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Paludisme : Le “coarsucam”, un nouveau médicament

Publié le mardi 24 avril 2007 à 07h30min

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Des médecins chercheurs, en collaboration avec le groupe Sanofi Aventis, ont tenu un symposium, jeudi 19 avril 2007 à Ouagadougou pour lancer un nouveau médicament antipaludique, le “carsucam”.

Avec le lancement, jeudi 19 avril 2007 du médicament antipaludique “coarsucam” par le groupe Sanofi Aventis et des médecins chercheurs, le Burkina Faso est ainsi le premier pays d’Afrique subsharienne à disposer de cette nouvelle spécialité qui associe l’artésunate et l’amodiaquine en un seul comprimé.

Ce nouveau médicament, le “coarsucam”, répond aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), émises en 2001 et actualisées en 2006, concernant les associations à base d’artémisinine (Artémisinin-base combinaison thérapies (ACT)), afin de prévenir le développement de résistances.

Dans son exposé sur : “la situation du paludisme au Burkina Faso et état de mise en œuvre de la nouvelle politique de traitement du paludisme simple”, le Dr Jean Eric Ouédraogo, directeur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) s’est d’abord appesanti sur l’ampleur de ce mal au pays des Hommes intègres.
En effet, a-t-il indiqué, le paludisme représentait en 2005, 35,12% des motifs de consultation, 40,83% des motifs d’hospitalisation et 37,5% des causes de décès. Les enfants de moins de 5 ans restent les plus touchés avec 44,86% de motifs de consultation, 54,94% de motifs d’hospitalisation et 57,29% de motifs de décès.

Face à cette ampleur et conformément aux recommandations de l’OMS, le Burkina Faso a mis en place une nouvelle politique de traitement du paludisme simple qui consiste à privilégier les associations de molécules en première ligne, le traitement avec une seule molécule, notamment la chloroquine s’étant avéré inefficace eu égard aux résistances.

Pour le Dr Rigobert Thiombiano, chef de service des maladies infectieuses au Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHUYO) “l’apparition des résistances des plasmodiums aux principaux antimalariques constitue un problème majeur de santé dans nos pays. Un moyen efficace de lutte contre ce problème est d’utiliser des associations médicamenteuses”.

Selon lui, à l’heure actuelle, l’utilisation des antipaludiques en monothérapie pour le traitement du paludisme simple doit être considérée comme contraire à l’éthique que l’utilisation des monothérapies pour le traitement de la tuberculose ou de la lèpre. “Toujours utiliser, pour traiter un paludisme simple, des combinaisons thérapeutiques appropriées (et non choisies au hasard) de préférence”, a martelé Dr Thiombiano.

Et de souligner avec force que les ACT constituent un grand progrès dans la prise en charge du paludisme simple et la préservation de l’efficacité à long terme des différentes molécules antipaludiques. C’est en cela que “coarsucam” trouve tout son sens et sa raison d’exister au Burkina Faso.

Le professeur Ludovic Kam dans sa communication a insisté sur l’efficacité et la tolérance de l’association artésunate (As) et de l’amodiaquine (Aq) ou “coarsucam”. Ainsi, il répond aux exigences des médecins de disposer de traitements efficaces plus facilement observables et de qualité pour leurs patients.

Au demeurant, le directeur de Sanofi Aventis Burkina, Jacques Terrah qui a introduit le symposium, a indiqué que sa structure, dans le cadre des programmes d’accès aux médicaments, compte mettre en place la forme AS/AQ en générique d’ici à la fin 2007 afin de permettre son accès aux populations burkinabè défavorisées à moins d’un dollar.

Charles OUEDRAOGO

Sidwaya


Le paludisme en quelques chiffres

- Le paludisme (ou malaria) est l’une des trois maladies désignées par l’OMS comme les plus importantes en Afrique, aux côtes du VIH/Sida et de la tuberculose. Le paludisme ampute 25% des revenus des ménages en Afrique.
- Le paludisme est présent dans 100 pays et menace près de la moitié de la population mondiale.

- Chaque année, entre 350 et 500 millions de cas de paludisme surviennent dans le monde causant plus d’un million de décès, principalement des enfants en Afrique sub-saharienne.

- Le paludisme est la cause principale de décès chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique, où l’on estime que chaque jour 3 000 enfants meurent des suites d’un accès palustre, soit un enfant toutes les 30 secondes.

- A ce jour, vingt programmes nationaux en Afrique ainsi qu’en Indonésie ont recommandé l’association d’artésunate et d’amodiaquine en 1ère ligne de traitement.

