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VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe Ouédraogo

Publié le mardi 19 mai 2009 à 03h01min

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Ce témoignage du Pasteur Philippe Ouédraogo est une véritable leçon de vie. Il raconte comment, malgré sa grande connaissance de la Grande Bretagne, il a vécu un calvaire pour obtenir un visa d’étudiant.

Voyager dans la légalité vers l’Europe (même pour y étudier) constitue un véritable parcours du combattant pour l’étudiant burkinabè. Cette histoire vraie a été rapportée pour attirer l’attention de nos autorités politiques afin qu’elles développent enfin de nouvelles stratégies si elles veulent voir les filles et fils du Burkina compétir dans ce monde de la globalisation. Tout est bien parti avec cet étudiant-chercheur qui arrive à Londres le 13 Janvier avec un visa C-Visit valable jusqu’en août 2009. Les différents interviews ont relevé que le passager possède sa carte d’étudiant en validité et aussi une capacité financière suffisante. L’étudiant a déclaré espérer finir ses études dans une année ou deux. Mais il venait de changer de statut et est passé de mi-temps à plein-temps à partir du 1er Janvier. Finalement le visa C-Visit fut annulé. Il est retenu pendant 24h au terminal 2 de Heathrow, puis renvoyé au pays, pour avoir dit que le but de la visite était pour des études, ce qui ne correspondait pas au visa actuel.

Mais comment s’est passé le retour au Faso pour chercher un visa pour cet étudiant ? Trois visites à Accra, premièrement en avion, deuxièmement en véhicule privé, troisièmement en bus State Transport Corporation (STC), taxis et toro toro pour joindre les deux bouts, les factures des chambres d’hôtel. Vous constatez que pour postuler au visa pour le Royaume-Uni, il fallait parcourir plus de 6000 kilomètres avec un minimum d’un séjour de 6-7 jours. Le voyage aller par la route Ouaga-Accra prendra facilement 24h avec tous ses risques. En réalité les modalités qui constituent les différents déplacements et de séjour au Ghana coûtent plus cher que les frais de visa. Une fois les nouveaux documents réunis, un appel téléphonique informe l’intéressé qu’il peut seulement se présenter du lundi au Jeudi. Après avoir quitté Ouaga un mercredi par la route, le candidat se présente le lundi matin à 7h 30. Après l’accueil, il lui fut montré un guichet où il devrait attendre qu’on l’appelle en utilisant le système de sonorisation incorporée à la salle d’attente pour une éventuelle interview.

Le dossier du candiat fut oublié ou ignoré car à 12h 15 tous les autres demandeurs avaient quitté la salle, leurs dossiers ayant été traités. Le staff avait pris sa pause et c’est un élément de la sécurité qui demanda au candidat burkinabè pourquoi il reste seul dans la salle devant tous les guichets fermés ? Au vu du reçu de versement des frais de visa qui datait du 19 Janvier, les personnes en charge ont été interpellées par la sécurité au sujet de la présence de ce dernier client qui attendait toujours. A 13h, on sortit le dossier et promit d’émettre le visa en cinq minutes. En effet, à 13h 30, un visa étudiant fut remis à l’intéressé qui devrait encore prendre la route du Faso puis du Royaume-Uni. Arrivé le 1er mars à l’aéroport de Gatwick, l’officier d’immigration a demandé pourquoi on a annulé le visa C-Visit en janvier ? L’étudiant a répondu que l’argument avancé était que le visa visit ne correspondait pas pour faire des études. L’officier (elle) a donc décidé de vérifier cette réponse à la source en consultant ses archives et revint cinq minutes plus tard confirmer que l’information était correcte et cacheta le passeport.

