A quatre ans, il pouvait à peine faire les “quatre pattes”. Au vu de son état, sa mère ne trouva autre chose à faire que de l’abandonner entre les mains de sa coépouse et s’enfuit de la cour pour voler en justes noces avec un autre homme. Mise devant le fait accompli, la marâtre de L.O s’occupa de lui tant bien que mal. A sept ans, elle l’inscrit à l’école, mais L.O ne réussit pas à franchir le cap de la classe du CM2. Mais ce garçon avait un autre destin. Renvoyé de l’école, il commença à vendre des bonbons, de la

cigarette et bien d’autres choses. Quelques années plus tard, il passa de commerçant ambulant à celui de boutiquier avec un peu plus de marchandises. A vingt et un ans, il se rendait régulièrement dans un pays voisin d’où il ramenait de la friperie et autres prêts-à-porter.

Dans le village, on ne parlait que de lui. Il a été le premier à s’acheter un vélo neuf, puis une moto neuve. Et c’est encore lui qui fut le premier à construire une maison avec une toiture en tôles. Entre-temps, il s’était marié et est devenu père de deux enfants.
De sa mère, disons de sa génitrice, il n’en avait aucune idée. Il n’a connu pour seule mère que sa marâtre grâce à laquelle il a survécu et grandi. C’est d’ailleurs elle, qui, avec l’argent provenant de la vente de sa chèvre, lui avait permis de commencer son petit commerce.

Malheureusement pour la génitrice, elle n’a eu aucun autre enfant même avec son second mari. Et les années passèrent. Elle apprit un jour que “son fils” avait survécu, grandi et réussissait dans les affaires. Affaiblie par l’âge mais aussi par les circonstances de la vie, elle décida de rejoindre “son fils”, question de pouvoir profiter de sa richesse. C’est au cours des échanges avec ce dernier qu’elle sait entendu dire : “tu m’as mis au monde, mais tu n’es pas ma maman... je n’ai qu’une seule et unique maman, c’est celle-là (il indique du doigt sa marâtre). Tu es partie me laisser, espérant peut-être que je mourrai d’ici à là. C’est elle qui s’est occupée de moi sur tous les plans. C’est elle, ma maman”. Notre vieille dame n’avait que ses yeux pour pleurer. M. D.A subira le même sort. Il avait promis le mariage à la jeune fille J.D. Il se disait vraiment amoureux d’elle et l’entourait de tous les soins.

Et puis, survint une grossesse. D.A. s’arrangea pour être absent le plus longtemps possible et n’appelle que rarement. Au terme de la grossesse, J.D mit au monde un joli petit garçon. Aujourd’hui, âgé de trois ans, cet enfant respire vraiment la vie. Très beau, très en forme, il est aux petits soins de sa mère et de ses grands parents. Son “géniteur” ne l’a tenu dans ses bras que l’orsqu’il avait trois mois. Depuis ce temps, plus rien. Ni appel, ni visite. Ni même les parents de D.A n’ont cherché à voir leur petit-fils. Ils ignorent jusqu’au domicile de leur “belle-fille”. Peut-être que D.A ne leur a jamais raconté son aventure ! Qui sait ?

Une chose est sûre et est attendue : un de ces jours D.A. cherchera à récupérer “son fils”. Quand et comment ? Personne ne le sait. Mais viendra le jour qu’il se présentera comme étant le père de cet enfant. Il serait intéressant d’être là pour entendre les propos de l’enfant. Il ne serait pas étonnant qu’on l’entende dire : “Tu m’as mis au monde, mais tu n’es pas mon père”.

Des géniteurs, mais pas des parents

Malheureusement notre monde regorge de plus en plus de telles personnes qui ont la capacité génétique de mettre au monde des enfants, mais congénitalement incapables et désarmés d’être des parents au sens propre du mot. A voir leur comportement, elles ne diffèrent pas de certains mâles du monde des animaux qui satisfont leur libido et ne cherchent plus à savoir ce qu’il adviendra.

Grossesse... pas grossesse... enfant... pas enfant. Tel n’est pas leur souci. Qu’il en résulte un enfant du fait de leur acte, elles ne s’en préoccupent pas. Ce sont des fuyards nuisibles à eux-mêmes et à la société. Le drame dans cette situation c’est que de telles personnes ont la diabolique manière de bomber la poitrine et de clamer haut qu’elles sont parents de tel ou tel enfant. Il ne faut pas confondre les termes et encore moins les rôles. Etre géniteur, ce n’est pas être parent.

Etre parent n’est pas une appellation. Ce sont des responsabilités assumées et des devoirs accomplis qui le confèrent.
On est père ou mère depuis la conception de l’enfant jusqu’à son insertion dans la vie active en passant par sa naissance, sa croissance et tout ce que son développement requiert comme attention, soins et sacrifices.

De nos jours et surtout du côté des garçons, la chose est criante. Que de filles abandonnées à elles-mêmes et à la charge d’un enfant ! A notre avis, il faudra une loi qui détermine qui est père ou mère et qui ne l’est pas. Envoyer un enfant chez son géniteur et qui n’est pas un parent, c’est le sacrifier pour la vie. L’incapable, ce n’est pas celui qui ne peut pas, mais celui-là qui ne veut pas. Et ils sont nombreux, hélas ceux-là qui ne veulent pas. Et une fois encore, ce sont les enfants qui sont les victimes, et cela par le fait d’hommes et de femmes qui ne réfléchissent pas par la tête, mais par le sexe.

Rock Audacien D. DAMIBA, Conseiller conjugal : Email (damibashalom@yahoo.fr)

Sidwaya