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Grève des 8 et 9 avril à Ouaga : Le satisfecit des responsables syndicaux

Publié le vendredi 11 avril 2008 à 12h14min

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Laurent Ouédraogo

Au soir du 2e jour de leur grève générale des 8 et 9 avril 2008, les responsables des centrales syndicales et des syndicats libres ayant souscrit à ce mot d’ordre se sont retrouvés en meeting à la Bourse du travail de Ouagadougou pour faire le bilan. Jugeant le mouvement largement suivi par les travailleurs sur l’ensemble du pays, il n’ont pas manqué de fustiger le gouvernement qui minimiserait l’impact de la grève.

Bourse du travail de Ouagadougou, mercredi 9 avril 2008, il est pratiquement 18h. Après de longues heures d’attente, une voix s’élève des hauts-parleurs : "Sur la base des informations fournies par les délégués syndicaux et les délégués de personnels des différents services, nous avons des raisons d’être fiers de nous-mêmes. Notre mouvement a été un succès." C’est Laurent Ouédraogo, président du mois des centrales syndicales, à la base de la grève générale des 8 et 9 avril, qui s’exprime ainsi. Et de céder la tribune à un de ses camarades commis à la tâche de centralisation des résultats de la grève pour égrener quelques chiffres attestant de cette réussite. Comme taux de participation dans quelques services à Ouagadougou, on retient au passage, "Hage industrie:90% ; SNTB-SDV-SETO : Plus de 60% ; Fadoul Technibois : 95% ; Hotel Silmandé : 92% ; CNSS : plus de 80% ; CHU-YO:86% ; Université : Pas de cours avec mot d’ordre de soutien de l’ANEB", etc.

On annonce aussi à cette heure tardive que quelques résultats de provinces parviennent au compte-gouttes. Au terme de ce bilan provisoire, le président Ouédraogo saluera la mobilisation des militants qui a donné "ces résultats positifs dans la discipline et l’ordre". Il fera une mention spéciale aux femmes. Ensuite, les autres responsables se succéderont à la tribune pour dire un mot à l’endroit des militants. Chacun ira de ses invectives à l’endroit des gouvernants, présentés, à l’occasion, comme les pourfendeurs des droits des travailleurs. Tolé Sagnon laissera entendre que les "partenaires d’en face" (le gouvernement), a travers des chiffres non conformes à la réalité, essayent de minimiser l’impact de la grève. Cette attitude, a-t-il poursuivi, bonifie et magnifie la culture de la violence. "Si le gouvernement ne veut pas nous entendre sur le ton que nous utilisons, avertira un autre responsable, nous allons trouver les arguments adéquats. C’est, du reste, pourquoi nous avons créer la coalition contre la vie chère. Nous allons élaborer des stratégies concrètes de lutte. Et le 1er Mai risque de connaître quelque chose de très dur." S’en suivra un tonnerre d’applaudissements et d’ovations de la part de militants, visiblement impatients. Au Premier ministre qui aurait dit de continuer de marcher, un autre dira : "Le jour où nous arrêterons de marcher, lui ne sera plus là..."

En définitive, c’est sur un mot d’ordre de maintien, voire de renforcement de la mobilisation, que responsables et militants se sont quittés en début de soirée ce mercredi. Dans la matinée de ce deuxième jour, c’est à une conférence publique sur le thème de la vie chère que les grévistes ont eu droit à la Bourse du travail. Un panel de trois experts, dont le Pr Claude Wetta, a eu pour mission d’expliquer aux participants les ressorts du phénomène de la vie chère, à travers ses causes et ses conséquences.

Par Ladji BAMA

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