Si telle est la démarche de tout étudiant (e) burkinabè qui veut se rendre au Royaume-Uni pour y étudier, il y a lieu que nos autorités politiques ( Affaires étrangères, Education, Economie et des Finances...) prennent une démarche appropriée pour rapprocher le Royaume-Uni au pays des hommes intègres. Cela pourrait passer par la négociation d’ouverture d’un british council au Burkina Faso et pourquoi pas une ambassade à Ouagadougou pour éviter un tel calvaire, et très souvent des humiliations. Cette suggestion qui vaut une proposition est fondée si vous considérez que l’anglais devient un "must" dans la Technologie de l’Information et de la communication (TIC). Domaine pour lequel le Burkina a exoneré les taxes de douane pour 2009. Les ministres des enseignements peuvent aussi considérer l’anglais comme une seconde langue en plus des langues nationales comme le français et l’arabe dans l’Enseignement de base.

Si le Ghana voisin qui est anglophone a une Ambassade française et que son système éducatif met l’accent sur le français depuis ces dernières années et que bon nombre de jeunes burkinabè étudient au Ghana, quoi de plus normal pour le Burkina Faso d’avoir à négocier une ambassade britanique à Ouaga pour servir les pays limitrophes au regard de son avantage géographique. Les étudiants burkinabè ont besoin d’un tel cadre politique pour émerger et contribuer au développement socio-économique du pays. Laissés à eux-mêmes, très peu pourront franchir ses obstacles administratifs et diplomatiques dans un monde stéréotypé. L’étudiant dont il est question ici visite le Royaume-Uni régulièrement depuis trente (30) ans et offre de l’hospitalité à des dizaines de Britanniques qui visitent le Burkina chaque année. Il arrive même que plusieurs d’entre eux reçoivent le visa à l’aéoroport de Ouagadougou.

La société civile et les résaux d’ONG et d’Education pourraient appuyer une telle initiative de la politique de l’Etat en faveur des jeunes garçons et filles qui veulent maîtriser l’anglais et apporter leur contribution au développement du Burkina. On peut se demander pourquoi tout cela est arrivé à cet étudiant burkinabè ? Il se pourrait que Dieu l’ait voulu pour attirer l’attention de nos autorités à développer des échanges avec le Royaume-Uni au bénéfice de la génération montante et rehausser l’image du pays des homme intègres. L’étudiant qui a vécu cette expérience n’est autre que l’auteur de cet article.

- Pasteur Philippe Ouédraogo Directeur Exécutif de l’Association évangélique d’appui au développement. Doctorant en éducation Chevalier de l’Ordre du Mérite

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 19 mai 2009 à 03:27 En réponse à : VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe Ouédraogo

    "...en plus des langues nationales comme le français et l’arabe..." Le Francais et L’Arabe ne sont pas des langues nationales du Burkina.

  • Le 19 mai 2009 à 11:26, par Donmozoun En réponse à : VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe Ouédraogo

    C’est quoi la lecon qu’il faut tirer de cette mésaventure ? Comment voulez vous aller étudier avec un Visa C qui ne vous donne droit qu’à seulement 180 jours de séjour sur le sol anglais avec des entrées multiples. Les anglais n’ont fait que suivre leur loi. Si le pasteur avait pris soin de chercher un visa étudiant couvrant toute la période de ces études, le problème ne se poserait pas. Je suis allé plusieurs fois en Ecosse et en Angleterre et j’ai pas souffert pour avoir un visa C. je pense au contraire que s’il ya une ambassade assez souple pour la délivrance de visa, c’est bien les anglais. Si vous remplissez toutes les conditions, il n’y pas de discussions !!! Et si le Pasteur était vraiment un habitué,il ne serait pas confronté à autant de difficultés. A accra, il ya ce qu’on appelle le " fast track" pour ceux qui ont déjà bénéficié d’au moins trois visas ; votre dossier est traité en moins de 24h et vous repartez avec votre visa.
    Là ou je suis d’accord, c’est le fait qu’il faille se déplacer à Accra pour le visa alors qu’on aurait pu avoir une représentation diplômatique sur place. c’est vrai qu’il y a le consulat mais il est plus facile de faire le déplacement d’Accra que de déposer son dossier au consulat à Ouaga, qui va être acheminé d’abord à l’office des visas de Tamalé, qui vont à leur tout l’acheminer à Accra et s’il ya une réponse, vous êtes obligé de faire le déplacement pour recupérer votre passeport.
    C’est tout de même bien d’attirer l’attention de nos autorités pour qu’elles travaillent à avoir une représentation diplômatique anglaise avec résidence à ouagadougou.