Qu’est-ce qu’une combinaison antipaludique efficace

Utilisation simultanée de deux ou plus de deux molécules ayant :
- des modes d’action indépendants
- des sites biochimiques d’action différents sur le parasite
- des cinétiques différentes.
ACT = Artemisinin base combinaison Thérapie (combinaison thérapeutique à base d’artémisinine)

Objectifs d’une thérapeutique antipaludisme efficace

- Permettre une guérison clinique et durable
- Réduire la morbidité liée au paludisme
- Arrêter la progression d’une maladie bénigne en une affection grave et potentiellement mortelle.
- Réduire l’impact de l’infection placentaire paludique et de l’anémie liée au paludisme maternel grâce à la chimioprophylaxie (TPI)
- Minimiser les chances et le taux de développement de la résistance.

Avantages des ACT

- Efficacité supérieure aux monothérapies existantes du fait de la synergie d’action des composants.
- Activité sur les souches de Plasmodiums falciparums multi résistantes.
- Réduction rapide et importante de la biomasse parasitaire.
- Diminution du risque de transmission.
- Résolution rapide des symptômes cliniques.
- Réduction de la probabilité d’apparition des résistances.
- Bonne tolérance : Les études disponibles des divers paramètres hématologiques et biologiques montrent que cette association n’altère aucune des fonctions hématopoïétique, rénale et hépatique.
- Absence de résistance documentée.

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Vos commentaires

  • Le 24 avril 2007 à 11:10, par Koffi En réponse à : > Paludisme : Le “coarsucam”, un nouveau médicament

    J’ai la nette et terrible impression que notre pays est prêt "à tout tester", pris qu’il est dans la non rationalisation habituelle de ses priorités. Et puis, je n’ai pas lu que notre spécialiste maison de cette maladie (le Général Guiguemdé) se soit prononcé...

    • Le 7 août 2007 à 14:34 En réponse à : > Paludisme : Le “coarsucam”, un nouveau médicament

      Bonjour à tous,
      Ceci pour dire qu’il n’est jamais tard pour bien faire. Nous sommes à l’écoute de nos grands chercheurs dans le domaine. Il faut reconnaître par expérience que ce nouveau produit "COARSUCAM" dont on parle à des effets indésirables extrêment difficile à suporter pour l’organisme sur plusieurs jours.

  • Le 24 avril 2007 à 18:21, par cbble002 En réponse à : > Paludisme : Le “coarsucam”, un nouveau médicament

    Ce n’est pas du tout facile quand on est un pays pauvre et voué de façon aveugle aux tests d’expérimentation et de mise en route de n’importe quel produit.

    Mon etonnement est de ne pas savoir la position d’eminent chercheur du pays et mieux indiqués pour l’integration de ces types de substances.En l’ocurence les Pr GUIGUEMDE ET GUISSOU.
    De toutes les facon rien ne doit encore ,nous etonner car dans ce pays nous avons appris a consommer de façon aveugle tout ce que l’occident et ses firms nous tendent et faisant croire que cela nous conviens. ;même si dans notre pays nous vivons une endemie permanente de paludisme.

    Nous ne pouvons pas comprendre que de personnes aussi bien placées dans la recherche de remède contre le paludisme aient été exclues de cette rencontre.
    Moi je ne saurais m’abstenir de douter de l’efficacité de ce produit dit "Coarsucam"
    cbble002

    • Le 29 décembre 2011 à 16:17, par vigisante En réponse à : > Paludisme : Le “coarsucam”, un nouveau médicament

      Bonjour suis gabonais et victime du coarsucam I’ll ya bientotdeux ans jai fais une reaction grave a ce medicament brulure de la peau inflammation oculaire je ne doit la vie qu`a dieu et a mes medecin qui m`ont sortie de la apres deux d`ospitalisation.a ce jour pour le rspect de mes droit et de ce qui continue a mourir dans lombre et l`ignorence sans savoir jai depuis deux ans deja lance une action en justice contre sanofi avensis fabriquant du coasucam .les quelque recherche que jai eu a faire m`ont fait decouvrir que la reaction que jai eu ne sont indique dans la notice mais existe dans d`autres document que jai eu sur le net et en cote ivoire l`association des deua molecules qui font le coarsucam a ete l`objet d`un arrete l`interdisant sur le sol ivoirien sanofi oculte cet info au peril des victimes qui meurent par les effets indesirable

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