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Procès de Kpatcha Gnassingbé : Déballage fratricide au sommet de l’Etat ?

Publié le mercredi 3 août 2011 à 01h51min

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Eyadema père mort, ses enfants s’affrontent désormais au coutelas. Et, plus que jamais, l’antagonisme entre Faure Gnassingbé, l’actuel président du Togo, et son frère puîné, Kpatcha, ancien ministre de la Défense, semble avoir atteint un point de non-retour et, dans ce cas précis, ça ne passe pas, ça casse. La haine a atteint son paroxysme entre les deux hommes lorsqu’en avril 2009 Kpatcha fut d’abord débarqué de son poste de ministre de la Défense puis accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Le « présumé comploteur » sera alors soigneusement mis en lieu sûr, et cela dure depuis 27 mois, en attendant que la procédure d’investigation engagée par le ministère public fasse la lumière sur cette affaire de tentative de pustch.

Eh bien, à entendre le procureur général, Atara M’Dakena, le dossier est bouclé et on n’attend plus que le procès, qui pourrait débuter après le 15 août 2011. Et si procès il devrait y avoir, certains pensent que ce serait un véritable déballage familial au sommet de l’Etat. En effet, l’ex-ministre togolais de la Défense, qu’on accuse de tous les péchés d’Israël, n’entend aucunement aller à ce procès en victime résignée. Il n’aura donc pas sa langue dans sa poche. Or, il semble que Faure, bien qu’il veuille traîner Kpatcha devant les tribunaux, ne souhaite en aucun cas que la boîte de Pandore soit ouverte au cours du procès. A ses yeux, cela risquerait de fragiliser dangereusement son pouvoir et rendrait le clan Gnassingbé à jamais inconciliable.

Il est à craindre que cette rivalité malsaine entre les deux frères, fussent-ils des demis pour certains, mais entiers en Afrique, ne plonge le pays dans l’instabilité et ne tourne en bataille rangée au sein du clan où, comme on le sait, les fraternités utérines semblent la clé de voute des affinités. Que cherche bien Faure à travers ce procès, si ce n’est des ennuis, tant à l’accusé qu’à lui-même ?

A-t-il pris seulement la peine d’écouter quelques pontes du clan sur la conduite à tenir ? Toyi, conseiller à la présidence, que l’on dit être le frère jumeau de Kpatcha, restera-il de marbre devant une telle situation ? Meyi, l’autre membre de la fratrie et chargé de missions présidentielles, demeurera–il, lui aussi, longtemps indifférent à ce que certains appellent « acharnement de Faure » ou « lynchage en règle de Kpatcha » ?

Nul n’est besoin d’être géomancien pour savoir que ce sujet-là divise au sein du clan qui dirige le pouvoir d’Etat au Togo voilà bientôt 50 ans.
Cet imbroglio politico-familial, qui n’est que la conséquence d’une gestion patrimoniale du pouvoir d’Etat, doit-il encore rester non résolu pour longtemps ? En tout cas, de cela dépend le maintien de la famille au pouvoir.

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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