Et pourtant, l’inimaginable se réalise dans nos provinces burkinabè. En effet, le directeur régional des Infrastructures et du Désenclavement du Centre-Nord , Boureima Sangaré l’a révélé avec déception : “des villageois font eux-mêmes des trous à l’entrée des ponts de Yalgo et de Tougouri sur la route Kaya-Dori. Compte tenu de la quantité d’eau en saison hivernale, ces villageois se transforment en guide pour les passants, car ils sont les seuls à pouvoir localiser ces trous”. Ainsi, contre 1000 ou 500 FCFA que l’on veut extorquer à un passant, ces individus contribuent à dégrader les routes impunément.

Tous les moyens sont donc bons pour atteindre ses objectifs, même si le bien public (la route) doit en pâtir ! Cela est plutôt le signe de l’incivisme, de l’inconscience, et surtout de méchanceté que de pauvreté.
L’on ne viendra pas nous dire qu’en dégradant volontairement la route pour se transformer en guide circonstanciel peut mettre fin à la pauvreté de quelqu’un ! Et que dire de ces usagers de la route qui, en raison hivernale, n’ont rien à foutre avec les barrières de pluie. Ils savent pertinemment que rouler pendant qu’il pleut dégrade la route, mais ils s’en foutent éperdument.

Ce qui est incompréhensible, c’est que ce sont ces mêmes conducteurs qui sont les premiers à se plaindre de l’état défectueux des routes. Peut-on vouloir rouler comme des princes sur des routes sans aucun souci de les protéger ? En tous les cas, les uns et les autres doivent se ressaisir et se dire que la route appartient à tous et travailler à la protéger. Cela va du développement du Burkina Faso, car pays enclavé, il doit sa survie aux routes.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya