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Au coin du palais : Il vole pour faire plaisir à sa copine

Publié le mercredi 28 janvier 2009 à 00h13min

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La vingtaine et habitant de Bobo-Dioulasso, R.S. est employé depuis des années par le vieux A.N. pour l’assister, vu son âge avancé, à raison de 2 500 F CFA par mois comme salaire. Mais courant 2008, R.S. va abuser de la confiance de son patron en faisant d’abord main basse sur la somme de 150 000 F CFA que celui-ci lui avait confiée.

“Mon téléphone portable était abîmé et j’ai utilisé cet argent pour acquérir un autre”, affirme R.S, poursuivi pour abus de confiance devant les juges. Voulant se faire plaisir et faire plaisir à sa copine, le prévenu ne s’est pas limité à ce fait puisqu’il va même voler encore chez son patron.

En effet, un jour, pendant qu’il balayait la chambre du vieux, R.S. découvre 300 000 F CFA cachés dans une boîte. Il ponctionne progressivement des billets jusqu’à épuiser les 300 000 F CFA. Cette somme a servi, selon ses aveux, à acheter des habits pour sa copine et pour lui-même. Il s’est également servi de l’argent volé pour offrir un téléphone portable à sa copine et à un frère de celle-ci. Conscient que ses actes sont condamnables, R.S prend la clé des champs. Introuvable pendant un moment, il sera interpellé par la gendarmerie suite à une enquête. A son arrestation les gendarmes récupèrent sur lui la somme de 40 000 F CFA et trois téléphones portables. Au total, c’est un montant de 450 000 F CFA que R.S. a volé chez le vieux A.N. .

Le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Absente à l’audience, la victime s’est fait représenter par sa fille qui a signifié aux juges que son papa est rentré en possession des 40 000 F CFA et des trois téléphones portables estimés à 85 000 F CFA. Ce qui fait un total de 125 000 F CFA, somme considérée comme remboursée par R.S. Si on déduit ces 125 000 F CFA des 450 000 F CFA, il reste 325 000 F CFA. “Nous demandons à R.S. de nous rembourser cette somme restante pour que le compte soit bon ”, a dit la fille de A.N. à la barre. Après examen de l’affaire, le tribunal a jugé R.S. coupable d’abus de confiance et lui a infligé une peine de 3 mois fermes. Il lui est aussi fait obligation de payer les 325 000 F CFA au vieux A.N


Tradipraticien et escroc

H.K., tradipraticien de 28 ans, résidant dans la ville de Sya, était à la barre du Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, en son audience du vendredi 23 janvier 2009, pour répondre des faits d’escroquerie et d’abus de confiance. Les deux faits reprochés à H.K. se sont produits courant octobre 2008. Pour l’escroquerie, H.K., après avoir soigné un de ses patients, M.K. qui est commerçant, a répondu à la sollicitation de celui-ci quand il lui a demandé de lui procurer un produit-miracle pour faire prospérer ses affaires.

Rassurant M.K. qu’il peut lui trouver facilement ledit produit, H.K. demandera en contrepartie 300 000 F CFA. M.K., en remettant cette somme, avait fondé de grands espoirs sur le produit miracle qui, en réalité se révèlera inefficace. En effet, après usage, M.K. n’en verra pas l’effet escompté. Ce qui va l’amener à porter plainte à la police. Devant les juges, H.K. reconnaît qu’il a effectivement escroqué M.K., affirmant que son métier est de guérir les gens, mais pas de les rendre riches. Quant à l’abus de confiance reproché à H.K. et qu’il nie, voici les faits : M.B., veuve et parente de H.K., est confrontée à un problème de prise en charge de la scolarité de ses enfants. Elle remet donc à celui-ci deux mobylettes (une Yamaha et une Peugeot L2) pour qu’il les vende afin de lui permettre de parer à l’urgence. Le contrat est clair, mais H.K. décide d’agir autrement.

Il vend le cyclomoteur L2 pour réparer la moto Yamaha en mauvais état afin de la revendre à bon prix. La L2 sera vendue à 110 000 F CFA, une somme que H.K. n’a pas totalement perçue en espèces. En effet, il a pris des pièces de rechange d’une valeur de 70 000 F CFA et le reste en argent, soit 40 000 F CFA. Sur ce montant, H.K. va retenir 5 000 F CFA pour ses propres besoins. Il présente les 35 000 F CFA restants et les pièces de rechange à M.B. C’est alors qu’il lui dit avoir préféré vendre la L2 pour réparer la Yamaha. Cette option implique la déduction de 30 000 F CFA des 35 000 F CFA restants pour les frais de peinture de la Yamaha si bien que H.K. n’a remis que 4 500 F CFA à M.B. En définitive, il retient au total 30 500 F CFA pour la peinture de la Yamaha. Le flou dans cette histoire, c’est que M.B. n’ait pas opposé de refus au projet de H.K.

