LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Yikêere de Naaba Boalga : Grand rassemblement à Dawelgué

Publié le mardi 10 février 2009 à 17h01min

PARTAGER :                          

Investi le mardi 22 juillet 2008 par le Moogh-Naaba Bâongho, le Naaba Boalga de Dawelgué, l’un des 34 villages de la commune rurale de Saponé, a célébré son yikêere ou cérémonie d’installation officielle, le 8 février 2009. La culture de l’unité des habitants de son territoire coutumier mais aussi de l’intégration avec les autres groupes ethniques du Burkina, c’est sous ce signe qu’il place son règne.

Le 8 février dernier, Dawelgué n’a pas trahi son nom qui signifie en mooré : « Ne faites pas de la ségrégation ». Ce fut un rassemblement des grands jours à l’occasion de l’installation de son nouveau chef, le Naaba Boalga, notre confrère Issaka Sourweima (1).

Cet évènement, dont l’éclat a été rehaussé par la présence du ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Philippe Sawadogo, parrain de la cérémonie, du ministre de la Défense, Yéro Boly, et de bien d’autres éminentes personnalités politiques, coutumières et religieuses, restera longtemps gravé dans la mémoire de plus d’un habitant de cette localité.

Pour la circonstance, tout a été mis en œuvre pour traduire dans les faits la devise que revêt le nom du village.

Car, outre les populations de Dawelgué et de ses environnants, la fête a drainé un beau monde issu de divers horizons et groupes ethniques du Burkina.

En effet, les Samo (parents à plaisanterie des Mossé), les Dagara, leurs grands-parents selon la même tradition, et les Peul (parents maternels du nouveau chef), pour ne citer que ces ethnies, sont venus témoigner leur soutien à Naaba Boalga avec des troupes de danse qui ont tenu en haleine le public.

Le maire de la commune rurale de Saponé, François Konseiga, le représentant du Moogh-Naaba et le parrain de la cérémonie, Filippe Sawadogo, se sont succédé à la tribune pour féliciter l’heureux élu dans ses nouvelles fonctions.

Ils n’ont pas manqué de lui rappeler les vertus cardinales, notamment la tolérance, la patience et le sens du pardon, pour diriger une communauté. Un message qui semble avoir été bien reçu, Naaba Boalga s’étant déjà engagé à l’observance de ces qualités à travers le choix de ses trois noms programmes ou "zab-youya", conformément à la tradition.

En effet, dans le troisième (1) dont il a tiré son nom de règne, Naaba Boalga promet d’être un grand rassembleur, de mettre sa sagesse au service de ses sujets et d’être un acteur de l’intégration entre les différents groupes ethniques de Dawelgué et au-delà.

Car pour lui, la source de la pauvreté des Burkinabè n’est pas seulement matérielle, mais aussi le manque de respect de nos valeurs traditionnelles que sont, entre autres, la solidarité, le dialogue et le respect mutuel entre les communautés.

En tout cas le message de l’émissaire du Moogh-Naaba Bâongho à cette cérémonie est clair : il faut un respect mutuel entre le chef et ses sujets pour perpétuer l’harmonie des habitants de Dawelgué comme le veut son nom.

C’est ainsi que Naaba Boalga pourra, avec l’engagement de tous, réaliser la mission à lui confiée par le suzerain et dont l’objectif est le développement intégral de Dawelgué et les villages environnants.

L’envoyé du Moogh-Naaba a en outre invité Naaba Boalga à surtout œuvrer à la préservation de la tradition toujours et à ne pas exclure la jeunesse, l’espoir de notre pays.

Pour le ministre Filippe Sawadogo, à en juger par le sens que revêt le nom de règne de Naaba Boalga, l’avenir sera radieux pour Dawelgué. Puisque « Boalga », argile en mooré, véhicule les vertus de la douceur et de la fraîcheur.

Il doit, a-t-il dit, faire violence sur lui-même pour instaurer un dialogue perpétuel avec la population de Dawelgué et mobiliser ainsi toutes les couches sociales et surtout les jeunes pour l’accomplissement de son noble programme.

La parenté à plaisanterie entre Samo et Mossé était au rendez-vous de cette fête. Leur porte-parole, notre confrère Gnama Paco Drabo, a rendu hommage au chef et lui a témoigné leur engagement à respecter les liens séculaires qui existent entre les deux ethnies.

Après le rafraîchissement et le gueuleton servis aux invités et à l’assistance, les réjouissances populaires ont battu leur plein jusqu’à tard dans la soirée.

Hamidou Ouédraogo

Jean Marie Toé (collaborateur)

(1) : Issaka Sourweima est un ancien directeur général des éditions Sidwaya et de la Radiodiffusion télévision du Burkina

L’Observateur

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique