Il est 21 h 35 sur le pont de Baskuy. La circulation est dense. La plupart de ceux qui se dirigent vers le centre ville tenaient qui un tabouret, qui une chaise, ou un banc. