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Les autorités burkinabè et l’éducation de leurs enfants : « Fils à papa », « fils à maquis » ?

Publié le mardi 10 juillet 2007 à 07h46min

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Le fils aîné du président tchadien, Idriss Deby Itno, a été retrouvé assassiné lundi dernier dans le parking de l’immeuble où il habitait à Courbevoie en banlieue parisienne.

Les enquêteurs n’excluent pas un crime prémédité, un règlement de compte qui pourrait provenir des milieux peu recommandables que fréquentait la victime. En effet, feu Brahim Deby avait été arrêté en juin 2006 par la police française à la sortie d’une boite de nuit et après une bagarre pour possession illégale d’arme à feu. La perquisition qui s’en était suivi avait permis de découvrir 325 grammes de cocaïne dans son appartement. Pour ces faits, il avait été condamné par la justice française à six mois de prison avec sursis.

Brahim Deby aura donc évité la prison mais pas la mort violente. Et si cet assassinat avait des connections avec la pingre de la drogue, ce dealer de fils n’aura pas du tout fait honneur à son président de père. Pourtant certains analystes faisaient de Brahim Deby, l’héritier présomptif d’Idriss Deby jusqu’à son arrestation il y’a un an par la police française et la découverte de la cocaïne à son domicile parisien. Pour être tombé si bas, son père, le président Deby, l’avait déchargé de toute fonction officielle notamment de son poste de conseiller à la présidence chargé de l’aménagement du territoire, de l’habitat et de l’urbanisme.

Il faut croire que la “punition” du père n’a pas été à la hauteur du comportement deviant du fils qui s’est retrouvé en France avec gîte, couvert et argent de poche assurés. Loin de la surveillance paternelle, ses mauvaises fréquentations l’auraient conduit à la mort violente ce lundi 02 juillet.

Des frasques « des rejetons des présidents », le cas du fils du président tchadien est singulier puisqu’il y’a eu mort d’homme et il faut se saisir de cet extrême pour rappeler à tous les parents burkinabè, le B.A.Ba de leur rôle d’éducateurs de leurs enfants. C’est un devoir imprescriptible de droit divin, socialement incontournable, moralement juste et pratiquement nécessaire pour la société.

Et plus nous avons des postes de responsabilité élevée dans la hiérarchie sociale, plus nous sommes appelés à être des exemples dans notre vie, y compris dans l’éducation de nos enfants. Que dira-t-on par exemple d’un ministre de la Promotion de la Femme qui refuserait de scolariser ses filles ? D’une présidente de l’Ordre des pharmaciens dont le fils serait dans le trafic des médicaments de la rue ? D’un directeur de la police des mœurs dont la fille serait une prostituée ?

Ces exemples ont été pris avec des extrêmes pour inviter particulièrement les responsables burkinabè, ministres, députés, officiers, directeurs généraux, chefs d’entreprises, etc. à se conduire en parents responsables dans l’éducation de leurs enfants. Trop de liberté tue la liberté ou conduit pour le moins les enfants à fréquenter des milieux peu recommandables avec les conséquences que l’on sait : alcoolisme, toxicomanie, drogues, rapports sexuels précoces et\ou non protégés, etc.

Cette semaine, nos confrères de « Sidwaya » et de « San fina » ont fait état de la propension des « fils à papa » à écumer les débits de boisson, les boites de nuit et autres maquis à des heures indues. Ce n’est pas la première fois que la presse fait état de ces comportements déviants de rejetons de hauts responsables de notre administration.

Chaque parent devrait se sentir interpellé surtout en ces périodes de vacances scolaires. Ne faisons pas de nos enfants par une éducation trop permissive « des fils à maquis », inconscients et irresponsables. Il y va de notre honneur en rapport avec nos responsabilités politiques, administratives et socioprofessionnelles. A bon entendeur, salut !

Djibril Touré

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 10 juillet 2007 à 08:48 En réponse à : > Les autorités burkinabè et l’éducation de leurs enfants : « Fils à papa », « fils à maquis » ?

