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Union européenne : Un Portugais à la tête de la Commission

Publié le jeudi 1er juillet 2004 à 08h03min

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L’Union européenne a depuis mardi un nouveau président. C’est à l’unanimité que celui qui doit présider aux destinées de l’Union a été choisi par les vingt-cinq gouvernements de l’Union.

C’est finalement le Portugais, José Manuel Durao Barroso, qui a été a désigné par les 25 pour succéder à l’Italien Romano Prodi à la tête de la Commission européenne. Mais avant d’en arriver là, que de péripéties ! Le sommet du 18 juin dernier à Bruxelles avait vu l’affrontement des positions "apparemment irréconciliables" du Royaume-Uni d’un côté et de la France et de l’Allemagne de l’autre. Londres avait en effet mis son veto sur le candidat franco-allemand, le Belge Guy Verhosftadt, tandis que Paris balançait d’un revers de main le favori de Londres, le Britannique Chris Patten.

Les "petits pays" de l’Union quant à eux restaient très méfiants à l’idée que la Commission soit présidée par un grand. Le nouveau président doit obtenir la confiance du parlement européen où le groupe conservateur du Parti populaire européen est le plus important.

Il fallait donc que celui-ci soit acceptable par la droite. Cela excluait d’office le socialiste portugais Vitorino qui avait été cité également.

Au final, c’est un Portugais de droite qui a été sélectionné à l’unanimité après que la France et l’Espagne, qui avaient émis des objections, les ont retirées. José Manuel Durao Barrosso, semble avoir été le seul à avoir passé le crible du tamis aux innombrables critères qui fait "la particularité de cette sélection européenne".

Le revers de la médaille est que le successeur de Romano Prodi semble aussi n’avoir été choisi que parce qu’il est celui qui suscitait le moins d’opposition, qu’il était le plus petit commun dénominateur des vingt-cinq. Nombre d’observateurs s’interrogent si c’est ce profil qui convient le mieux au poste à un moment où la fonction de président de l’Union européenne requiert une véritable autorité dont Romano Prodi a souvent manqué.

D’autorité, l’on dit que le nouveau président n’en manque pas. Dans son pays, il passe même pour autoritaire, même s’il n’est pas toujours parvenu à se faire obéir par son remuant ministre de la Défense et rival, Paulo Portas. Ce jeune chef (il a 48 ans) de gouvernement conservateur a pourtant commencé sa carrière politique à l’extrême gauche. En 1974, il était l’un des dirigeants du MRPP, mouvement maoïste. En 1980, il adhère au Parti social démocrate (PSD, centre droit) dont il est le président depuis 1999.

Depuis deux ans, à la tête du gouvernement portugais, il a mené une politique libérale, "dure" à l’intérieur et attentiste à l’extérieur. C’est lui qui, à la veille de la guerre d’Irak, avait accueilli aux Acores, George Bush, José Maria Aznar et Tony Blair. La France et l’Allemagne ne lui en tiennent pas rigueur, un an après, puisqu’ils ont avalisé sa candidature.

Une candidature qui, pourtant, ne va pas sans remous. Le consensus des vingt-cinq gouvernements de l’Union européenne ne s’étend pas aux socialistes européens qui contestent vivement l’idée même de consensus. Le PPE est sans nul doute le groupe le plus important au parlement européen mais il n’a pas la majorité et il faut craindre que les socialistes ne mènent la vie dure à Durao Barroso.

Et cela commence d’ailleurs à Lisbonne où le président de la République, le socialiste Jorge Sampaïo a clairement fait comprendre que le remplacement de Durao Barrosso par son dauphin, le maire de Lisbonne Pedro Santana Lopes, comme Premier ministre était loin d’être une formalité et qu’il avait lui aussi son mot à dire. Or, lors des élections européennes du 13 juin dernier, les socialistes ont obtenu 44,5% des voix contre 33,2% seulement à la coalition gouvernementale. Mais la grogne des socialistes européens dont notamment les Portugais, ne doit pas remettre en cause le choix de Jose Manuel Durao Barrosse.

Etienne NASSA
Sidwaya

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