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Lutte contre le paludisme : Prévention et évolution thérapeutique

Publié le mardi 14 août 2007 à 07h31min

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Le paludisme ou malaria est une maladie causée par un parasite appelé plasmodium transmis par la piqûre d’un moustique (anophèle). Il est l’une des maladies les plus meurtrières de la planète. Le malaria demeure la première cause de mortalité infantile en Afrique. Prévention, chiffres et évolution thérapeutique d’une vieille maladie tropicale.

"Le paludisme gagne du terrain en Afrique. Si l’on ne met pas tout de suite à exécution les plans prévus pour le faire reculer, la catastrophe est inévitable", a mentionné un rapport de l’OMS et de l’UNICEF sur le paludisme en Afrique.

Cette maladie sape le développement de l’Afrique et tue chaque jour, trois mille (3000) enfants du continent noir. Il est répandu et virulent dans certains pays d’Afrique dont le Burkina Faso. Il peut tuer en quelques heures. Presque tous les enfants sont touchés avant l’âge d’un an. Aussi, selon les spécialistes, environ 90% décès par paludisme se produisent en Afrique subsaharienne.

A en croire le rapport de l’OMS et de l’UNICEF, plus d’un million d’habitants de cette région, en majorité des enfants de moins de cinq ans, meurent chaque année de la maladie. Les causes sont soit un accès aigu de neuropaludisme qui entraîne rapidement le coma et la mort, soit une anémie sévère due à des infections paludéennes répétées ou encore des conséquences d’un faible poids de naissance résultant d’une infection pendant la grossesse. Les statistiques estiment que parmi les 300 millions de paludéens chaque année dans le monde, plus de 90% se déclarent en Afrique subsaharienne.

Les jeunes enfants et les femmes enceintes courent le risque le plus élevé d’infection. En Afrique, toutes les 10 secondes, une personne meurt du paludisme. A peu près 70% des décès dus au paludisme surviennent chez les enfants de moins de 5 ans. Les femmes enceintes sont deux fois plus à risque d’être infectées que celles qui ne le sont pas. En plus de la forte mortalité, le paludisme compromet le développement des enfants.

Chez l’enfant, un neuropaludisme sévère peut avoir pour séquelles l’épilepsie, la spasmodicité, des troubles du langage et la cécité. Les professionnels de santé expliquent que même lorsque les lésions mentales et corporelles sont moins évidentes, les accès de fièvre répétés l’épuisent et l’empêchent de jouer et d’apprendre. Au Burkina Faso, selon le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Eric Ouédraogo, les statistiques de l’année 2005 liées au paludisme sont évocatrices : 47,90% de motif de consultation, 66,36% de motif d’hospitalisation et 45,72% de décès chez les enfants de moins de 5 ans.

Pour lui, cela s’explique entre autres, par l’insuffisance d’assainissement du cadre de vie, le faible taux de couverture en moustiquaires imprégnées. Sur le plan économique, les statistiques indiquent que le malaria fait perdre chaque année, 12 milliards de dollars de Produit intérieur brut (PIB) à l’Afrique. Pour les spécialistes, une petite partie de cette somme suffirait à le maîtriser.

A y voir de près, les systèmes de santé africains consacrent une grande partie de leur temps, de leur argent et de leur ressources humaines à la lutte contre le paludisme. Malheureusement ce combat est perpétuel...Car le parasite développe des résistances face à certains produits antipaludiques. Ainsi, on évite le paludisme en assainissant son cadre de vie et en dormant sous une moustiquaire imprégnée (l’anophèle, responsable du paludisme commence ses piqûres à partir de 21 h).

Correctement utilisées, les moustiquaires imprégnées peuvent, à en croire l’OMS, réduire la transmission du paludisme d’au moins 60% et la mortalité infantojuvenile de 20%. Cependant, en 2003 moins de 5% des enfants africains dorment sous une moustiquaire imprégnée et moins de 15% sous une moustiquaire. En ce qui concerne la protection des femmes enceintes, deux stratégies ont fait la preuve de leur efficacité.

D’abord, les femmes enceintes peuvent se protéger avec une moustiquaire imprégnée. Ensuite, le traitement préventif intermittent, soit une dose d’antipaludique deux fois au cours de la grossesse. Le coordonnateur du PNLP invite la population à se protéger contre les moustiques. "Le coût du traitement de paludisme est supérieur au prix d’une moustiquaire imprégnée", a-t-il souligné.

Boureima SANGA
bsanga2003@yahoo.fr


Conséquences du paludisme chez les fœtus/nouveau-nés
Pendant la grossesse, les parasites du paludisme dans le placenta peuvent perturber le transfert de l’oxygène et des nutriments de la mère du fœtus. L’infection paludéenne chez la mère augmente donc le risque d’avortement spontané, de morts- nés, de naissances prématurées et d’insuffisance pondérale à la naissance. Environ 5 à 15% de tous les bébés ayant une insuffisance pondérale à la naissance sont nés de pères infectées par le paludisme.

On estime que 3 à 5% de tous les décès néonataux sont également imputables à une infection palustre chez la mère. Dans certains cas, les parasites du paludisme peuvent franchir le placenta et entrer dans le sang du fœtus, causant une anémie chez le nouveau-né.

Source PNLP

Sidwaya

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