  • Le 19 mai 2009 à 11:48, par Trompero En réponse à : VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe Ouédraogo

    je connais personnellement le pasteur Phillipe Ouedraogo et je puis vous dire qu il n a pas merite un traitement de la sorte car comme vous l avez deja souligne il recois beaucoup d etrangers venant des quatres coins du monde comme par exemple la france , les etats unis ,l espagne, singapour et l allemangne ou grace a lui j ai meme pu faire connaissance du maire de osnabruck.c est un homme tres respectable qui fait beaucoup pour le burkina faso a travers son ONG REMARD BURKINA ou ils aident les enfants demunis par des vivres , l education gratuite, une formation professionnelle ,les aides aux associations des femmes productrices de mangues ,toutes les benedictions qu il promulgue dans son eglise a Boulmiougou et j en passe.je pense en tout cas que nos autorites devraient voir la possibilite d ouvrir un consulat ou meme une ambassade car tous savent qu a cause de ce genre de peripeties un etudiant peut facilement faire annee blanche et tout le monde sais que les etudes en Anglterre(en europe en general ) sont cheres
    merci a vous et que Dieu vous benisse !

  • Le 19 mai 2009 à 12:55 En réponse à : VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe Ouédraogo

    Bonjour, j’apporte ma contribution a ce debat. En effet le traitement qu’a connu le pasteur n’a rien n’avori avec le fait de ne pasa connaitre le systeme. Je ne suis rendu a Accra en Decembre 2008 pour demander un visa etudiant avec la lettre d’admission a l’universite, la bourse et tout, donc tous mes documents sont complets et justifient l’obtwntion d’un visa. J’ai precise que je sui "full time" student pour 3 ans, mais chaque annee je vais faire seulement 6 mois. L’ambassade ne m’a donne que le type de visa dont vous parle "C visitor student visa" qui ne couvre meme pas la duree de mon sejour (une semaine en moins). Quand j’ai notifie cela a l’organisme qui gere ma bourse qui s’est aussitot "plaint" aupres de la British Council a Accra, ils me disent de revenir pour qu’ils completent les 7 jours. Mais a quel cout ? Bien sure je ne suis plus reparti et mon sejour est coupe de 7 jours.
    Je pense que la suggestion d’avoir un British High commision au Burkina Faso est juste et urgent.

  • Le 19 mai 2009 à 18:51, par john bf En réponse à : VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe Ouédraogo

    Bonsoir à tous. Je suis un fidèle de l’Eglise de Boulmiougou et le Pasteur Philippe OUEDRAOGO est mon père spirituel. Pour qui connaît cet homme est profondement sidéré de ce qui lui est arrivé. Grand homme de Dieu, homme de bien, il n’hésite pas à venir en aide à ceux qui sont profondement dans les difficultés ; en témoignent la création de l’ONG EADB (avec laquelle il a été fait chevalier de l’Ordre du mérite Burkinabé) et son engagement personnel lors des évènements heureux ou malheureux de toutes ses connaissances. Déjà, nous avons profité pleinement des études qu’il a menées jusque- là en Grande Bretagne, de ses enseignements ainsi que de ses sages conseils. Ma prière est que l’Eternel des armées combatte pour lui et qu’il nous revienne en parfaite santé. Je lance un vibrant appel aux plus hautes autorités de ce pays pour qu’elles se penchent sérieusement sur la question de la création d’une ambassade du Royaume uni à Ouaga pour éviter de telles tracasseries. Que Dieu vous bénisse !!!!!

