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Vacances et petit commerce : les dangers d’une activité

Publié le mardi 31 juillet 2007 à 07h11min

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Gai, gai écolier, c’est demain les vacances, gai, gai écolier, c’est demain nous partirons. Voici les phrases d’une chanson qu’aiment à fredonner les élèves à l’approche des vacances. Une chanson bien appréciée par bon nombre d’entre eux qui voient les vacances comme un moment de repos d’abord, de loisir ensuite et enfin, de révisions. Malheureusement, les vacances, pour certains scolaires, sont plus chargées que l’année scolaire.

Point de repos. Assiette sur la tête (pour les filles), carton de quelques marchandises ou encore cleanex en main (pour les garçons), la plupart des « vacanciers » passent leur temps à parcourir les différentes artères de la ville pour vendre. Souvent tard dans la nuit dans les débits de boissons, on aperçoit des mômes en train de proposer leurs marchandises aux « visiteurs » desdits lieux.

Dame pauvreté quand tu nous tiens ! Cependant, faut-il au nom d’une situation dont la solution n’est pas pour demain, exposer les enfants à tous les risques : vols, viols, prise de stupéfiants, assassinats, accidents. Evidemment non. Que faire lorsqu’on soutient (et c’est en général le cas) du côté des parents que ces petits commerces occupent l’enfant, puis lui permettent de contribuer au payement des frais et fournitures scolaires. Ce qui n’est point mauvais.

Cependant, les risques énormes qu’encourent ces enfants, méritent que l’on y s’arrête et que l’on y réfléchisse. Combien de petites filles dont les seins poussent à peine sont-elles victimes d’abus sexuels de la part d’hommes pouvant être leur père ou leur grand-père. Aussi ils sont nombreux ces petits commerçants à se transformer en pick-pockets ou à se métamorphoser en « chiens errants » dans les restaurants léchant par-ci les plats et croquant par-là les restes d’os des éventuels clients.

En attendant la venue d’un bon samaritain qui tendra une main salvatrice à ces enfants pour occuper leurs vacances, l’Etat, les ONG et associations de défense des droits des enfants doivent prendre leurs responsabilités afin d’éviter que l’on sacrifie la vie et l’avenir des bâtisseurs du monde de demain que sont les enfants. Aider un parent dans une boutique ou autres lieux de commerce n’est guère mauvais, mais arpenter les artères de la ville à longueur de journée, pour proposer des marchandises, est tout à fait dangereux pour des enfants.

Autant les parents ont des droits sur leur progéniture, autant l’Etat a également le devoir de sévir lorsque l’application de ces droits enfreignent d’autres que sont ceux des enfants. Peut-on laisser un bambin à la merci de tous les dangers sous prétexte que l’on est pauvre ou que l’on veut le former à l’école de la vie ? Il est temps que chacun (parents et autorités) mette du sien dans l’éducation et le devenir de ceux qui prendront un jour la relève.

Aline Verlaine KABORE

Sidwaya

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