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PRESIDENTIELLE GUINEENNE : Qui a peur du second tour ?

Publié le mercredi 4 août 2010 à 01h02min

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Lansana Kouyaté, ancien Premier ministre et ancien candidat à la présidentielle en Guinée, a apporté son soutien à Alpha Condé

Mais que diable se passe-t-il en Guinée ? Où est-elle donc passée la Commission électorale nationale indépendante ? Telles sont des questions qui taraudent les esprits de bien des observateurs au regard des atermoiements sur la tenue du second tour de la présidentielle en Guinée.

A l’heure où chacun des deux candidats au second tour, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, comptent leurs soutiens, la date du second tour se fait désirer. Au sujet des alliances, la dernière en date qui soit assez significative est celle de Lansana Kouyaté, arrivé quatrième au premier tour, avec Alpha Condé le 2 août 2010. Comme on le sait déjà, au plan arithmétique, Cellou Dalein Diallo est favori devant Alpha Condé qui occupe la posture d’outsider. Chacun s’active donc dans son camp, à ratisser large, en attendant la date du dernier round. C’est précisément cette date qui fuit comme un serpent de mer. Le médiateur mandaté par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le chef de l’Etat burkinabè, sentant probablement poindre le danger d’un "sur-place", est accouru au chevet de la Guinée.

Nul doute que l’équation de ce second tour a occupé une partie importante de son agenda lors de sa visite le 3 août dans ce pays. C’est de bonne guerre ; il y a vraiment péril en la demeure. La nécessité de remettre les pendules à l’heure dans l’organisation de ce scrutin se fait pressante. Certains craignent que la pierre d’achoppement ne réside dans le bouclage du budget pour l’organisation de ce second tour. Si tel est le cas, une solution peut toujours être trouvée. La Guinée est un pays assis sur des richesses énormes, et ce ne sont pas les bailleurs de fonds qui manqueront pour aider à financer une élection. Certaines voix en Guinée demandent à la CENI de se hâter lentement, estimant que la Guinée devrait se prémunir contre une élection bâclée. Mais on ne saurait patauger encore longtemps dans les eaux de l’incertitude et de l’angoisse.

En tout état de cause, quelque chose ne tourne pas rond et c’est à se demander qui a peur du second tour. Une certaine fébrilité est perceptible, laissant penser que des gens redoutent sérieusement l’issue de ce scrutin. Peut-être cela justifie-t-il ce statu quo ? En tous les cas, il faut craindre que ce face-à-face Diallo/Conté qui ne trouve pas de dénouement rapide fasse le lit de tensions ethniques déjà perceptibles, qui ont du reste nécessité entre-temps une mise en garde du chef de la junte. De fait, plus les choses traînent, plus les tensions se cristallisent.

Mais, il faut que la junte maintienne sa fermeté à l’endroit de ceux qui tiennent des propos ou des réflexions ethnicistes, de quelque bord qu’ils soient. Car, on ne le dira jamais assez : l’essentiel dans une élection démocratique comme celle de la Guinée, est que le peuple, rien que le peuple, dise son mot. Ce qu’on recherche avant tout dans une consultation du genre, c’est que la qualité prime sur la médiocrité, que la compétence soit reconnue et magnifiée, que les meilleurs programmes de société aient des chances de s’imposer pour le bonheur des populations. Et ce bonheur-là, le peuple guinéen ne doit pas en être privé.

Relwendé Auguste SAWADOGO

Le Pays

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