Au commencement était le Bataillon de Haute-Volta (BHV) basé au camp Guillaume Ouédraogo. Créé le 1er novembre 1960 à la suite du transfert de compétence par l’Armée française, il a grandi, s’est diversifié, connu des mutations pour donner les différentes entités composants aujourd’hui les Forces armées nationales.

La célébration du 48e anniversaire à la place de la Nation était placée sous le très haut patronage du président du Faso, chef suprême des armées représenté par le Premier ministre Tertius Zongo.
1050 militaires et paramilitaires de tous les corps étaient mobilisés devant la hiérarchie, les autorités politiques, administratives, diplomatiques et la population venus nombreux pour communier à l’événement.

Après les honneurs militaires et la revue des troupes, le Premier ministre prend place à côté du chef d’Etat-major général des armées, le général Ali Traoré, tandis que le ministre de la Défense s’avance vers l’extrade pour livrer son message. Le thème "Pour une meilleure réinsertion des personnels militaires dans la vie socioéconomique de la Nation", a indiqué Yéro Boly, "marque la ferme volonté du président du Faso, chef suprême des Forces armées, d’impulser les transformations qualitatives nécessaires à une armée professionnelle et républicaine".
Cette option exige une gestion rigoureuse des ressources humaines, avec un accent particulier sur le rajeunissement des personnels.

Un accroissement des effectifs féminins

Dans les années à venir, et grâce à la politique de reconversion en cours, "un nombre important de militaires pourront bénéficier d’un accompagnement approprié pour une réinsertion réussie dans la vie civile".

Le ministèe de la Défense, a poursuivi Yéro Boly, est à pied d’œuvre pour cette ambition. Dans ce cadre, une opération pilote d’appui à l’auto-emploi des anciens militaires à la retraite dans le domaine agro-sylvo-pastoral est en cours, en collaboration avec les ministères en charge de l’Agriculture et de l’Environnement. "Elle concerne 150 militaires admis à la retraite entre 2004 à 2007 ayant souscrit à ce programme" a précisé le ministre Boly avant d’adresser ses encouragements aux pionniers. Par ailleurs, le ministre de la Défense a dressé le bilan des activités de l’année écoulée et ouvert les perspectives.

"En 2008, l’Armée a renforcé ses capacités opérationnelles, participé à plusieurs opérations de paix à l’extérieur et contribué aux efforts de développement économique et social de notre pays" a-t-il rappelé.
L’accroissement des effectifs militaires féminins s’est poursuivi avec les recrutements de jeunes filles spécialistes, d’élèves filles au Prytanée militaire du Kadiogo (PMK) , à l’Ecole nationale des sous-officiers (ENSOA) et à l’Ecole nationale de gendarmerie.

En outre, la levée du contingent 2008, réalisée sur toute l’étendue du territoire national, aura permis de retenir 50 jeunes filles au titre des militaires du rang : "Au total, les Forces armées compteront près de 200 femmes d’ici à la fin de l’année en cours". Au titre des nouvelles réalisations, on note la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) et la poursuite des constructions des casernes. "Les infrastructures, outre le fait qu’elles offriront de meilleures conditions de vie aux militaires de tous rangs et de toutes situations, permettront un maillage plus dense du territoire national et contribueront à l’essor économique des villes hôtes" a relevé le patron du département de la Défense.

Il a aussi cité la création de la Mutuelle des Forces armées nationales (MUFAN) et l’organisation d’activités culturelles et sportives pour raffermir la cohésion entre les forces de défense et de sécurité. Concernant les perspectives, le Burkina Faso déploira très bientôt le Bataillon Laafi au Darfour.
De plus, les Forces armées nationales participeront à la manœuvre logistique nationale à l’horizon 2010-2011. "Ces activités d’importance permettront d’évaluer en temps réel les capacités en matière logistique " a indiqué Yéro Boly.

Par ailleurs, l’étude prospective sur la défense nationale devra aboutir à la formulation de stratégies pour son développement harmonieux et son adaptation aux contingences du moment.
Au cours de la cérémonie, 42 récipiendaires ont reçu des distinctions honorifiques : médaille d’honneur militaire, médaille militaire, médaille d’honneur des sapeurs-pompiers ou médaille commémorative.

La célébration de ce 48e anniversaire s’est achevée par un défilé des troupes à pied, dirigé par le chef de corps du Bataillon de transmission stratégique des armées, le lieutenant-colonel Madi Sawadogo. La Garde nationale, le PMK, la gendarmerie, l’Armée de l’air, l’Armée de terre, le Groupement central des armées, la Brigade nationale des sapeur-pompiers, les anciens combattantes, la Douane, les Eaux et forêts, la Police nationale et la Police municipale ont su à travers des mouvements synchronisés, suscité l’admiration des spectateurs.
Les sections du Régiment de sécurité présidentiel (RSP), du Régiment para-commando de Dédougou (RPC) et du Centre d’instruction des troupes aéroportés (CITAP) ont fait sensation avec des pas lents et des gestes majestueux symbole de "fierté, souplesse et assurance".

Bachirou NANA et Séraphine SOME (serasome@yahoo.fr )

Sidawaya