Des femmes de Bobo ont contesté la décision de Céline Yoda, ministre de la Promotion de la femme, d’invalider, pour des irrégularités majeures, les listes issues des élections relatives à la mise en place des bureaux des coordinations des femmes au niveau des arrondissements de la commune et de la province du Houet. C’est ce qui ressort de la rencontre que le gouverneur de la région Pascal T. Benon a eue avec ces femmes, ce 27 octobre 2008. Les femmes, notamment celles concernées par la mesure d’invalidation des structures, ont donc manifesté leur mécontentement.

La tension était vive depuis l’annonce de la mesure ministérielle les invitant à la reprise les 30 et 31 octobre prochains du processus de mise en place des bureaux des coordinations des arrondissements, de la commune et de la province. Celles qui contestent la mesure de Mme Yoda disent n’avoir pas été consultées au préalable. Pour elles, la mise en place des coordinations s’est passée dans la légalité. Dans un processus électoral, expliquent-elles, tout le monde ne peut pas être d’accord sur les résultats, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut remettre en cause la validité du scrutin. Les contestataires de la décision du ministre ont ajouté que si l’on devrait invalider des élections au Burkina pour cause de contestation, personne, y compris le président du Faso, ne serait à son poste.

A suivre les femmes dans leurs argumentations, la ministre de la Promotion de la femme n’a écouté que celles qui contestent les structures mises en place. Mme Yoda devrait, selon elles, les approcher pour avoir aussi leurs versions des faits. Pour cette raison, pas question pour elles de souscrire à un quelconque processus de reprise d’installation des coordinations. Invité par Mme Yoda à s’impliquer personnellement dans la tenue des consultations des 30 et 31 octobre 2008, le gouverneur Pascal Benon, plusieurs fois entrecoupé dans son intervention par des "non" catégoriques.

Il a eu véritablement du mal à porter aux manifestantes son message, à savoir de calmer le jeu en évitant des propos malveillants, de faire preuve de modestie, de maîtrise de soi et de savoir raison garder, de respecter autrui, d’être ouverte au compromis, etc. Le gouverneur a alors indiqué que les coordinations des femmes ne sont pas des structures politiques ni confessionnelles, mais des structures purement administratives relevant des directions de la promotion de la femme. Les coordinations, précise-t-il, "font appel à toutes les femmes quelles que soient leurs couleurs politiques, leurs religions ou leurs ethnies. Elles sont des cadres mis en place pour poser et résoudre les problèmes spécifiques aux femmes".

Par Grégoire B. BAZIE

Le Pays