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Echangeur de Ouaga 2000 : Les difficultés ne manquent pas

Publié le mercredi 2 juillet 2008 à 10h38min

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Le premier échangeur de la ville de Ouagadougou, donc du Burkina Faso, est opérationnel depuis le dimanche 29 juin 2008. Quarante huit (48) heures après l’ouverture de cette voie assez atypique aux usagers de la capitale, voilà l’état de la circulation sur l’échangeur de Ouaga 2000.

En fin ! l’échangeur de Ouaga 2000 est opérationnel. Après plusieurs dates reportées, c’est finalement le dimanche 29 juin 2008 à cinq (5) heures, que les "portes" de la circulation sur cette voie ont été ouvertes. Aussi, les usagers, longtemps contraints à emprunter des déviations, pour la plupart inapropriées, ont désormais la permission de passer sur le premier échangeur du Burkina Faso. Deux jours après l’ouverture de cette voie, nous nous y sommes allé en vue de voir l’état du trafic et recueillir l’avis des usagers.

Il est 9 heures 45 mn. Nous débouchons sur l’échangeur, en provenance du côté Ouest (Ouaga inter). La circulation est assez fluide, tout juste après les feux de Ouaga Inter, à l’entame de l’échangeur proprement dit. Des automobilistes, des motocyclistes, des cyclistes, des piétons, etc. circulent dans le même sens que nous. De l’autre côté (à gauche), d’autres usagers, le sens contraire. Pas de problème majeur constaté, jusqu’à la première intersection sur le pont. Là, deux policiers sont positionnés pour donner des instructions aux usagers qui auraient des difficultés de circulation.

Tout juste derrière eux, un panneau interdisant la déviation à droite. Nous nous approchons de l’un des policiers, l’autre étant en train de donner des renseignements à un automobiliste. Le policier, lorsque nous nous sommes présenté et donné l’objectif de notre présence, nous fait savoir qu’il n’y a pas trop de problèmes à leur niveau. "Les usagers n’hésitent pas à se renseigner. C’est seulement ceux qui ont peur de se renseigner qui perturbent un peu la circulation", souligne le policier, Sangié Bonou.

Plus loin, son collègue, Mamadou Kouraogo, positionné à la première intersection lorsque l’on vient du côté du Mémorial aux héros nationaux, confirme que la circulation est assez fluide. Pour lui, des indications sur les panneaux, guident les usagers. "La difficulté est que la majorité des usagers ne sait pas lire", a-t-il déploré. "C’est pourquoi nous sommes là pour les aider". A entendre M. Kouraogo, certaines personnes pensent que les agents de la police municipale aux intersections sont là pour les réprimer et évitent de se renseigner auprès d’eux. "Certains même, préfèrent descendre et pousser leur engin (vélo ou moto) que de venir se renseigner.

D’autres encore font plusieurs fois le tour de l’échangeur avant de se retrouver. Les plus dangereux sont ceux qui, lorsqu’ils se rendent compte qu’ils ont pris le mauvais sens, veulent faire demi-tour", précise un autre policier, à la sortie du pont (côté Sud). Durant notre présence d’une heure environ sur les lieux, les Ouagalais que nous avons interrogés ont positivement apprécié pour la majorité, l’ouvrage. Ils ont avancé entre autres arguments, la fluidité de la circulation, l’embellissement de la capitale.Nous avons également constaté que des travaux collatéraux (caniveaux, pavage, ...) se poursuivent.

Alban KINI
alban_kini@yahoo.fr


Des usagers donnent leur avis sur l’échangeur
de Ouaga 2000

* Lacina Traoré (maçon), cycliste : "C’est la deuxième fois que j’emprunte l’échangeur depuis la date de son ouverture. Je ne rencontre pas de difficultés à circuler, puisque j’ai circulé sur des voies similaires en Côte d’Ivoire. Cet échangeur est un bon ouvrage, puisqu’il participe à l’embellissement et au développement de la capitale, Ouagadougou. Cependant, j’estime que la somme colossale utilisée pour sa réalisation pouvait servir à arranger plusieurs voies à Ouagadougou".
*Amidou Ouédraogo (ouvrier), cycliste : "C’est la première fois que je circule sur un échangeur. Je trouve cela beau. Je viens de me rendre compte qu’il y a des précautions à prendre si l’on veut circuler ici. Par exemple, ceux qui n’ont pas de bons freins auront du mal à circuler sur l’échangeur, notamment vers les pentes".

* Rasmané Ouédraogo, motocycliste : "Je réside à Bobo-Dioulasso. J’ai profité de ma présence ici à Ouagadougou pour venir voir l’échangeur, voir comment on circule sur cette voie. Je constate que c’est vraiment impressionnant. Je souhaite qu’on en fasse aussi à Bobo-Dioulasso, qui est la 2ème capitale économique".

* Henri Rabo (agent de télécommunication), automobiliste : "C’est la première fois de prendre cet échangeur. L’échangeur est une très bonne chose dans la mesure où il vient désengorger la circulation. Pour ce faire, il faut néanmoins une grande sensibilisation des usagers. Il faudra également que la municipalité trouve les moyens de dégager rapidement les véhicules en cas de panne ou d’accident".

* Mme Fatoumata Kaboré/Compaoré (enseignante), motocycliste : "L’échangeur est bon pour ceux qui savent lire et qui savent circuler. Pour la première fois que j’emprunte cette voie, je constate que ce n’est pas évident pour les analphabètes de s’en sortir. Il faudra donc les aider".

Propos recueillis par Alban KINI

Sidwaya

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