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Réforme globale de l’Administration publique : "Ça fait mal" !

Publié le jeudi 26 août 2004 à 07h18min

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Depuis le déclenchement du processus de la Réforme globale de l’Administration publique (RGAP), les critiques, somme toutes légitimes, ne cessent de l’accompagner. Un instituteur certifié dit ne pas comprendre que l’on ramène à 44 ans l’âge limite aux examens et concours pour les fonctionnaires qui ont, selon ses propres termes, l’âge naturel...

Je vous prie de bien vouloir publier cet écrit si possible avant le début des épreuves afin que bon nombre de nos vaillants fonctionnaires, qui sont aujourd’hui la risée de ce gouvernement suicidaire, sachent à quoi s’en tenir.

D’abord, nous avons été obligés de suivre les caprices du gouvernement en ce qui concerne la Réforme globale de l’Administration, qui rompt ainsi le contact de façon unilatérale, sans aucune forme de procès, pour les nombreux fonctionnaires que nous sommes, quelquefois reclus dans les limites de nos frontières pour servir ce pays que nous aimons tant.

Aujourd’hui, cet Etat rébarbatif trouve que nous sommes des charges et qu’il faut se débarrasser de nous, sans se soucier du passé glorieux que nous avons bâti à force de travail, d’abnégation et qu’ils sont en train de brader pour leurs propres rejetons.

Sinon, comment comprendre que l’on ramène à 44 ans l’âge limite aux examens et concours pour les fonctionnaires qui ont l’âge naturel alors que ceux qui sont nés vers 1959 ou en 1959, c’est-à-dire dont l’âge peut varier entre 45 et 48 ans, sont autorisés à subir ces épreuves si ce n’est diviser pour nous soumettre à ces tactiques auxquelles nous sommes habitués maintenant.

Dans le même temps, on nous rallonge l’âge de la retraite à 58 ou 60 ans, voire 3 ou 5 ans de plus à passer, quelquefois au même poste, sans toutefois que l’on rajoute dans le même temps ces années de plus sur les 45 ans.

Ce n’est pas convainquant

Le ministre ne me convainc pas du tout lorsqu’il parle de la non-performance de ceux qui se présentent avec le BEPC au concours. Il y a que chacun fasse attention à la qualité même de certains enseignants sur le terrain par rapport aux notes qu’ils obtiennent aux concours. Combien sont-ils à négliger le travail pour lequel ils sont formés pour s’inscrire aux cours de formation aux concours ?

Combien sont-ils, ces enseignants, qui font de très bons résultats aux examens scolaires, qui se tuent pour les enfants ? Comment l’Etat les récompense-t-il ? Il faut avoir de hauts diplômes aujourd’hui pour conseiller, inspecter des enseignants formés par l’expérience acquise pendant des années de prestation.

Des gens seront surpris

Vous parlez de qualité de l’enseignement, alors que ces formateurs n’ont aucune qualité pour former. Est-ce seulement par la théorie que nous allons réussir ce pari ? Vos textes n’arrangent que ceux que vous voulez arranger. Mais de grâce, avant que les vrais solutions ne soient trouvées, revenons à nos anciennes pratiques.

Beaucoup seront surpris de ne pas voir leurs noms parce qu’ils sont nés le 1er juin 1959 et qu’ils auront 45 ans et 6 mois le 31 décembre 2004, alors que celui-là qui est né vers ou en 1959 est autorisé à se présenter.

Quelle honte pour celui-là qui a étudié cette question ! En attendant, chers frères fonctionnaires, affûtons nos armes pour ce long combat qui nous réserve beaucoup d’autres surprises.

Chers militants, syndicalistes, mobilisons-nous pour barrer le chemin à ceux qui bradent les richesses de notre pays.

J. Charles Ouédraogo

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