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Ville de Sya : Des salles de cinéma transformées en magasins

Publié le mercredi 28 janvier 2009 à 00h16min

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La ville de Bobo-Dioulasso comptait jusqu’à une certaine époque plusieurs salles de cinéma. Ces salles qui ont fait la fierté des cinéphiles bobolais ont presque toutes fermé leurs portes. La plupart d’entre elles ont été transformées en lieux de commerce. Aujourd’hui, une seule salle, à savoir le ciné Sanyon, reste encore ouverte. Mais elle n’est pas exclusivement réservée aux projections cinématographiques.

La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) qui a racheté ce bâtiment le loue à tout demandeur. En effet, le ciné Sanyon qui a une capacité de 693 places n’est plus une salle de cinéma en tant que tel puisque tout organisateur de manifestations peut y avoir accès à condition de payer 250 000 F CFA par jour. Selon Bernadette Konaté, chef de section de la gestion des immeubles de rapport à la CNSS de Bobo-Dioulasso, ce prix s’applique à tout le monde.

Les autres plus grandes salles de cinéma, à savoir le ciné Houet, le ciné Guimbi et le ciné Sya sont également fermées. Le ciné Sya situé entre la SGBB et la BICIA-B n’a même plus de porte d’entrée. Cette porte a été murée avec du béton. La salle a été rachetée par un commerçant qui envisage d’y construire des magasins. Quant au ciné Houet, adossé au marigot du même nom, les places assises ont été remplacées par des matériaux de construction.

Sous le grand écran sont entreposés des sacs contenant du son de blé. Cette salle a été rachetée par les Etablissements Nana Boureima qui en ont fait des magasins de vente de matériaux de construction et d’engins à deux roues. Elle a même été repeinte en blanc et porte sur son fronton le nom de l’acquéreur. Le Burkina Faso doit abriter du 28 février au 7 mars 2009, la XXI édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Cette manifestation se déroulera également à Bobo-Dioulasso du 12 au 15 mars 2009. Pour pallier la fermeture des salles de cinéma dans la ville, une mission du Festival a séjourné à Bobo-Dioulasso où elle a répertorié un certain nombre de lieux pour abriter la manifestation. Il s’agit du ciné Sanyon, du Centre culturel français Henri Matisse, des espaces publics dans les trois arrondissements de la ville et du siège de la Semaine nationale de la culture (S NC).

Adaman DRABO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 28 janvier 2009 à 18:26, par Yamyélé En réponse à : Ville de Sya : Des salles de cinéma transformées en magasins

    Mon cher Adaman DRABO, tout ce que tu évoques ici fait vraiment pitié. Quand je me rappelle que dans ces salles on nous projetait des bons western du genre : ’’Pendez-les haut et court’’, Tuez-les tous et revenez seul’’, ’’L’Ouest lointain’’, etc. avec des acteurs comme Django, Sartana, Gari Coper, Pecos Bill, Sam Wallace, Brad Arius, Sancho, Bud Spencer, etc. Pour rentrer, on se mettait en fil indienne devant les guichets et on se bousculait tandis que les pickpokets travaillaient eux aussi. La zone des places de 50 FCFA était appellée ’’Indiana’’, et gare au projecteur si le film se coupe. Ce sont pas des cris et des siflets (ou des injures pour les plus impolis) qu’il le recolle rapidement. On payait ’’Karakoros’’ ou ’’Alloco’’ pour rentrer avec. Beaucoup de gens gagnaient leurs pains devant ces cinés. Presque tous les jeunes avaient des surnoms des bravos de ces films. On sortait du film et tout le monde était en joie, rien qu’à écouter les causeries et le bruit des gens qui commentaient les prouesses du bravo en rentrant chez eux, parfois très loin (Niniéta, Sakabi, etc.)..... Pitiééééé..... Je n’oubli pas les films de Wang yu, de Bruce Lee, de Chuck Noris, etc. ....Waaarrrrrrr !!! Je pleure de nostalgie.

