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Tourisme et hôtellerie : Un secteur prometteur

Publié le vendredi 1er octobre 2004 à 06h23min

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Celui ou celle qui n’a pas eu la chance de visiter le Burkina Faso et d’approcher son peuple peut difficilement apprécier son évolution touristique ces dernières années. En effet, la culture a véritablement connu un "boum" grâce au retentissement international des grandes manifestations, entraînant une explosion du secteur touristique et hôtelier.

C’est pourquoi le ministère de la culture, des arts et du tourisme en a pris conscience et déploie depuis quelques temps des efforts pour promouvoir le secteur. D’où la tenue du 30 septembre au 03 octobre 2004 du premier salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO).

Le Burkina Faso est un pays de culture, dit-on. Il s’illustre sur le plan culturel par l’organisation de grandes manifestations artistiques traditionnelles comme modernes, d’envergure nationale, régionale internationale, (FESPACO, SIAO, NAK, SNC, FILO). Depuis, d’autres rendez-vous et d’autres festivals, qu’il s’agisse de théâtre de danse, d’humour ou de chorégraphie, sont venus souligner l’effervescence certaine du pays en matière de création et de vie artistique.

L’engagement des autorités à travers le ministère de tutelle, à développer et à promouvoir toutes les diversités culturelles de notre pays, a valu au Burkina Faso d’être aujourd’hui une référence dans les catalogues des tours opérateurs proposant des séjours en pays sahélien. Cette initiative d’organiser un Salon international du tourisme et de l’hôtellerie est donc une continuité dans l’esprit d’innovation et de créativité dont le pays a le secret.

Le tourisme burkinabé est jeune mais il regorge de potentialités touristiques agréables à découvrir. Comme l’avait dit le ministre Mahamadou Ouédraogo lors de ses tournées à la découverte de sites touristiques "Les burkinabé ne cesseront jamais de découvrir leurs richesses, les richesses de leurs ancêtres qui regorgent de nombreux trésors".

Les Burkinabé doivent chercher à découvrir les potentialités touristiques qui existent à l’intérieur du pays pour se rendre compte de l’immense richesse naturelle que possède le pays.

Le SITHO est donc une tribune pour faire découvrir ce patrimoine. Il s’agit là assurément d’une occasion idéale qui doit opérer un diagnostic sans complaisance des contraintes majeures qui minent l’essor du tourisme, mais surtout, identifier les actions et programmes à même de donner une véritable impulsion au secteur.

Tourisme et pauvreté

En dépit de la jeunesse du département de la culture des arts et du tourisme, il a été donné de constater à l’heure où l’Union africaine considère la lutte contre la pauvreté comme l’un des défis majeurs, le secteur du tourisme qui offre de nombreuses opportunités dans ce sens, ne peut dans le contexte du Burkina Faso être en reste. Cependant, c’est ensemble dans une vision responsable et prospective que nous devons formuler le modèle de développement touristique ; un tourisme durable qui puisse concilier économie et écologie, ouverture aux échanges internationaux et préservation de nos valeurs socioculturelles, en somme un tourisme inspiré des principes directeurs du code d’éthique mondial du tourisme. Certes, l’analyse des flux touristiques au Burkina Faso place le tourisme d’affaires et de congrès en première place, mais il est suivi de près par le tourisme culturel qui peut être dynamisé par la diversification de l’offre et de la promotion d’un tourisme national. Des initiatives sont envisagées dans ce sens au nombre desquelles on distingue l’opération "connais-tu mon beau village" et "à la recherche de nos racines." Un effort doit cependant être fait pour intéresser nos compatriotes et tous ceux qui vivent avec nous au tourisme.

Les hôtels proposent-ils des plats made in Burkina à nos visiteurs ?

Combien d’hôtels ou de restaurants modernes proposent des plats "made in Burkina" à nos visiteurs ? Comment le "tchep-djène, le riz au yassa, le foutou d’igname ou le poulet kéguenou" ont acquis leur réputation ?

L’art culinaire est sans doute un paon de notre identité culturelle qu’il convient de valoriser. Ne dit-on pas "dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es". Par ailleurs, demandons-nous : nous allons au restaurant parce que nous avons faim ? Si nous y allons parce que nous voulons y passer un moment agréable ?

Ou si ce sont les deux à la fois ? C’est dire donc à partir de ces questionnements que les responsabilités dans la promotion du tourisme burkinabé sont à la fois collégiales et partagées.

Cela suppose que chaque catégorie d’acteurs joue véritablement sa partition. Les pouvoirs publics ont perçu la nécessité de doter le secteur d’un environnement juridique favorable, mettant l’accent sur la compétitivité et le professionnalisme avec l’adoption de la loi N°58/AN relative aux établissements de tourisme et à la promotion touristique au Burkina Faso.

Il s’avère donc important que tous les acteurs du monde culturel et touristique œuvrent davantage pour que le tourisme tienne une place de choix dans l’économie burkinabé.

Salam Compaoré
L’Hebdo

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