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Environnement : Un éléphant à Komsilga

Publié le lundi 25 octobre 2004 à 07h37min

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Un éléphant s’est évadé du "ranch du Nazinga" dans la province du Ziro pour se retrouver dans le département de Komsilga dans le Kadiogo.

Les populations de Komsilga village situé à une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest de Ouagadougou ont eu dimanche 17 octobre 2004, un hôte tout à fait particulier. Un éléphant qui a quitté le rench de Nazinga s’est retrouvé, errant dans les villages de ce département rattaché à la province du Kadiogo.

Le pachiderme, depuis son apparition dans le département, fait l’objet de toutes les curiosités. Le préfet du département Mme Sankara née Diallo Fatoumata, explique que ce dimanche 17 octobre était jour de marché, mais le marché s’est tenu ce jour-là au barrage de Komsilga où l’animal avait élu domicile. La bête ne passe jamais deux nuits, semble-t-il, au même endroit et se déplace de village en village sans jamais s’éloigner des points d’eau. Chaque jour, femmes, enfants et adultes convergent vers le lieu où l’animal se trouve afin de satisfaire leur curiosité.

La présence de la bête à Komsilga fait la joie des tout-petits qui entendent parler des éléphants et n’en avaient jamais vu. "Les enfants sont drôlement contents de l’avoir vu. Je viens de plaquer une rédaction dont le sujet porte sur l’éléphant aux élèves de CM II...", nous confie le directeur de l’école primaire de Dayoubsi, un village de Komsilga qui a enregistré le passage du pachiderme.

Même si les adultes sont ravis d’avoir vu l’éléphant, ils n’apprécient pas sa présence dans leur zone en cette période de fin de saison pluvieuse. La bête qui se déplace au gré de ses humeurs traverse parfois les champ de culture et son passage n’est pas sans dommages pour les récoltes qui, déjà ne sont pas fameuses. Les populations, appuyées par le préfet du département, souhaitent qu’on vienne les débarrasser d’un hôte qui devient de plus en plus encombrant.

C’était d’ailleurs le souci majeur des autorités provinciales de l’Environnement et du Cadre de vie du Kadiogo qui ont effectué vendredi 22 octobre dernier une sortie à Komsilga pour étudier les conditions dans lesquelles il faut maîtriser l’animal pour le ramener dans son milieu naturel.

Le directeur provincial de l’Environnement et du Cadre de vie et ses éléments étaient accompagnés du professeur Alassane Séré, spécialiste de ce genre d’opérations. Une telle opération nécessite selon celui-ci, une préparation munitieuse. Il y a d’abord le matériel et les produits (qui ne seraient pas disponible au Burkina) qu’il faut apprêter. Ensuite, il faut étudier le terrain, d’où la sortie du vendredi dernier. L’immobilisation de l’animal ne serait pas un problème. C’est son transport qui poserait problème.

L’animal sera endormi par l’injection d’un produit. Cela se fera à distance avec une carabine spéciale. Mais le charger dans le camion pour le transpot n’est pas une mince affaire pour un animal qui pèserait environ 3 tonnes. En outre, le laisser endormi pendant plusieurs heures poserait également un autre problème. "Les vicières de l’animal pèsent tellement si bien que le laisser couché durant plusieurs heures peut provoquer un arrêt cardiaque qui pourrait lui être fatal. Il faut donc le réveiller pour le mettre debout durant le transport...", explique le professeur Alassane Séré.

L’opération devait se dérouler samedi 23 octobre dernier à l’aube. Mais à l’heure où nous tracions ces lignes, nous ignorions si elle avait pu avoir lieu.

Mais qu’est-ce qui a bien pu amener cet éléphant à quitter son milieu naturel pour une zone qui apparemment ne lui est pas favorable ? Pour le directeur provincial, c’est un combat entre mâle qui l’a conduit jusqu’à Komsilga. "Vous savez qu’un troupeau d’éléphants est conduit par un mâle. Si un autre mâle émerge et convoite la tête du groupe, il naît alors une lutte pour le leadership. Le vaincu est contraint de quitter le troupeau. C’est le cas de cet éléphant. Il a combattu pendant un mois avec un autre mâle et il a été battu...", nous explique le directeur provincial. Selon celui-ci, cet éléphant demeurera désormais solitaire, car il ne pourra plus réintégrer le groupe, ni intégrer un autre groupe.

Etienne NASSA (nassa_parate@yahoo.fr)
Sidwaya

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