Le champ de négociation est vaste au regard de la vétusté des conventions collectives en vigueur et de la nécessité de les réviser ou d’élaborer de nouvelles conventions collectives dans un certain nombre de secteurs d’activités. C’est du moins le constat du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougouma, à la cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation à l’endroit de représentants d’organisations syndicales du Burkina, le jeudi 7 août dernier, que son département organise en partenariat avec le Programme d’appui à la mise en œuvre de la déclaration relative aux principes et droits fondamentaux du travail (PAMODEC).

Il s’agit de renforcer les capacités des participants en techniques de négociation collective. "Le choix du thème, dira le ministre Jérôme Bougouma, se justifie non seulement par sa pertinence au regard de la situation problématique du dialogue social dans notre pays, malgré les avancées observées ces dernières années avec les négociations Gouvernement/syndicats, mais également par le caractère désuet de la convention collective interprofessionnelle qui date de 1974".

Au nombre des conventions collectives à reviser ou à élaborer, on peut noter aussi les conventions collectives sectorielles de la presse, des établissements financiers, des travailleurs routiers et des boulangeries et pâtisseries. Pour Jérôme Bougouma, les négociations interprofessionnelles constituent un élément clé dans la promotion du dialogue social. C’est aussi l’avis du coordonnateur régional du PAMODEC, Jules Oni, qui a réaffirmé le soutien de son institution aux efforts de promotion du dialogue social, chose qui permet l’accroissement de la productivité.

Les syndicats, par la voix de leur représentant, Mathias Liliou, ont salué l’organisation de cet atelier de formation. Au cours de cette session de deux jours, les participants vont prendre connaissance de la position de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la négociation collective (les instruments et le contenu pertinent en la matière) ; il leur sera présenté ensuite, le cadre législatif et réglementaire, ainsi que l’évolution des négociations collectives au Burkina Faso ; un accent particulier sera mis sur les techniques de négociation collective, le tout étayé par des études de cas.

Ce qui permettra aux participants de s’armer pour les futures négociations collectives. Par négociation collective, il faut entendre tout processus de discussion, d’échange, par lequel les partenaires sociaux cherchent à déterminer de façon consensuelle les conditions d’emploi et de travail, enseigne Thimoté Soulama, administrateur du PAMODEC-Burkina Faso. Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, à travers cet atelier, qui va s’étendre aux employeurs et aux cadres de l’Administration, entend renforcer le dialogue social et les capacités des travailleurs en matière d’élaboration ou de révision des conventions collectives.

Agnan Kayorgo

L’Observateur