    N"oublions pas le fils Mitterrand (Jean-Christophe ) trafiquant d’armes et le fils Thatcher préparateur de coup d’etat en Afrique, tous les deux condamnés par la justice.
    Les fils de presidents africains n’ont pas le monopol !

    • Le 10 juillet 2007 à 15:04 En réponse à : > Les autorités burkinabè et l’éducation de leurs enfants : « Fils à papa », « fils à maquis » ?

      Cette reaction est, excusez-moi irresponsable. Pour une fois que Djibril Toure ecrit un article acceptable, meme si l’analyse reste superficielle, il faut plutot l’en encourager. Cette comparaison a la limite absurde rappelle la chanson favorite des diririgeants de la 4e Republique qui , a chq fois qu’on parle de corruption au faso dise que ce n’est pas q’au Burkina qu’il y a ce pheneomene. Ce qui suggeere qu’il faut continuer avec ca, non ? On s’en fout que le fils de Bush, s’il en a un, ou de Tony Blair soit irresponsable, on s’occupe de nos oignons burkinabe. Cette attitude irresponsable suggere qu’elle type de parent vous etes en meme temps que votre degre de moralite fort discutable. Ce sont des gens comme vous qui donnent l’education - je dis bien education et non instruction- de vos enfants par correspondance, et causer tous les maux sociaux imaginables. J’ai gate ma journee apres avoir lu une telle preuve d’irresponsable.
      Merci Djibril, au moins aujourd’hui vous vous rappelez que vous etes dans une robe de journaliste meme si le tir est encore assez bas.Par ailleurs, je me demande pourquoi Lefaso n’a pas poste les beaux articles de Sanfinna - que j’ai pu lire et de Sidwaya. Je m’excuse si vous l’avez deja fait. Salut

    • Le 10 juillet 2007 à 15:24, par Aimee En réponse à : > Les autorités burkinabè et l’éducation de leurs enfants : « Fils à papa », « fils à maquis » ?

      N’oublions pas non plus que le fils Mitterrand ne detruisait ni lui-meme, ni son entourage ni son pays par ce trafique d’armes. N’oublions pas non plus que le fils Tchatcher ne detruisait pas non plus son pays a travers les coups d’Etat qu’il preparait. Les consequences dramatiques de leur comportement se sont produites en Afrique pas chez eux. Il y’a donc une grande difference entre ces fils de riches et les notres. Eux, ils s’enrichissaient et enrichissaient leur pays.

      Mais chez nous en Afrique c’est la catastrophe car nous avons besoin de ces jeunes pour construire l’Afrique, pour penser autrement la gouvernance de ce continent, nous avons besoin de ces jeunes pour developper l’Afrique afin que d’autres enfants, d’autres "fils a papa" ou "a maman" ne viennent pas la detruire a travers le trafique d’armes et les coups d’Etat.

      Le nouveau premier Ministre du Burkina doit inscrire a l’ordre du jour d’un de ses conseils de ministre la question du comportement des "fils a Papa". Ce ne sera pas du tout une ingerence dans la gestion familiale des ministres de son gouvernement ou des hommes et femmes riches de notre pays. La question est tres importante et elle doit etre traitee avec serieux. Pas parce que nous sommes des "aigries" comme on aime a le dire au Burkina. Non. Nous avons tous l’obligation d’assainir le milieu des jeunes, futur responsables de notre cher Burkina.

  • Le 11 juillet 2007 à 01:59, par SA En réponse à : > Les autorités burkinabè et l’éducation de leurs enfants : « Fils à papa », « fils à maquis » ?

    Bravo Mr Touré votre bon travail sera toujours salué à sa juste valeur. Ici vous faites un travail très important. Cela nous permet de savoir que ce n’est pas le manque de connaissance du metier qui vous fait écrire parfois des articles sans une analyse profonde mais le manque de la volonté de refléchir.
    Seulement je ne sais pas si vous êtes vraiment sûr des raisons de l’assassinat de Brahim Deby ; ce n’est pas aussi évident que vous le dites.
    Continuer dans cette direction.

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