C’est aux environs de 17 heures que quatre visiteuses de quelques heures ont été introduites par le rédacteur en chef dans la salle de rédaction, après avoir été reçues par le directeur général et le directeur du quotidien Sidwaya. A leur tête, Priscille Anne Kaboré, épouse Yaméogo, présidente de l’Association des handicapés visuels de Koudougou (AHV), forte d’une trentaine de membres.

A ses côtés, Ouélebrèm Ouédraogo, une collaboratrice également aveugle et deux fillettes qui leur servent de guide. Que nous vaut une telle visite ? Mme Yaméogo explique que c’est après avoir appris que Sidwaya "peut prêter sa voix à beaucoup de gens et qu’il rend service aux nécessiteux" qu’elle a entrepris ce voyage sur Ouagadougou. Un voyage négocié auprès d’un transporteur généreux, a-t-elle précisé. "Nous sommes à Ouagadougou parce qu’un problème nous ronge",
ajoute-t-elle.

Mme Yaméogo dit avoir été alphabétisée en braille et en mooré et appris le tissage, l’élevage et le jardinage. Faute de moyens, ces activités qui auraient pu lui procurer la pitance quotidienne ne sont pas développées.
Ouélebrèm Ouédraogo, alphabétiseuse en braille, ajoute en montrant une petite trousse : "Je sais tisser ces sacs et même des plus grands, je peux tisser des chaises et des lits. Mais je n’ai même pas d’argent pour acheter le fil. Parfois, je passe la nuit à pleurer en pensant à mon avenir si sombre".

Mme Yaméogo dit avoir avec son mari (aveugle comme elle) un fils qui devrait faire la 3e à cette rentrée. Ces deux femmes aveugles sont donc venues lancer un appel aux bonnes volontés : "Nous demandons à tous ceux qui le peuvent, de faire quelque chose pour nous".

Aminata KABORE
(Stagiaire)

Sidwaya