Convoquée et interrogée, elle va pourtant dénoncer le choix de H.K. d’avoir vendu la L2 pour réparer la Yamaha. A la barre, H.K. nie en bloc le délit d’abus de confiance en soulignant que M.B., absente à l’audience, n’avait pas rejeté sa proposition. Statuant en dernier ressort après les réquisitions du ministère public, le tribunal condamne H.K., jugé coupable pour les faits d’escroquerie, à une peine de 3 mois de prison ferme. S’agissant du délit d’abus de confiance, le tribunal relève qu’aucune preuve ne permet d’établir la culpabilité de H.K. Par conséquent, les juges l’ont relaxé au bénéfice du doute pour cette deuxième affaire


Vol organisé d’un poste téléviseur

S.K., N.C. et O. sont trois jeunes bouchers et amis qui habitent la ville de Bobo-Dioulasso. Dans la nuit du 5 au 6 janvier 2009, ils s’organisent pour aller voler un poste téléviseur Ecran 21 de marque “ Samsung ” au domicile de A.S. L’idée de voler le poste téléviseur est venue de O. qui se trouvait dans un bar avec ses deux camarades, S.K. et N.C. Après s’être accordés sur le projet, les trois complices s’exécutent en prenant la direction du domicile de la victime. Une fois sur place, O. s’introduit frauduleusement chez A.S., absent à l’audience, pour prendre le poste téléviseur.

Pendant que O. est à l’œuvre, S.K. est aux aguets à la porte tandis que N.C., posté à proximité sur un pont, surveille les alentours. Après quelques instants, O. ressort avec le poste qu’il remet à S.K. et ce dernier rejoint N.C. Le forfait commis, O. s’éclipse et laisse S.K. et N.C. emporter la télé. Sur le chemin du retour, aux environs de 5 heures du matin, S.K. et N.C. sont aperçus par quelqu’un qui, les trouvant suspects, les arrête. Le monsieur en question leur pose des questions, mais les réponses apportées par S.K. et N.C. ne lui donnent pas satisfaction et le renforcent dans sa conviction que les deux individus sont des voleurs.

Avec l’aide d’autres personnes, le monsieur retient de force S.K. et N.C. et fait appel aux forces de l’ordre qui les conduisent en lieu sûr. Interrogés sur la position de O., S.K. et N.C. disent ne pas savoir où se il trouve. En attendant de le retrouver, S.K. et N.C. sont passés à la barre et ont reconnu les faits tout en tentant de se justifier. Le tribunal, après les avoir entendus, a établi leur culpabilité et condamné les deux voleurs à 8 mois de prison ferme chacun. Et conformément à la réquisition du ministère public, le tribunal, avant de prononcer son verdict, a requalifié les faits de vol reprochés à N.C. car il ne faisait que surveiller les alentours pendant l’opération. Il a donc été déclaré coupable de complicité de vol


Avide de viande, il se fait prendre bêtement

Pour avoir soustrait frauduleusement un mouton appartenant à M.Z., A.D., cultivateur de 27 ans domicilié à Bobo-Dioulasso, écope d’une peine de 6 mois avec sursis. Les faits qui ont conduit ce prévenu devant les juges remontent au 9 janvier 2009. Ce jour-là, aux environs de 19 heures, le verger de A.D. est envahi par les moutons de M.Z. dont la maison est à proximité. Las de voir ces moutons causer tout le temps des dégâts dans son verger comme il l’a soutenu, A.D. se saisit d’une boule de savon qu’il lance en direction des animaux.

Le projectile atteint et blesse sérieusement un mouton qui meurt sur le coup. Surpris, A.D. s’éclipse sans crier gare. Le lendemain, 10 janvier 2009, il égorge l’animal et passe une partie de sa viande à la casserole. Et c’est pendant qu’il s’apprêtait à déguster cette viande que, M.Z., à la recherche de son mouton, est arrivé. Pris en flagrant délit, A.D. fait profil bas devant le propriétaire du mouton. Le voilà dans de beaux draps, car A.Z. va le conduire devant les forces de sécurité avant de le traduire en justice où il écope des 6 mois de prison avec sursis.

Rassemblés par Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 28 janvier 2009 à 02:13 En réponse à : Au coin du palais : Il vole pour faire plaisir à sa copine

    Comment peut on demander a quelqu’un qu’on payait a 2500 ou combien encore de ne pas vous escroquer. comment la justice qualifie le contrat qui liait les 2 parties ? contrat de travail ????

  • Le 28 janvier 2009 à 18:00 En réponse à : Au coin du palais : Il vole pour faire plaisir à sa copine

    hé Burkina Faso, yaaakooo !!!!, 2500f comme salaire mensuel ?

