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Forum sur la déontologie policière : Un appel à la réhabilitation de l’image du policier

Publié le lundi 4 février 2008 à 11h53min

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“La déontologie policière ”, tel a été le thème de la quatrième communication organisée à la faveur des Journées de la police nationale, le samedi 2 février 2008, au ciné Sanyon de Bobo- Dioulasso.

L’inspecteur général des services du ministère de la Sécurité, Théodore Tiéba Kouénou qui animait la conférence, a entretenu ses camarades policiers sur l’image ambivalente qu’ils véhiculent, et leur rôle souvent mal compris, les soupçons de corruption et les conditions matérielles et morales de l’exercice de leur profession.

La déontologie policière peut être considérée comme l’ensemble des règles juridiques qui régissent l’exercice de la fonction policière et le comportement des agents qui l’animent. Dans un contexte burkinabé où la police figure régulièrement dans le palmarès des organismes étatiques les plus corrompus tel qu’établi par le Réseau national de lutte anti corruption (RENLAC), ce thème revêt une importance toute particulière. Pour en parler, on ne pouvait pas trouver mieux que Théodore Tiéba Kouénou, lui qui, après avoir occupé pratiquement tous les postes stratégiques de la police est aujourd’hui contrôleur général de police, dernier des grades dans cette profession. Mieux, il dirige le service chargé entre autres, d’aider à renforcer, à améliorer le cas échéant, le crédit de la police.

C’est donc un homme maîtrisant les méandres du métier qui s’est adressé à ses collègues venus des treize régions du pays. “ La perception de la police renvoie à une double image. Il y a d’une part celle que la population se fait d’elle : une police difforme, complexe et répressive au service de l’Etat. Et de l’autre, l’Etat attend d’elle, qu’elle joue le rôle d’une force publique chargée de trouver un compromis entre l’exercice de la liberté publique par le citoyen et les exigences de la société. Ni l’Etat, ni le citoyen ne lui pardonnent la moindre erreur ”. Voilà la situation délicate de notre police que le conférencier a dépeinte d’entrée de jeu. Selon lui, l’image quelquefois dévoyée que certains citoyens se font de la police, s’explique par l’inobservance des règles et de la morale professionnelle par des agents.

Même si, a-t-il concédé, il n’ y a pas de code de déontologie policière au Burkina, entendu comme l’émanation de la volonté des agents eux-mêmes de “ baliser ” les conditions d’exercice de leur profession. Mais en dehors de ce cadre, le policier burkinabé, tout fonctionnaire qu’il est, doit calquer sa conduite sur la loi 13 portant régime juridique des emplois de la Fonction publique et sur le Règlement de discipline générale (RDG). En effet, au mépris de ces dispositions prescrivant loyauté, honnêteté, impartialité, discrétion, responsabilité, si un policier exige plus que ce qui est dû à un citoyen, “ il ne mérite pas de respect ”, a assené Kouénou devant le parterre de ses collègues, toute ouie. L’image négative “d’un policier saoul qu’on ramène chez lui en charrette, où qui anime au cabaret avec les balafonnistes ” peut se déteindre, selon lui, sur tout le corps.

Il n’a cependant pas occulté la part de l’Etat qui devrait pallier certaines insuffisances pour construire une police crédible : instituer la prestation de serment car nos policiers ne sont pas assermentés, revoir le droit de grève qui leur est reconnu en tant que fonctionnaire, mais, parce qu’ils sont des “fonctionnaires d’autorité” détenant une parcelle de pouvoir, ce même droit leur est interdit par décret. A cela s’ajoute l’interdiction qui leur est faite de mener des activités politiques sans autorisation préalable. Pour terminer, l’inspecteur général des services Théodore Tiéba Kouénou a invité ses collègues à méditer cette pensée au quotidien : “ La règle est une ligne blanche que l’ont suit et sur laquelle on ne marche jamais ”.

Mahamadi TIEGNA
camerlingue78@yahoo.fr


Journées de la police nationale : Construire l’identité et l’unité dans les rangs

La police nationale du Burkina Faso a célébré du 31 janvier au 3 février dernier à Bobo-Dioulasso, ses 58 ans d’existence sous le thème : “ La police nationale, 58 ans de vie : bilan et perspectives ”. Cette célébration doublée des Journées de la police nationale a été marquée par un chronogramme d’activités parmi lesquelles une grande parade précédée de décorations sur l’avenue du général Charles-De-Gaulle.

La police nationale du Burkina vient de souffler ses 58 bougies à Bobo-Dioulasso à travers quatre journées consacrées à diverses activités riches en couleurs et en mobilisation. A cette occasion, l’ensemble des 13 directions régionales de la police s’est déporté dans la ville de Sya avec en renfort la participation d’une forte délégation de la police malienne. Le choix de Bobo-Dioulasso pour accueillir ces manifestations n’est pas fortuit. En effet, c’est sur les berges du marigot Houet, selon le directeur national de la police Thomas Y. Dacouré, que les premiers policiers sous l’ère de la Haute-Volta ont fait leur apparition. Pour être plus précis, c’est le 28 décembre 1949 par arrêté local n° 498/SU portant création de la sûreté territoriale de la Haute-Volta après le rétablissement du territoire en 1947, qui tient lieu de date de création de la police nationale.

