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EXAMENS ET CONCOURS : Juin et juillet, mois de drames

Publié le mardi 23 juin 2009 à 02h09min

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Il y a des parents qui demandent trop à leurs enfants. Il y a des pères et des mères qui exigent que leurs enfants soient ce que eux-mêmes n’ont jamais été quand ils avaient leur âge.

Il existe des femmes et des hommes qui attendent de leurs rejetons des performances qu’ils ou elles n’ont pas pu avoir quand ils étaient à l’école, au collège ou à l’université. Certes, un adage populaire dit que les enfants doivent être meilleurs que leurs parents. Mais il manque parfois de la mesure dans certains comportements des parents. Certes, cela ne peut, en aucun cas, constituer pour eux une raison de ne pas attendre de leurs enfants des efforts, de l’application et de l’abnégation dans leurs études. Mais, en toute chose, il faut savoir raison garder, cultiver la compréhension, la patience et la tolérance. Ce qui ne veut pas dire être forcément permissif ou débonnaire. L’exemple des parents qui bourrent les poches de leurs enfants de billets de banque pour qu’ils aillent s’amuser avec à l’école, corrompre les enseignants et les surveillants indélicats est condamnable.

Il y a des actes essentiels que les parents doivent savoir poser en ces mois de juin et de juillet. Plus qu’en d’autres moments, il faut savoir écouter les enfants. Ce faisant, ils se prémunissent de bien de situations désagréables, voire de bien de drames. Juin et juillet sont les mois où ont lieu la plupart des examens scolaires, des concours de recrutement à la Fonction publique, des concours d’entrée aux collèges et lycées, sans oublier les examens de passage. Ce sont par excellence des mois de gros soucis et d’insomnies pour les élèves d’abord, pour les enseignants ensuite, enfin et surtout pour les parents. Pour les premiers nommés, ces soucis aboutissent parfois à des drames. Combien de jeunes gens attentent chaque année à leur vie parce qu’ils ont échoué à un examen ou à un concours ? Combien de pères et de mères tiennent des propos inconvenants devant un enfant parce qu’il a échoué à son examen ou parce qu’il redouble sa classe ? Il arrive que beaucoup adoptent des attitudes déplorables, profèrent des paroles insensées parce que « le petit a échoué encore ».

Ils ressentent cet échec comme un déshonneur porté à leur respectabilité. Ces attitudes sont condamnables parce qu’ils sont non responsables. Ce n’est pas en juin ou en juillet qu’il faut sévir contre son enfant ou ses enfants qui n’a ou n’ont pas travaillé comme on le souhaite. C’était des mois plutôt de contrôle de l’enfant de la part de ses parents, en lui donnant par exemple des conseils sur son travail, en faisant un suivi continu de ce qu’il fait, de ses difficultés et de ses progrès. On ne peut pas abdiquer de ses devoirs de père ou de mère d’élève pour les brandir quand arrivent les compositions de passage en classe supérieure, les examens et les concours. Il y a même des situations regrettables où un des conjoints rend l’autre responsable de l’échec de l’enfant. On ne devient pas seulement parent d’élève en juin et juillet, on l’est et on le reste du premier jour de la rentrée à la fermeture des classes. Généralement, en cas d’admission, la fierté est générale.

On "arrose" le succès. Mais, s’il y a échec, les enfants sont seuls à supporter, à ruminer leur peine, leur douleur. Ils portent le poids de leurs échecs tel un opprobre. Tout le monde les accable. « Il ne travaille pas…Il n’apprend pas ses leçons…Ses études ne l’intéressent… » entend-on dire son entourage, parfois ses proches. Cependant, chacun y a une part de responsabilité. Il y a contribué sans le savoir et sans le vouloir peut-être. Un retard dans le paiement des frais de scolarité et l’enfant est exclu de la classe pendant qu’un cours important s’y passe. Le manque d’un livre ou d’un document que les parents n’ont pas acheté pourrait constituer un véritable handicap pour l’enfant dans l’assimilation de certaines parties du programme. Une houleuse atmosphère dans la famille peut négativement influer sur la scolarité de l’enfant.

Il arrive, et c’est ce qui est fréquent dans des villes comme Ouagadougou, que le père de famille abandonne sa femme seule avec ses enfants. Il y a tant et tant de choses auxquelles on ne prête pas attention, mais qui peuvent avoir des conséquences négatives sur les résultats d’un élève ou d’un étudiant. Des actes que les uns et les autres, par ignorance ou par irresponsabilité, posent. Un enfant qui a échoué à un examen ou à un concours est d’abord une personne blessée moralement. Avec son jeune âge c’est une personne qui a besoin d’affection. Malheureusement, c’est le moment où les siens choisissent de le rejeter. C’est pourtant le moment où il a le plus besoin d’être entouré de gestes empreints de précaution, de compréhension et de compassion. Des jeunes, généralement dociles et respectueux, se rebellent face à ces comportements déplorables de leurs proches.

C’est assurément, le début d’une délinquance aux conséquences désastreuses et pour lui et pour sa famille qui n’a pas su percevoir à temps les germes de sa colère. A un enfant qui vient d’échouer à un examen ou à un concours, on devrait lui faire comprendre que l’on en porte une responsabilité au même titre que lui. Nous devons lui témoigner notre compassion. Cette attitude éviterait des drames. Malheureusement, c’est la période où tout le monde lui tourne le dos. Certes, tout parent est fier et soulagé quand son enfant réussit à un concours, quand il décroche un diplôme. Mais, il faut se dire que la vie ne se réduit pas à l’obtention d’un diplôme ou à l’entrée dans une école professionnelle. Il faut savoir encourager les enfants si l’on veut les emmener loin. Il faut commencer par les écouter pour savoir ce qui ne va pas. Toute autre démarche tels que les reproches à n’en pas finir, n’est que démission et irresponsabilité.

Sidzabda

Le Pays

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