LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Grève à l’ASECNA : Débrayage dans le ciel, cafouillage au sol

Publié le mardi 29 juillet 2008 à 09h37min

PARTAGER :                          

A la crise institutionnelle de l’ASECNA, il faut désormais ajouter une crise sociale. Si l’on en croit les travailleurs chargés de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar, les aéroports des 17 pays membres observeront un silence radio du 29 au 31 juillet. Autant dire qu’avec cette grève des aiguilleurs du ciel, c’est tout le trafic aérien de l’espace ASECNA qui sera paralysé.

En haussant ainsi le ton, et de la façon la plus énergique qui soit, les travailleurs veulent rappeler les Etats membres et la Direction de l’ASECNA à leur bon souvenir. Car jusque-là, tout se passe comme si l’Agence ne vivait que par les institutions étatiques. La bagarre de chiffonniers à laquelle se livrent le Sénégal, la Direction de l’ASECNA et certains pays membres, se fait au mépris des travailleurs qui suent sang et eau pour faire vivre l’institution commune. C’est au prix de ces sacrifices que les redevances qui sont au coeur de la guerre au sommet sont collectées.

Les contrôleurs aériens de l’ASECNA, contrairement à la bonne santé que semble afficher leur "boîte", disent être dans la galère. Leurs problèmes se résument en sous-effectifs, en insuffisance de la formation et de la protection juridique, en difficiles conditions de travail et en non-paiement de certaines indemnités. Si dans le bras de fer qui l’oppose au gouvernement sénégalais, le Directeur général de l’ASECNA, Youssouf Mahamat, a eu le soutien de ses agents, il est cette fois-ci opposé à ces derniers. Et cette confrontation interne est d’autant plus complexe qu’elle paralyse pour deux jours tous les aéroports, avec les préjudices financiers et moraux qu’une telle action implique. Deux jours d’arrêt d’activité, ce sont des pertes énormes pour les compagnies aériennes, l’ASECNA et divers autres prestataires de service. Pour les usagers, les désagréments sont à la mesure des longues attentes et même des voyages annulés à la dernière minute.

Bref, un arrêt de travail d’agents de l’ASECNA est une véritable catastrophe. Pour des pays aux économies fragiles, dont le développement dépend en grande partie de la viabilité des transports aériens, ces jours sans avions ont un coût. C’est pourquoi les acteurs de ce secteur ont une mission particulière. Les contrôleurs aériens, en plus d’assurer la sécurité de la navigation, ont un rôle stratégique. La sous-région ne pouvant pas se payer le luxe de voir ses vols commerciaux perturbés, il appartient aux agents et à la Direction générale de toujours privilégier le dialogue pour la résolution des conflits sociaux. Outil d’intégration par excellence, l’ASECNA ne pourra pas indéfiniment résister aux zones de turbulences qu’elle traverse depuis quelques années.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Spécial Saint-Sylvestre au restaurant L’Eau vive de Bobo