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Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

Publié le vendredi 12 juin 2009 à 01h27min

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« Ouagadougou aussi ? » C’est là l’étonnement manifesté par un touriste qui a tourné sa bosse dans de nombreuses villes africaines. A ses yeux, Ouagadougou se distinguait des autres capitales africaines par son bon poulet bicyclette, ses nombreux deux-roues, mais ce qui frappait l’esprit, c’était surtout la disponibilité permanente de l’électricité. Hélas, depuis quelques années, le pays des Hommes intègres est plongé dans le cycle de coupures intempestives. Le délestage, qui était une exception, est devenu la règle.

Depuis mars, les choses sont allées de mal en pis. La Sonabel, la société productrice et distributrice de l’électricité, est même revenue sur son programme initial de délestage. En effet, dans le premier programme communiqué au public, Ouagadougou était divisée en trois zones. En outre, cette anomalie devait s’arrêter mi-juin ; mais la situation pourrait durer plus longtemps que prévu. Au-delà du préjudice subi par le citoyen et les implications négatives sur l’économie du pays, il est inquiétant de constater que notre pays n’a rien fait pour se prémunir d’une telle situation.

Selon toute vraisemblance, ce n’est pas demain la veille que les autorités trouveront la solution définitive aux délestages. Le pire serait même à venir, si on donne du crédit à certaines informations qui se font persistantes.

En effet, il est de plus en plus question d’un risque de rupture des approvisionnements des produits pétroliers. Il semble que la Société nationale burkinabè d’hydrocarbure (Sonabhy) a maille à partir avec certains de ses partenaires, principalement les transporteurs. Ces derniers ne sont plus tellement emballés, quand ils ne rechignent pas carrément à assurer le transport du carburant des différents ports au dépôt de Bingo. La raison serait que la Sonabhy ne mettrait pas du sien pour régler, dans des délais raisonnables, les factures soumises par les transporteurs.

De ce fait, la société n’arriverait plus à disposer de la quantité nécessaire à la consommation nationale. Hubert Yaméogo, le DG, a, du reste, publié un communiqué par voie de presse pour inviter les transporteurs au respect de la parole donnée. C’est dire à quel point la situation est des plus difficiles. Le pays n’a donc que le choix d’une rationalisation de la consommation. Ce serait essentiellement pour cette raison que la Sonabel a été soumise au régime du service minimum. Tout logiquement, c’est la clientèle qui, en dernier ressort, paie les pots cassés.

Les délestages posent avec acuité la question de la production de l’électricité au Burkina. Depuis plusieurs années, le projet d’interconnexion avec la Côte-d’Ivoire est annoncé comme la solution miracle ; mais sa réalisation tarde à s’achever. On nous parle maintenant de la fin 2009. Les délestages sans fin écornent l’image du Burkina et auront, à coup sûr, un impact négatif sur certains investisseurs qui ne viendront pas “jeter” leur argent dans l’achat d’une électricité parmi les plus chères du monde et qui, de surcroît, viendrait à ne pas être disponible en permanence.

A. igor

Le Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 12 juin 2009 à 02:58, par soulka En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

    Pendant que les états développés sont en train d’investir sur l’énergie renouvelable nous on se cantonne toujours à vouloir rester dans les énergies fossiles qui nous coutent cher et qui polluent Énormément. Quant on a des politiques qui ne se soucient que leur propre bien être et s’en foute de ce que vit la population on arrive a ce que le Burkina vie depuis plusieurs années.
    Pourquoi ne pas investir dans le solaire ? c’est la question qu’on peut se poser si on voit que cette énergie est à ciel ouvert.
    Si la sonabel ne peux pas assurer le service pour lequel il s’est engager qu’on la privatise au moins des capitaliste du fait de leur appât du gain ne laisseront pas filer leur blé par de tel coupures. La privatisation de l’onatel était une erreur celle de la sonabel servira peut à corriger celle ci.
    Si on regarde que le monopole de la sonabel empeche meme le citoyens lambda qui veut investir dans le solaire de le faire c’est ecoeurant.

    • Le 12 juin 2009 à 10:14 En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

      Oui, tu as raison, il faut investir dans le solaire.
      Mais si tu écoutais les explications que le gouvernement donne, tu aurais appris de la bouche du premier ministre ou même dans un compte rendu de conseil de ministres il n’y a pas longtemps la mise en route d’un projet de centrale solaire de 20 megawatt. C’est insuffisant certainement mais c’est un début.

