C’est l’espace convivial de la salle de réunion du CAMES à Ouagadougou qui a reçu PTF et premiers responsables du SIAO et de l’artisanat, en cette matinée du 27 juillet dernier. La raison de cette réunion : la restitution du bilan de la 12e édition du SIAO qui, en rappel, a rassemblé, du 29 octobre au 7 novembre 2010, 28 pays dans la capitale burkinabè autour du thème : "Artisanat africain : jeunesse et emploi". Pour le DG du SIAO, Moussa Traoré, cette activité est une première dans l’histoire du Salon et s’inscrit dans l’obligation de rendre compte et de transparence dans la gestion de cet événement phare du Burkina. Et c’est le président himself qui s’est chargé de relater aux PTF ce que lui et son équipe ont fait de leurs contributions.

Le DG s’est d’abord apesanti sur les six innovations majeures de cette 12e édition. Il s’agit de l’encouragement à l’excellence par la récompense des œuvres artisanales exposées au pavillon de la Créativité, la mise en place d’un tutorat pour les artisans primés, la contribution à la protection de l’environnement, la gestion professionnelle des buvettes et restaurants et l’initiation de l’espace ludo-éducatif qui a permis de faire comprendre à plus de 250 élèves et étudiants que l’artisanat n’est pas la chasse gardée de ceux qui ont échoué à l’école. Côté chiffres, la 12e édition a accueili 3 500 exposants, 300 acheteurs et visiteurs professionnels et 302 000 visiteurs grand public. A signaler que ces chiffres sont en hausse par rapport à ceux de la 11e édition.

Du statisfecit mais aussi des difficultés

Avec une subvention de l’Etat de plus 235 millions de F CFA, celle des partenaires financiers qui s’élève à plus de 238 millions et un solde financier de plus de 105 millions de F CFA, le DG a conclu que le bilan financier de l’édition est satisfaisant. Toutefois, il n’y a pas eu que des points positifs. Le staff du SIAO a relevé les difficultés qu’il a rencontrées. Etroitesse et insuffisance des pavillons d’exposition, inexistence d’un bâtiment administratif, d’une salle de conférences, d’une bâtisse servant de musée de la créativité pour conserver les œuvres artisanales qui ont été primées ; l’inexistence d’un groupe électrogène pour pallier les coupures d’électricité et l’insuffisance de ressources humaines qualifiées pour la gestion de l’évènementiel.

La résolution des 5 dernières difficultés a été mise en perspective, en plus de mener une étude d’impact du SIAO sur le développement de l’artisanat africain et de la mise en place d’un "Fonds SIAO sans sachets plastiques". Premier du genre, cet exercice a permis aux PTF et au staff du SIAO, sous l’œil de Aimée Géneviève Somda, Directrice générale adjointe de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina et de Georges Désiré Ouédraogo, Directeur général de l’Artisanat, d’échanger à bâtons rompus sur comment améliorer l’organisation de la biennale. L’occasion en tout cas a été donnée au DG de remercier tous les partenaires qui ont épaulé cette 12e édition. Il les a invités, par ailleurs, à continuer dans le même sens pour la 13e édition qui aura lieu du 26 octobre au 4 novembre 2012 sous le thème "artisanat africain et émergence économique" et avec pour pays invité d’honneur, le Japon.

Propos de quelques partenaires

 
Pierre Hassan Sanon, ambassade de France : "Nous avons apprécié la disponibilité à rendre compte"

"Pour l’édition 2010, la coopération française a apporté au SIAO un appui d’environ 36 millions de F CFA, ciblé notamment sur le renforcement des capacités des agents du SIAO, sur le pavillon de la Créativité et sur le soutien aux artisans burkinabè à prendre part au SIAO en ayant des stands parce que nous savons que tous les artisans au Burkina Faso n’ont pas les moyens de le faire. Il faut dire qu’avant cette restitution, nous avons déjà fait un bilan précis avec le SIAO. Nous avons apprécié la disponibilité des agents du SIAO et de la direction à rendre techniquement et financièrement compte des activités qui ont été menées afin de pouvoir mener la réflexion autour du devenir du SIAO en tant que salon et non en tant que foire."

 Rachelle Yé, Coopération autrichienne "Nous avons financé la formation de 202 femmes"

"L’intervention de la coopération autrichienne était ciblée et n’entrait pas dans le cadre événementiel. Pour nous, il s’agissait de renforcer les capacités des femmes artisanes à participer au SIAO et à pouvoir bien vendre. Nous avons financé la formation de 202 femmes en gestion d’entreprises et en commercialisation. Nous avons aussi donné trois prix aux femmes qui ont assisté à cette formation pour évaluer comment elles ont mis en pratique ce qu’elles ont appris dans les stands qu’elles ont occupés au SIAO. Il y a aussi l’autre volet qui a été l’acquisition de stands modernes pour le SIAO. En termes de bilan, il faut dire que le premier volet s’est bien passé. Par contre dans le second, nous avons eu des difficultés parce que les stands sont malheureusement arrivés après le SIAO. Ce qui fait que notre bilan est mitigé par rapport à cet appui que nous avons apporté au SIAO".

Abdou ZOURE et Rufine DIPAMA (Stagiaire)

Le Pays