Au départ, certains partenaires techniques et financiers étaient sceptiques quant à la capacité du site de Nanoro (85 km de Ouagadougou) de pouvoir être au rendez-vous de la recherche sur le vaccin RTS,S contre le paludisme. "Beaucoup de partenaires ne faisaient pas confiance à notre capacité.

Et, il faut reconnaître qu’il était difficile de partir de zéro, où il n’y a même pas d’électricité", a précisé Dr Tinto Halidou, l’investigateur principal du projet RTS,S. Hier sceptiques, aujourd’hui ces partenaires sont confiants quant à la capacité du site de Nanoro de mener à bien l’essai vaccinal du RTS,S. Ainsi le responsable du MCA basé au Ghana, Pr Fred Binka, qui était sur le site de Nanoro, le 14 juillet 2009, a apprécié positivement l’évolution des travaux du site de Nanoro. "J’étais là, il y a un an. Il n’y avait pas grand chose sur le site. Maintenant, je suis convaincu que le site de Nanoro est prêt pour relever le défi de l’essai vaccinal RTS,S", s’est réjoui le Pr Binka.

Le laboratoire est construit, les équipements et l’électricité sont acquis. La cartographie et l’enquête démographique sont réalisées et remises à jour au fur et à mesure. Pour permettre une bonne pratique clinique des appareils de l’unité de recherche clinique de Nanoro sont en double.
Cela pour permettre que lorsqu’un appareil est en panne que l’autre puisse prendre le relais. Selon l’investigateur principal, Dr Tinto, tout est fin prêt pour commencer les activités en septembre. Le plus dur, que ce soit sur le plan des infrastructures, équipements, ou regulatoires, est passé.

"Nous avons eu toutes les autorisations au niveau des comités d’éthique du Burkina, de l’Amérique et de la pharmacie pour l’expérimentation du vaccin", a souligné Dr Tinto. Le test de vaccin va concerner deux groupes d’enfants. Le 1er groupe s’intéresse aux enfants âgés de 5 à 17 mois et le 2e de 6 à 12 semaines. Au total 1200 enfants seront recrutés. Le début du recrutement est prévu en septembre.

Les enfants seront suivis pendant deux ans. Au cours de cette période, toutes les maladies de l’enfant seront soignées gratuitement par le projet RTS,S. Et pour preuve, pendant les phases de pré-test, un enfant atteint de cancer a bénéficié d’une évacuation en Europe. Le projet est prévu pour durer 4 ans. Le RTS,S est le vaccin le plus avancé dans le développement des vaccins contre le paludisme. Il est en expérimentation dans sept sites installés au Burkina, au Gabon, au Kenya, au Ghana, au Malawi, au Mozambique, en Tanzanie.
Si le RTS,S se révèle concluant, l’Afrique et le monde entier disposeront d’un vaccin contre le paludisme. Toute chose qui permettra de réduire la mortalité infantile en Afrique.

Boureima SANGA

Sidwaya