    • Le 22 mai 2009 à 09:24 En réponse à : VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe Ouédraogo

      Ce n’est pas lie. On ne discute pas que l’ homme est un homme de bien. Mais les angalis, eux, ne badinent pas avec leurs lois comme ns les burkinabe qui servons les gens par rapport a leur gueule.
      Et puis a qui lancez- vous ce cri ? Au gouvernment ? mauvaise porte. Comme si les membres du gouvernment meme etaient chauds que vs alliez etudier en Occident. Y a Zogona pourquoi ? L’ exteriuer c’est qd meme pour leurs avortons, les gars.
      Un aigri

  • Le 19 mai 2009 à 19:04, par Zanguina En réponse à : VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe Ouédraogo

    Chers ami(e)s, pour ajouter un peu de sel dans votre sauce, retenez que l’une des plus vieilles ambassades du Burkina en Europe est celle de Grande Bretagne et le que le Premier ambassadeur n’a été autre que le Duc du Yatenga reçoit à cette occasion par la Reine d’Angleterre et transporté dans un Carosse du Royaume dans les années 60 si ma mémoire d’histoire est bonne ! Alors quel complexe a nos autorités pour défendre nos frères en pareille situation même s’elles ne trouvent aucun intérêt à avoir une représentation diplomatique de UK ici. Nos autorités préfèrent Taiwan et autre pour des raisons qui les profitent !

  • Le 21 mai 2009 à 12:51, par koudka En réponse à : VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe Ouédraogo

    il faut rester au BURKINA ou en Afrique pour vos études.
    quand c’est compliqué il faut changer de stratégie. Par exemple quand tu veux aller chez ton voisin qui n’est pas prêt pour te recevoir alors tu ne vas chez lui !
    tout simple. et puis pourquoi vouloir qu’on sache que Monsieur OUEDRAOGO est pasteur et grand humaniste ? si y a un traitement particulier lié à son rang ou son titre alors il le signale et il en sera ainsi dans le cas contraire point de privilège pour personne.

  • Le 27 juin 2009 à 12:27 En réponse à : VISA POUR LA GRANDE BRETAGNE : Le calvaire du Pasteur Philippe Ouédraogo

    Je connais bien le pasteur. Mais sans prendre position les visas étrangers malheureusement il faut être bien clair la dessus n’est pas spécifié qu’on est pasteur, homme de bien et qui reçoit du monde de partout au Burkina.
    Si on ne veut pas être explusé, il faut bien s’informer et respecter les lois. Je connais du monde qui malgré leur résidence permenente dans le pays (je dis bien residence permanente qui veut dire qu’il sont reconnus comme personne è part entière de ce pays sauf qu’elle n’a pas le droit de vote en attendant le passport), qui sont sorties pour des vacances et malgré leur carte de résidence a eu la misère a obtenir un droit de retour dans ce pays ou il est naturalisé plus ou moins. Donc oui problème de nos hommes politiques ? on ne sait pas mais c’est clair que tout est peu clair en Afrique pas seulement au Burkina.

    Il faut être clair
    Respecter les consignes sur les documents surtout quand on sait lire
    puis prier aussi peu aider mais les miracles vaut mieux pas trop compter la dessus. Bref tout est question de foutu securité. les visa ne sont pas donné par ordre de merite. (homme de Dieu), on est tous des hommes de Dieu et je crois que chacun apporte son maximum dans sa foie. Si tu as 10f et donne 5f à une personne c’est plus qu si tu as 1000 000 et donne 459 999f à ton prochain. Laissons cette affaire et prions pour la paix de notre pays. On à des écoles chez nous au burkina si on ne veut pas de nous ailleurs ben on peut étudier chez nous je crois. Nos autorités malheureusement ont quelque part les mains liées. Meme si ya des ambassades partout il yaura toujours des limites sur les entrées dans les pays qui se disent developpés.

    Que Dieu nous benisse

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