      Il faut continuer à réclamer plus d’initiatives dans le solaire

    • Le 12 juin 2009 à 14:24, par Toure H. En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

      Soulka, revoyez votre registre parceque vous avez tout faux. La production d’électricité est libéralisée au Faso Le monopole de la Sonabel est relatif à la distribution et non la production. Si vous avez la technologie (groupe electrogène, solaire biomasse, nucléaire, ...) vous pouvez produire de l’électricité pour votre consomation mais vous n’avez pas le droit de distribuer donc de donner au voisin gracieusement ou vendre, le seul client à qui vous pouvez ceder le jus est la Sonabel. Alors vous pouvez vous investir dans le solaire pour avoir votre propre énérgie et si vous avez des dizaines de milliards vous pouvez monter un centrale éléctrique et vendre le courant à la Sonabel qui sera prêt à l’acheter à un prix compétitif. Les problèmes d’éctricité dans un pays sont de 2 ordres : la production qui doit couvrir les besoins et la distribution qui doit être fiable et eviter des depertitions. Les delestages de la SONABEL relèvent du deficit de production, créneau que les nouveaux riches Burkinabè évitent par ce que les taux de rentabilité sont faibles et le secteur demande beaucoup d’insvestissement ( plusieurs dizaines de milliards pour une petite centrale).

  • Le 12 juin 2009 à 09:38 En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

    Tout peuple mérite son traitement.Quand il se rend compte que le traitement n’est pas le sien il se révolte.Après LE LARGE RASSEMBLEMENT,nous voici dans LE PROGRES CONTINU.
    Le délestage n’est qu’un des progrès.Il y en a et il y en
    aura d’autres progrès du mème genre.L’énergie électrique
    n’est plus un luxe.C’est une nécessité car ayant un impact
    majeur dans notre vie normale, de toujours.Pendant que les
    GRANDES NATIONS s’emploient à amortir leurs dépenses en
    utilisant plus d’électricité que de carburant nous, nous trouvons des raisons démagogiques pour la réduire.Au moins
    copions bien.Vous ne voyez pas les SMARTS électriques en
    ITALIE et d’autres du genre en projet aux ETATS UNIS ?
    Imaginons un peu une pharmacie ou un hopital sans courant.

  • Le 12 juin 2009 à 10:32, par Tobo En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

    Le soleil c’est "cadeau". Il faut lever le monopole de la SONABEL sur l’électricité, encourager l’utilisation du solaire .

  • Le 12 juin 2009 à 14:49 En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

    les blancs, avec petit soleil qu’ils ont la, il utilisent des panneaux solaires. nous on a du solei a gogo, on en souffre meme, et on ne peut pas l’exploiter ?
    quel honte !

  • Le 12 juin 2009 à 14:59 En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

    Quand on parle du solaire, certaines personnes voient de grosses centrales. Allons petitement. Par exemple, si le Burkina votait chaque année 100 millions de francs et constituait une réserve pour une durée de 5 ans. En même temps il lançait un appel aux chercheurs en solaire de trouver une batterie compact capable d’emmagiser une émergie capable de faire tourner une roue arrière d’une motocyclette et d’une bicyclette. Celui ou ceux qui mettront au point le procédé se verront leur brevet acheté à 500 millions. je suis convaincu que les chercheurs trouveront le procédé. Le Burkina gagnerait car il peut révotionner le transport avec les bicyclettes et les motos. Les 500 millions payés aux cherceheurs seront rentablisés en moins de 2 ans. Et l’on aura la polution en moins. Avec un tel procédé l’on pourrait éclairé une, deux lampes. Mais pour y arriver, il faut que le gouvernement rompent avec les sociétés prétrolières et soient prêts à protéger les chercheurs. Sinon les sociétés prétolières qui vont les espionner peuvent m^me les tuer. Et pour un tel programme, il ne faut pas compter sur "les amis". C’est ub choix régalien !

    Bref si c’était l’Europe ou les Etats Unis qui avaient notre soleil, il y a bien longtemps le baril de prétrole se vente à 1F cfa tellement personne n’en voudrait.

  • Le 12 juin 2009 à 17:40 En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

    Curieux que la Sonaby ne puisse pas payer les transporteurs. Le prix du gazoil est actuellement de 545 F par litre chez le pompiste au Mali soit 100 F de moins que le Burkina. Or, les transporteurs passent par le Burkina et font au moins 1.000 km de plus. Cherchez l’erreur ? Qui s’en met plein les poches sur le dos des consommateurs au Burkina.
    Quand à la Sonabel, le problème récurrent des délestages s’explique en partie par l’impossibilité pour elle de faire face à la forte hausse de consommation (pic) lors des fortes chaleurs. D’où l’idée des interconnexions avec les autres pays. Mais, que fait le gouvernement pour règlementer l’utilisation abusive des climatiseurs dans les bureaux ? Si 1 climatiseur sur 2 était éteint, peut être il n’y aurait pas de pb en période de forte chaleur. Certains travailleurs dorment dans leurs bureaux le midi avec la climatisation ! Sans compter combien pense à règler la température vers 27/28 au lieu du max. 180 C pour économiser... et combien sont encrassés avec un rendement dérisoire. Et, après, on s’étonne que la Sonabel n’y arrive pas.