La coopération policière pour vaincre la criminalité

ên 58 ans d’existence, cette police a vécu des mutations pour toujours s’intégrer à la politique du moment. Toujours est-il que de l’avis de son directeur général : “ l’embryon de police a grandi, a mûri et est devenu une composante fort utile au développement ”. 58 ans après, la police a décidé de rompre le silence afin de “ faire un flash back sur le passé pour circonscrire les erreurs dans le présent et envisager des projections réalistes”. A en croire le ministre de la Sécurité Assane Sawadogo à la cérémonie inaugurale, ces journées répondent surtout “ au souci de mieux faire connaître la police et ses missions, de la rapprocher des populations, de favoriser sa nécessaire intégration aux populations dans le cadre de la police de proximité et surtout, de rappeler aux policiers qu’ils doivent s’impliquer, main dans la main, dans la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes ”.

Après plus d’un demi siècle de parcours, on peut affirmer que le chemin a été long et parsemé de hauts et de bas. La police a donc mis à profit ces journées pour faire non seulement une introspection à travers des débats démocratiques et des échanges mais aussi pour perpétuer la mémoire des “ victimes du devoir .
Sont de ceux-là, les policiers de Koupéla, morts sous les balles assassines les 18 et 21 févriers 2004, alors qu’ils allaient à la traque des bandits de grands chemins.

Pour le ministre Sawadogo, ce souvenir douloureux, loin de décourager devrait plutôt constituer un levain pour vaincre la criminalité et l’insécurité sous toutes ses formes. Deux phénomènes qui, selon lui, chevauchent de plus en plus de frontière à frontière. Et pour y venir à bout, les pays s’appuient sur la coopération policière.
A ce titre, la collaboration avec la police malienne reste un exemple. En témoignent les concertations régulières au sommet et les actions concertées. Au cours de ces journées, policiers burkinabé et maliens ont prouvé que l’intégration à ce niveau est possible.
Ce fut une occasion de brassage à travers des conférences, une course cycliste, un cross populaire, des soirées culturelles et une sortie de sensibilisation commune au code de la route. Autre temps fort de ces journées : quatre personnes ont été décorées de la Médaille d’honneur de la police.

Parmi les récipiendaires figure le directeur général de la police nationale du Mali. Samedi au stade Wobi de Bobo-Dioulasso, une formation de la police malienne a croisé les crampons en match de gala face à son homologue burkinabé.
Les deux équipes ont fait jeu égal 1 à 1. A la suite, la finale de football du tournoi inter région de police a vu la victoire de la région du Centre sur celle de l’Est par le score de 2 buts à 1.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 17 octobre 2011 à 23:05, par Will En réponse à : Forum sur la déontologie policière : Un appel à la réhabilitation de l’image du policier

    les divers systèmes de déontologie policière à travers le monde sont remis en question, surtout au Québec où un membre siégeant Pierre drouin affaibli énormément la crédibilité du comité par son biaisé pro policier, tranchant de façon systématique en faveur des policiers. Le public refuse de plus en plus de porter plainte contre les policiers à cause de la piètre crédibilité du Comité. Des extraits du quotidien Le Soleil démontre qu’une membre du comité avait dénoncé le fait que le président du comité l’avait intimidée et forcée de trancher en faveur de la partie policière.Le public réclame une enquête public et l’abolition complète du Comité de déontologie policière du Québec.

    • Le 19 mai 2013 à 21:43, par Danpre En réponse à : Forum sur la déontologie policière : Un appel à la réhabilitation de l’image du policier

      C’est malheureusement vrai que l’arbitre Pierre Drouin du comité de déontologie policère du Québec est, selon l’analyse de toutes ses décisions, totalement biaisé et pro policier, les seuls cas où il tranche en faveur du public est quand un autre juge d’une autre instance a déjà condamné un policier ou, si le policier lui-même plaide coupable à des accusations. Le biaisé et la collusion évidente entre les syndicats de police et pierre drouin est la raison principale pourquoi le public a perdu confiance dans ce comité bidon. Il faut remplacer ce comité par une entité composée de civils et de gens intègres et neutres. Me Cohen du comité de déontologie a d’ailleurs manifesté avoir subi des pressions pour trancher en faveur de la police par le président du comité, preuve concrète que le comité est contaminé par une clic pro policière. De nombreux forums proposent un recours collectif civil pour poursuivre l’arbitre Drouin, lorsque ce recours sera entamé, la preuve sera faite que le comité est biaisé. La ministre Jérome-Forget voulait abolir ce comité à lépoque suite à de nombreuses plaintes mais malheureusement, elle a quitté la politique.

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