Dans la salle de réunions Zongo Norbert (adjudant tombé les armes à la main au cours d’une mission en 1988 à Bama, province du Houet), au camp Paspanga à Ouagadougou, il y avait un tintamare à vous casser les tympans. C’était comme dans une salle de classe avant l’arrivée du maître.

Les grands écoliers dont le brouhaha emplissait ainsi les lieux sont des gendarmes en attente de l’ouverture de leur atelier de formation, le jeudi 6 novembre dernier, sur le thème : « Le renforcement des capacités dans la lutte contre le grand banditisme ». Le bruit assourdissant s’estompera en des murmures confus, au fur et à mesure que les autorités arrivent.

A 9h donc, les ministres de la Défense, Yéro Boly, et de la Sécurité, Emile Ouédraogo, entrent dans la salle, accompagnés du chef d’état-major de la gendarmerie, Zambo Martin Zongo, et du chef d’état-major de l’armée de terre, Dominique Djendéré. On entend alors les mouches voler.

La cérémonie d’ouverture de la session de formation peut commencer. Un cérémonial qui n’aura duré que le temps pour le ministre de la Sécurité, le colonel Emile Ouédraogo, fils de gendarme, qui s’est souvenu qu’il a « chassé le margouilla « au camp Paspanga à son enfance, de prononcer son discours.

Pour le ministre Ouédraogo, le choix du thème de cet atelier est pertinent. « J’adresse mes vives félicitations au commandement de la gendarmerie nationale pour la pertinence dans le choix du thème du présent atelier... Cette belle initiative, au profit des commandants de brigade de gendarmerie, traduit le souci constant de la quête de l’efficacité des unités sur le terrain par la hiérarchie.

Votre rôle est déterminant dans la lutte contre l’insécurité dans vos circonscriptions respectives en ce sens que vous êtes les premiers responsables du premier échelon de l’exécution du service. Le présent atelier, j’en suis convaincu, va susciter en vous une profonde introspection, des réflexions prospectives et des échanges fructueux en vos qualités de professionnels de la sécurité ».

Pour ce faire, les CB vont, pendant trois jours, revisiter l’éthique et la déontologie dans la profession ; échanger sur un sujet en rapport avec le commandant de brigade dans l’exercice de la police judiciaire ; s’approprier le concept de police de proximité et cogiter sur le renforcement de la surveillance.

Les relations entre les populations, les autorités et la presse seront également étudiées par les participants à cet atelier de formation. Ils seront ainsi encore mieux outillés pour déployer leurs hommes sur le terrain à l’assaut des coupeurs de route et autres bandits de grand chemin. Les populations peuvent donc alerter les forces de l’ordre et de sécurité grâce au numéro vert, le 1010, du Centre national de veille et d’alerte, créé par le ministère dans le cadre des mesures préventives.

Agnan Kayorgo

L’Observateur Paalga