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Mahamoudou Ouédraogo : « Le touriste d’aujourd’hui cherche l’authentique, le naturel ; ce que lui offre le Burkina »

Publié le mercredi 12 mai 2004 à 10h44min

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Les différents événements de ces derniers mois sur le plan de la culture, des arts et du tourisme ont fini par convaincre, si besoin en était, que le Burkina Faso porte un intérêt particulier au tourisme qui constitue une source importante de devises pour nos jeunes pays.
Après les journées sur le tourisme, la Semaine Nationale de la Culture, nous avons approché le Ministre Burkinabé de la culture, des arts et du tourisme pour lui soutirer quelques mots. Entretien

Quelles sont les opportunités offertes par le secteur touristique Burkinabé ?

Notre pays offre un potentiel extraordinaire de développement de ses activités touristiques. Il bénéficie d’une forte stabilité politique, baromètre décisif dans le choix de voyages par les touristes étrangers, d’une riche diversité culturelle, de sites naturels pittoresques et insolites, d’une faune et d’une flore encore nombreuses et bien protégées.

Prenant en compte les changements qui s’opèrent au niveau de la demande touristique, nous pensons que le Burkina Faso possède des atouts pour réussir dans le tourisme. Le touriste d’aujourd’hui est un touriste" zapeur ", c’est-à-dire quelqu’un qui cherche à diversifier son expérience. En tant que nouvelle destination, le Burkina lui offre cette possibilité. Le touriste d’aujourd’hui cherche par ailleurs l’authentique, le naturel. Vous conviendrez avec moi que c’est également un avantage comparatif pour notre pays. Il nous faut surtout travailler à la mise en tourisme de ce patrimoine.

Etes-vous satisfait de l’exploitation actuelle des sites touristiques ?

Nous sommes une jeune destination de tourisme. C’est vraiment depuis quelques années seulement que nous recevons une fréquentation touristique régulièrement croissante. Nous pensons que les résultats actuels observés sont tout de même en deçà du potentiel offert par la destination.

J’ai envoyé mes collaborateurs sur le terrain pour inventorier le patrimoine touristique de l’ensemble des 13 régions du Burkina Faso. Cela nous permettra de définir le statut juridique le plus approprié pour en optimiser l’ exploitation.

Quelle est la place du tourisme national dans la politique de votre département ?

Nous avons placé le tourisme national au centre de la politique de promotion. D’ailleurs, l’expérience des grands pays de tourisme montre que le meilleur moyen d’attirer le tourisme international, c’est d’organiser d’abord le tourisme national. C’est ce à quoi nous nous attelons depuis un certain temps.

Nous avons commencé par des actions de sensibilisation sur l’importance et la richesse de notre patrimoine touristique. Nous sommes actuellement en train d’ériger de petites unités d’accueil à proximité de certains sites touristiques pour en favoriser la visite. Et bientôt nous allons lancer deux initiatives majeures en faveur du tourisme national que nous avons dénommées
« Connais-tu mon beau village » et « A la découverte de nos racines ».

Car, comme vous le savez, au-delà des avantages économiques qui accompagnent le développement du tourisme, c’est surtout pour nous, l’ouverture du burkinabé à la connaissance de son pays, le renforcement de sa conscience nationale et de la solidarité qui le lie à ses compatriotes, le sens de son appartenance à une culture et à un peuple que nous voulons mettre en avant.

Pouvez-vous nous donner plus d’éclairage sur la nouvelle Charte du Tourisme ; qu’est-ce qui a nécessité sa mise en place ?

La charte représente pour nous l’engagement exprimé de l’ensemble des intervenants dans le secteur à œuvrer dons le sens du développement durable du tourisme. Il est clair qu’en même temps que le tourisme peut apporter des devises à notre économie, il peut être source de dégradation du milieu naturel, entraîner l’exploitation des populations et être un outrage aux us et coutumes.

C’est pourquoi, au-delà du cadre réglementaire, il était important pour les acteurs de se fédérer autour de lignes directrices claires et de méthodes de gestion saines pour inscrire notre tourisme sur la voie de la durabilité. Des engagements ont été pris par les parties concernées que sont les organisations professionnelles, les collectivités locales et l’administration touristique.

Quels sont les objectifs en termes de fréquentation que vous visez à travers cette charte ?

La charte vise surtout la qualité du développement touristique dons notre pays. Nous avons ainsi fait le choix de la promotion de l’écotourisme et de l’agrotourisme qui sont des formes de tourisme respectueuses de l’environnement naturel et socioculturel.

En terme de fréquentation, nous pensons pouvoir porter le chiffre de 200 000 touristes par an à au moins 300 000 à l’horizon 2007.

Pensez-vous que le tourisme peut être une alternative aux différents remous actuels dans le monde ?

L’une des vertus du tourisme est qu’il peut contribuer à forger une opinion nationale et internationale porteuse des idéaux de paix, d’égalité, de solidarité et d’échanges réciproques entre les peuples.

On dit généralement que le voyage forme l’homme. J’ajouterai que le tourisme lui, forme les peuples et rapproche les sociétés. Et nous savons aujourd’hui le rôle des opinions publiques dans la gestion et la résolution des grands événements qui surviennent dons le monde. Il faut dire que ces remous trouvent généralement leur fondement et leur justification dans l’ignorance et le refus de reconnaissance de l’outre.

Yeelba est distribué dons plusieurs pays. Quel message avez-vous pour les amis du Burkina ?

Je les invite à venir à la découverte du Burkina Faso. La principale richesse de notre pays, ce sont ces hommes. Visiter le Faso, c’est donc découvrir des hommes, leur histoire, leurs traditions, leur mode de vie, leur milieu. Le pays est stable et des conditions favorables de séjour sont proposées par les agences de voyages. A leur intention, je dis Yeelba (bienvenu) ou Burkina Faso.

Yelba(N° 10 mai 2004)

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