    Par Yamyélé

  • Le 28 janvier 2009 à 18:53, par Yamyélé En réponse à : Ville de Sya : Des salles de cinéma transformées en magasins

    Je pleure mon pays, je pleure mes dirigeants qui sont impuissants face à ce monde rebarbatif qu’ils subissent. Je pleure la maigreur des moyens de mon pays dans ce monde devenu une jungle impitoyable. Il faisait bon vivre avant, avec peu de mendiants, peu de nécessiteux. Les gens étaient plus solidaires et on n’avait pas besoins d’attendre les oeuvres de charité. Avec peu d’argent, on vivait bien. La jeunesse était très peu contaminées par l’argent, la cigarette, le Guin, Pastis et Eperons frelattés. Les jeunes volaient très peu et les filles étaient très peu matérialistes. Les jeunes demandaient l’autorisation des parents pour aller au ciné avec leur fille et la ramenaient dès le film fini. Ils ne se donnaient pas rendez-vous dans le pré comme aujourd’hui où aucun des parents n’est mis au courant. Le principal souci des jeunes était de rentrer au ciné le soir venu. Quand je me rappelle les salles de Ciné de Bobo comme le ciné Houet, le ciné Rio, le ciné Guimbi, le ciné Sya. On nous y projetait des bons western du genre : ’’Pendez-les haut et court’’, Tuez-les tous et revenez seul’’, ’’L’Ouest lointain’’, etc. avec des acteurs comme Django, Sartana, Gari Coper, Pecos Bill, Sam Wallace, Brad Arius, Sancho, Bud Spencer, etc. Pour rentrer, on se mettait en fil indienne devant les guichets et on se bousculait tandis que les pickpokets travaillaient eux aussi. La zone des places de 50 FCFA était appellée ’’Indiana’’, et gare au projecteur si le film se coupe. Ce sont par des cris et des siflets (ou des injures pour les plus impolis) qu’il le recolle rapidement. Dans les places dites ’’Indiana’’, les plus impolis changeaint très souvent l’atmosphère autour d’eux en lâchant quelques gaz. On payait ’’Karakoros’’ ou ’’Alloco’’ pour rentrer avec. Beaucoup de gens gagnaient leurs pains devant ces cinés. Presque tous les jeunes avaient des surnoms des bravos de ces films. On sortait du film et tout le monde était en joie, rien qu’à écouter les causeries et le bruit des gens qui commentaient les prouesses du bravo en rentrant chez eux, parfois très loin (Niniéta, Sakabi, etc.)..... Pitiééééé..... Je n’oubli pas les films de Wang yu, de Bruce Lee, de Chuck Noris, etc. ....Waaarrrrrrr !!! Je pleure de nostalgie.

    Par Yamyélé

  • Le 29 janvier 2009 à 00:39 En réponse à : Ville de Sya : Des salles de cinéma transformées en magasins

    il y a quelque chose d’un gout de non fini dans cette article. il ne convoie pas clairement le but de l’ecrit

  • Le 29 janvier 2009 à 11:12 En réponse à : Ville de Sya : Des salles de cinéma transformées en magasins

    et oui, ainsi va le tenga
    Bobolais de la diaspo, votre article m’a fait fremir, c’est vrai que ca fait 10 ans que je ne suis pas encore revenu dans cette ville natale.
    Le ciné, c’est ce qui faisait Bobo à notre époque dans les années 80. qui n’a pas connu le celèbre Bakaye ? projecteur de ciné
    Ah oui, ceux qui ont connu indiennat s’en souvienne encore , c’etait tout simplement sulfureux ; Django, Pecos, Moutchatcho, john longuair tout ces petits voyous finalement qui faisaient parti du decours de la ville "ambiancaient" les cinéphines
    jen sui à pleurer today car on a quitté le monde du spectacle pour arriver à des magasins ?
    tout simplement, sauvez le soldat Bobo !

  • Le 29 janvier 2009 à 12:33, par kamiss En réponse à : Ville de Sya : Des salles de cinéma transformées en magasins

    Mon frère Yamyélé, en te lisant, j’ai fait comme un flash-back dans le passé. J’ai eu comme une nostalgie au goût de cendre. Rio, Rex...., et le Normanadie qui a fermé trop tôt.
    Que de bons souvenirs, et je te remercie de nous le rappeler. Te rappelles-tu de ceux qui montaient sur les arbres pour voir les films de l’extérieur ? Il y en a qui tombaient, se cassaient, un bras. Hop, on les emmenait chez les bobos et l’affaire était réglée. Un cinéma à ciel ouvert, où se conjugaient solidarité et joie de vivre, dans un Bobo-dioulasso paisible. Certains te diront que l’argent circulaient. Tout ce que je sais c’est que nous étions heureux, nous étions propres, bercés au rhytme du Volta Jazz et Du Super Tout Puissant Echo d’El Africa International. Que de bons souvenirs mon frère, et j’en pleure moi aussi et je prie le ciel pour que nous reviennent un peu de bohneur, au-delà de toutes ces images d’Epinal. On ne peut pas aller au cinéma quand on a faim mon frère. Les cinémas ferment, les bordels ouvrent et le pays n’a jamais compté autant de quatre-quatre. J’arrête mon frère et je te remercie beaucoup.

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