  • Le 28 janvier 2009 à 18:48, par Yamyélé En réponse à : Au coin du palais : Il vole pour faire plaisir à sa copine

    Je pleure mon pays, je pleure mes dirigeants qui sont impuissants face à ce monde rebarbatif qu’ils subissent. Je pleure la maigreur des moyens de mon pays dans ce monde devenu une jungle impitoyable. Il faisait bon vivre avant, avec peu de mendiants, peu de nécessiteux. Les gens étaient plus solidaires et on n’avait pas besoins d’attendre les oeuvres de charité. Avec peu d’argent, on vivait bien. La jeunesse était très peu contaminées par l’argent, la cigarette, le Guin, Pastis et Eperons frelattés. Les jeunes volaient très peu et les filles étaient très peu matérialistes. Les jeunes demandaient l’autorisation des parents pour aller au ciné avec leur fille et la ramenaient dès le film fini. Ils ne se donnaient pas rendez-vous dans le pré comme aujourd’hui où aucun des parents n’est mis au courant. Le principal souci des jeunes était de rentrer au ciné le soir venu. Quand je me rappelle les salles de Ciné de Bobo comme le ciné Houet, le ciné Rio, le ciné Guimbi, le ciné Sya. On nous y projetait des bons western du genre : ’’Pendez-les haut et court’’, Tuez-les tous et revenez seul’’, ’’L’Ouest lointain’’, etc. avec des acteurs comme Django, Sartana, Gari Coper, Pecos Bill, Sam Wallace, Brad Arius, Sancho, Bud Spencer, etc. Pour rentrer, on se mettait en fil indienne devant les guichets et on se bousculait tandis que les pickpokets travaillaient eux aussi. La zone des places de 50 FCFA était appellée ’’Indiana’’, et gare au projecteur si le film se coupe. Ce sont par des cris et des siflets (ou des injures pour les plus impolis) qu’il le recolle rapidement. Dans les places dites ’’Indiana’’, les plus impolis changeaint très souvent l’atmosphère autour d’eux en lâchant quelques gaz. On payait ’’Karakoros’’ ou ’’Alloco’’ pour rentrer avec. Beaucoup de gens gagnaient leurs pains devant ces cinés. Presque tous les jeunes avaient des surnoms des bravos de ces films. On sortait du film et tout le monde était en joie, rien qu’à écouter les causeries et le bruit des gens qui commentaient les prouesses du bravo en rentrant chez eux, parfois très loin (Niniéta, Sakabi, etc.)..... Pitiééééé..... Je n’oubli pas les films de Wang yu, de Bruce Lee, de Chuck Noris, etc. ....Waaarrrrrrr !!! Je pleure de nostalgie.

    Par Yamyélé

  • Le 29 janvier 2009 à 16:23, par Krimo En réponse à : Au coin du palais : Il vole pour faire plaisir à sa copine

    Question à l’auteur de cet article : est ce bien 2 500FCFA/ mois ou 2 500FCFA/jour ?

  • Le 29 janvier 2009 à 19:54, par katy En réponse à : Au coin du palais : Il vole pour faire plaisir à sa copine

    moi je suis dépassé. comment peut-on donné un salaire de 2 500f/mois à quelqu’un par ces temps qui courent. il a des besoins à satisfaire. ce n’est nullement pour l’encourager ou le défendre mais je pense que son geste peut se justifier. et on a pas honte d’avoir pareil somme et d’exploiter les autres. on trouve même le courage de venir à la barre pour crier. vous vous mangez et lui ? vous vivez et lui ? je pense que la justice aussi aurait fait son boulot si on rappelait ce vieux à l’ordre. Le SMIG au Burkina est de combien ? c’est vrai que beaucoup n’en tienne pas compte mais tout de même. C’est écœurant. le vieux aussi méritait une sanction. n’encouragez pas les gens à exploiter tant les autres !qu’est-ce que l’on peut faire avec 2 500f au cours d’un mois ? ou peut-être que c’est 25 000f ? je voudrais bien savoir si c’est réellement le montant de son salaire. et avec ça vous allez nous parlez de justice, de droits. courage à tout ceux qui ploient sous le fardeau de l’exploitation conjuguée.

  • Le 30 janvier 2009 à 10:32, par L.B En réponse à : Au coin du palais : Il vole pour faire plaisir à sa copine

    Quelle honte pour le Burkina pays des hommes intègres. Comment cela se peut ????????????? La logique voudriait que l’employeur lui-même paye les actes d’exploitation du jeune homme. Si on fait attention à ce t’écris, R.S. n’a pas osé emporté l’ensemble du butin en une fois. Cela suppose qu’il servait chaque fois que le besoin se faisait sentir. Après tout, cela fait combien de temps que levieux n’a pas vérifier la présence d son argent ? C’est pas bien de voler mais dans ces conditions où 2500f/mois = 83,3333333333333f/jour montre que des sanctions remarquables doivent être appliquées à l’employeur lui-même. Quelle honte !!!!!!!!

  • Le 31 janvier 2009 à 11:36, par lilboudo En réponse à : Au coin du palais : Il vole pour faire plaisir à sa copine

    Je suis indigné par l’article sur le vol, non du vol, mais du contrat qui liait employeur et employé. A moins que le journaliste ne se soit trompé de chiffres (25000 ou lieu de 2500), c’est plutot l’employeur qui devrait écoper d’une prison ferme avec obligation de dédommager le salarié.

    Bien évidemment, le reliquat du vol pourrait etre déduit de ce dédommagement. Dans quel pays sommes nous enfin ?

    Courage à nos braves gens qui ont pour toute fortune 30 dollars menseul sinon moins (1 dollar par jour), environ la moitié de la population du pays.

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