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Fait divers : Le mariage ou la mort

Publié le mercredi 16 mai 2007 à 07h05min

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Lorsque le sergent-chef Boukaré a su que sa petite Mariam est enceinte, il a bien failli s’évanouir. Mariam a 15 ans seulement et elle est déjà en grossesse. Qui en était l’auteur ? Pour le savoir, notre sergent-chef a sauvagement battu sa fille. Entre deux hurlements Mariam a lancé le nom de Madi, le percepteur principal qui n’est autre que le boutiquier locataire de leur magasin devant la porte d’entrée de la cour.

C’en était trop. Boukaré a lâché son enfant pour s’arracher les cheveux. “Maudit soit le jour où j’ai loué mon magasin à ce garçon. Madi, ce pauvre boutiquier gringalet, ce cafard veut créer le désordre dans ma famille de la manière la plus inadmissible !” criait-il à qui voulait l’entendre.

Madi avait 31 ans, soit un peu plus du double de l’âge de Mariam. Mais, pour notre militaire, le problème ne se trouvait pas là. Madi est l’auteur de la grossesse de deux filles, une du quartier, l’autre du village dont il est originaire. C’est un tireur d’élite et en la matière il n’avait pas du tout chômé vu les grossesses enregistrées. Pour le sergent-chef c’est le comble de l’humiliation, mais il ne céda pas à la colère. Il décide d’exiger du jeune homme de prendre ses responsabilités.

Par « responsabilités », il sous-entendait épouser la fille.
Après le service, notre militaire de retour chez lui convoqua son locataire en plein milieu de sa cour. Pris le soin de fermer le magasin de l’engrosseur de sa fille et ferma ensuite la grande porte de sa cour où son futur gendre était maintenant prisonnier.

Le militaire sortit son P.A et son couteau bâillonnette qu’il déposa devant Madi.
Il avait pris le soin d’enfermer le reste de la famille dans la grande maison. Plus personne n’était dans la cour sauf eux deux. Même les mouches de la cour ont abandonné les lieux.

Il demanda à Madi “Ma fille est en grossesse et je suis à la recherche de l’auteur, la sagesse africaine voudrait que l’on commence à interroger les membres de sa cour avant d’interroger ceux de l’extérieur.
Nous sommes deux hommes dans cette cour. Moi je suis écarté. Il ne reste que toi. Que dis-tu” ? Madi reconnut les faits. Boukaré répliqua en fixant la date du Poug poussoum (mariage traditionnel) pour dans une semaine. Sa phrase fut interrompue par des vomissements.

C’était le riz que Mariam avait de préparer à midi pour la famille que Madi rendait à grands bruits. Il était abasourdi par ce qui venait de se passer. Quand il eut récupéré ses esprits, il accepta à haute voix la date des fiançailles. Ce qui est dit est fait et Mariam est devenue par la force des choses la femme de Madi. Au même moment cet irresponsable avait aussi eu des relations avec deux autres jeunes filles qui tombèrent toutes deux aussi, enceinte et en même temps !

Mais Mariam avait déjà rejoint Madi ce qui contraignit les deux autres à rester chez elles.
Le constat est fait que de plus en plus des individus sans scrupule et sans aucune crainte se permettent d’entraîner les adolescentes dans des relations coupables.
Ces Don Juan, on les croirait audacieux, mais quand vient le moment de prendre leurs responsabilités, ils tremblent comme des mauviettes. Exemple à ne pas suivre !

Kibsa KARIM

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 16 mai 2007 à 13:09 En réponse à : > Fait divers : Le mariage ou la mort

    Plus personne n’était dans la cour sauf eux deux. Même les mouches de la cour ont abandonné les lieux.

    Et le journaliste, lui il était où ?... Avec les deux ou avec les mouches ?...

  • Le 17 mai 2007 à 04:22, par lili En réponse à : > Fait divers : Le mariage ou la mort

    Le comble de cette histoire, c’est qu’apparemment cet homme de 31 ans ne se protège pas et ne protège pas non plus ses multiples partenaires de toutes ces vilaines maladies. Je crois également que le journaliste aurait pu en parler. Le Sida, c’est une réalité, et cette maladie n’épargne ni l’âge, ni le milieu social. C’est vraiment une sale histoire.

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