, « au Burkina, on ne voit que les droits et on oublie toujours les devoirs ». En clair, le président du Faso est resté un peu réticent face à ce vœu exprimé par les paysans. Quant au sujet relatif à la vague massive des jeunes à la recherche des emplois à l’extérieur évoquée par le représentant du Centre-Est, Blaise Compaoré dira que le phénomène n’est pas nouveau. En considérant le développement dans un sens plus élargi, Blaise Compaoré suggère la création d’un éventail d’activités de production pour limiter l’immigration. Pour lui, il faut accroître l’autosuffisance des communautés paysannes de manière à tirer le meilleur parti des ressources locales. Le monde agricole est l’élément sur lequel le gouvernement doit agir .Et c’est en cela qu’il faut moderniser le domaine : la préparation des terres, le labour, le sarclage, le bêchage,…tout ne devrait plus se faire à la main. Dans cet élan, aucun sous- secteur tel l’élevage ne sera oublié. Aidé dans ses réponses par les ministres Laurent Sédogo de l’Agriculture, Jean Kouldiaty de l’Environnement et Jérémie Ouédraogo des Ressources animales, Blaise Compaoré s’est voulu pragmatique.

Pour sa part, le président de l’Union nationale des producteurs du coton du Burkina (UNPCB) a été on ne peut plus clair. Des tracteurs en passant par les intrants, le président du l’UNPCB était insatisfait sur tous les points. De quoi susciter la réaction vive du Docteur Laurent Sédogo.’’Je m’attendais à ce que l’UNPCB reconnaisse ici sa part de responsabilité dans cette crise. Si l’UNPCB avait été responsable, ce qui est arrivé ne le serait pas.’’ Les producteurs semenciers ont, quant à eux, lancé un cri du cœur au président du Faso en déplorant le faible taux d’utilisation des produits semenciers. Au terme de ce conclave qui aura duré préès de 3 heures d’horloge, la synthèse du rapport a été portée à la connaissance des participants.

De ce rapport, des recommandations ont été faites et des engagements pris. Au titre des recommandations, on note le financement des équipements agricoles, un statut juridique qui confère à l’agriculteur burkinabé toute sa place, la mise en place d’une technologie agricole. Pour ce qui est des engagements, les producteurs sont prêts à participer au cofinancement des actions de renforcement de leur capacité, à la prise en compte des impacts environnementaux, au respect des contrats.

La réprésentante du secteur privé rural, Simone Zoundi, apprécie

« Nous avons eu le plaisir de participer à cette 15e JNP à Ouahigouya et au moment où se referment les portes de cette édition, nous repartons satisfaits. Nous avons, dans une déclaration, adressé un hommage au monde paysan pour ses efforts soutenus dans la production des produits vivriers et ce, en dépit des adversités du climat. Nous repartons très confiants après tout ce que nous avons pu entendre de la bouche du chef de l’Etat, du Premier ministre et des membres du gouvernement. Ce sont des engagements fermes qui nous rassurent. En tout état de cause, la modernisation du monde rural s’impose et elle est impérative. Pour notre part, nous nous engageons à contribuer à la réalisation des engagements communs à la promotion économique du secteur rural exprimés dans le PNSR et la SCADD. »

Hamed NABALMA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2012 à 02:38, par sanou adolphe En réponse à : 15e JNP A OUAHIGOUYA ; Les paysans réclament un statut

    Apres un statut,la constitutionalisation des paysans burkinabe a l instar de la cheferie

  • Le 23 avril 2012 à 10:07, par sogoda En réponse à : 15e JNP A OUAHIGOUYA ; Les paysans réclament un statut

    slt, depuis l’initiation quelles sont les avantages reçu du coté de l’état pour ces pauvres paysans ; depuis 1961 jusqu’à nos jour ils sont sur la même daba. je veux que l’état sois concret donner les tracteurs, pour des villages, coopérations, association et autre... il faut subventionner les semences et les engrais chimiques pour eux. un Burkinabé vivant à extérieur.

  • Le 23 avril 2012 à 10:28, par Yéti En réponse à : 15e JNP A OUAHIGOUYA ; Les paysans réclament un statut

    Je n’a pa tou lu mai affaire de estatut de la paysans me faite un peu de réflexion difficile quoi.
    il faut que les gens va savoir que dans domaine de agriculture l’homme qui est dedans a coumencé par cueillette, ensuite il a devenu cultivateur avec houe daba courbé darrière au solail. cultivateur et pouis l’homme de cueillette son probléme c’est gagner son manger.
    Après ces deux type de l’homme qui cultive il y a celui qu’on appelle paysan. lui il a évoluer un peu mais pas trop. mais jusqu’à paysan tu ne besoin pas de papier comme estatut c’est ton commeça ton estatut.
    après ça l’homme il évolue pour devindre agriculteur c’est dire quelqu’un qui est entrpreneur dans cultivement. il a tracteurs des employés et il connait déja ce que il va produit et parfois à qui et à combien il va vendi son production.
    il faut voir que dans nos pays ces gens qui ont estatut il n’a pa le plis nombré. Blaise a dit si ti gagné estatu, du gagné aussi devoir c’est à dire en plis de impôt. Est ce que vous peu ? Entout cas si vos impôt augmentent et que vous peu payer c’est bien. le mandiants il ne paye pas l’impôt. quand tu peux payer impôt toi même tues riche wèh. Courage pour estatut et votre l’impot car comme ça si peul qui veut promener son boeuf va payer au l’heure de paturage, celui qui cultive la terre va payer par hectare et par litre d’eau puisé pour arrosé c’est bien.

  • Le 23 avril 2012 à 13:58 En réponse à : 15e JNP A OUAHIGOUYA ; Les paysans réclament un statut

    des JNP coûteuses et inutiles avec beaucoup de promesses jamais tenues. C’est du gaspillage ! on aurait pu équiper quelques centaines de paysans pauvres en charrues et charrettes avec cet argent.

  • Le 23 avril 2012 à 17:23 En réponse à : 15e JNP A OUAHIGOUYA ; Les paysans réclament un statut

    salut,

    le JNP est une bonne initiative du président mais il ne peut plus se rendre compte de la situation réelle. C’est pas les vrais paysans qu’il rencontre et en plus ceux qui participent on (DR, DG, DP.....) s’assurent toujours que les vrais problèmes de les zones ne seront pas exposés de peur de prendre leur poste. Si le président veut la situation réelle qu’il fait juste une sorte imprévue dans une zone.

  • Le 23 avril 2012 à 18:29, par solution En réponse à : 15e JNP A OUAHIGOUYA ; Les paysans réclament un statut

    moi jense plutot à la création d’une banque pour paysans

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