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Reprise universitaire : L’ANEB rejette les mesures du conseil scientifique

Publié le vendredi 22 août 2008 à 11h42min

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L’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) a battu le rappel de ses militants hier 21 août dans l’après-midi à la Bourse du Travail. Il s’est agi, au cours de cette Assemblée générale, d’informer les étudiants sur les nouvelles mesures issues du dernier conseil scientifique et dont la plupart sont rejetées par l’ANEB.

Les étudiants de l’Université de Ouagadougou ont fait le plein de l’enceinte de la Bourse du Travail dans l’après-midi d’hier 21 août pour mieux s’imprégner des conditions sous lesquelles ils sont appelés à reprendre les cours le 1er septembre prochain. Moumouni Derra, le président de l’ANEB qui a été le principal animateur de cette AG aux allures de meeting a indiqué que les autorités universitaires ont décidé, lors du dernier conseil scientifique tenu à la mi- août, de l’application stricte de tous les textes, y compris ceux qui avaient fait l’objet de rejet par l’ANEB. Ces textes à polémique concernent essentiellement les dérogations, les franchises universitaires, la police spéciale des universités, le calendrier de l’année académique, etc.

Ainsi donc, l’ANEB juge difficiles les conditions de la dérogation, et estime qu’environ 4000 étudiants pourraient être exclus de l’université si ces mesures sur les dérogations venaient à être appliquées à la lettre, comme l’a voulu le conseil scientifique. Le président Moumouni Derra a indiqué, sous l’approbation de ses camarades, que les étudiants ne sont pas seuls responsables de leur échec, au regard des drastiques conditions de vie et d’études auxquelles ils sont soumis. Pour ce qui est des franchises universitaires, le président de l’ANEB s’est indigné du fait que l’on interdise aux étudiants de manifester aux heures de cours, alors que les cours vont de 7 h jusqu’à 21 h.

Ces textes "liberticides", selon les termes de l’ANEB, font également interdiction aux étudiants de poser des affiches sur le campus, sans l’aval de l’administration, a relevé M. Derra, qui dit ne rien comprendre dans l’attitude de l’autorité universitaire. L’ANEB a également réfuté l’idée de police universitaire, quelle qu’en soit la forme. Elle qui pense que cette idée de service de sécurité universitaire n’a d’autre dessein que de serrer l’étau autour des étudiants, estime qu’il serait plus judicieux de sécuriser la ville de Ouaga tout entière et l’université sera de fait sécurisée. L’ANEB qui a eu vent de ce qu’elle a appelé le "balayage de la cité de Zogona" se demande quelle garantie de solidarité une telle mesure réserve aux étudiants qui étaient en cité, et particulièrement les handicapés moteurs.

"Nous tenons le mur à l’oeil !"

Dans la foulée, l’ANEB a informé ses militants de la rencontre d’échanges qu’elle a tenue avec l’Assemblée nationale, sur invitation de celle-ci qui, selon le président de l’ANEB, avait décidé de jouer les médiateurs dans la crise universitaire. Mais l’ANEB s’est dite insatisfaite à la sortie de cette rencontre. Elle a par ailleurs fustigé le "silence" des autorités face aux propositions de sortie de crise faites par les centrales syndicales. Le mur en construction pour clôturer le campus universitaire n’est pas du tout vu d’un bon oeil par les étudiants qui y perçoivent également des velléités de répression de la part des autorités". Sinon, comment interpréter l’érection rapide d’une clôture dans un contexte de crise ?, s’est interrogé Moumouni Derra qui dit tenir ce mur à l’oeil. Il a également attiré l’attention des autorités sur le fait que le mur de Berlin était plus solide que celui en construction à l’UO, mais qu’il a fini par chuter.

L’AG n’a toutefois pas débouché sur une décision par rapport aux conditions de la reprise des cours. La conduite à tenir, selon le président Derra, va être communiquée aux étudiants à l’occasion d’une très prochaine Assemblée générale qui devrait se tenir avant le 1er septembre 2008, date retenue pour l’administration pour la reprise des activités pédagogiques et académiques dans les universités de Ouaga I et Ouaga II.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 22 août 2008 à 19:30, par DRABO En réponse à : Reprise universitaire : L’ANEB rejette les mesures du conseil scientifique

    j’ai etudié 2 ans à l’université de ouagadougou plusn précisement à l’IBAM. pendant ma dernière année académique nous avons beaucoup fait la grave sous l’impulsion de l’ANEB. Je pense que ce n’est pas forcement le bon moyen pour obténir des allègement de la part du gouvernement. J’aimerai signaler en ce qui concerne le mûr de clôture de l’uo que cela existe dans presque toute les universités de la sous région.actuellement je suis à dakar et l’UCAD qui est plus grande que l’uo est entièrement cloturée. Je pense que L’ANEB dévrait accepter la reprise des tout en trouvant d’autres formes de révendication autre que les graves incéssentes.

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