  • Le 13 juin 2009 à 00:47, par Bougparsee En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

    Ecouter, cest tellement facile de critiquer !!
    La SONABEL n’a plus :
    Ni le monopole de la production
    Ni celui de la Distribution
    Ce qui lui reste c’est pratiquement les importations, et ca on peut le comprendre.
    Le solaire, vous pouvez couvrir votre toit de panneaux solaires si ca vous chante !! Mais arretez vous une seconde pour vous demander pourquoi personne ne le fait.
    La ou le bas blesse, c’est qu’on ne fasse pas beaucoup la promotion du solaire thermique(pas la derniere technologie mais celui de poser son sceau d’eau par exemple au soleil directement, comme au Neanderthal : c’est ce que nous pouvons faire facilement en atendant). Dans les grands pays, l’energie propre est subventionnee !! Dans nos pays, dites vous que l’energie sale ne suffit meme pas encore, comment subventionner la propre !
    C’est facile souvent de dire" Salam, Salam,...la Gauche:allez-y donc voir ce qu’il faut encaisser sur sa droite pour atteindre la gauche". Notre pays n’est pas pauvre...il est miserable ! C’est dommage que certains volent...mais meme sans vol on serait a la case depart. Il faut les sanctionner soit dit en passant, car meme sans manger, ca donnerait le courage d’aller travailler : mais arretons de rever. C’est pas le gabon ! Voila un pays ou il fallait ou faudrait(je fais gaffe:ou est Aly Bongo ?) la revolution par contre !

    • Le 15 juin 2009 à 08:21 En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

      Merci de nous apprendre pour la premiere fois que notre pays n’
      est pas pauvre mais miserable. je conviens avec Bougparsee que notre pays n’ est pas seulement miserable mais condamne avec des arrogants e la trempe de Bougparsee.

  • Le 13 juin 2009 à 13:54, par Nongma En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

    Monsieur le Directeur Général,

    Voilà dix ans que vous êtes à la tête de cette structure stratégique, quel bilan faites vous de cette si longue gestion ?

    Monsieur le Directeur Général, que font les ingénieurs sur papier, bénéficiant de formations tout azimut alors que les vrais mécaniciens, les vrais exploitants sont obligés de se former sur le tas.

    Ces groupes, qui coûtent de la quinine et qui ont besoin de techniciens compétents bien formés pour une exploitation et une maintenance de qualité !

    A l’achat on surfacture, à l’exploitation on ne met pas du sérieux pour les maintenir suivant les normes du fabricant.

    Faut.il continuer à gérer cette structure de façon politique ?

    Mettez les hommes qu’il faut à la place qui faut, et former les vrais mécaniciens, les exploitants pour ne plus plonger les Burkinabè dans l’obscurité.

    Les voitures rutilantes que vous vous offrez ne font que surcharger le coût de gestion.

    Nous suggérons que l’on vous traduise en justice, afin que vous vous expliquez et au possible vous faire payer les millions que vous jetez par la fenêtre.

    Préparer votre défense, l’œil du peuple vous observe.

    A bon entendeur salut.

  • Le 14 juin 2009 à 22:01, par koudka En réponse à : Délestages : La conséquence d’un manque d’anticipation

    c’est de moments difficiles pour les populations de ouaga en ce temps de délestages. mais moi je me pose les questions suivantes :
    1 pourquoi le problème se pose maintenant alors que avec la même puissance sonabel arrivait à gérer la clientèle ?
    2 pourquoi les populations deviennent plus exigeants que par le passé ?
    3 pourquoi la sonabel a entrepris la construction de lignes d’interconnexion ?
    pour ma part je pense que :
    2 la demande s’est accrue dans cette période de chaleur et cela est dû à un réchauffement généralisé de notre région.
    2 les gens trouvent que l’état n’en fait pas assez et cela est d’autant plus décrié que la période de vie chère rend la demande sociale plus forte.
    3 la sonabel a fait de l’anticipation mais tout part de la disponibilité des bailleurs à soutenir les projets.
    pour conclure il faut dire que les choses ont atteint le point critique mais que l’orage est derrière nous car les pylônes sont aux portes de ouaga et les généreuses pluies feront chuter la demande. que ALLAH assiste le BURKINA !

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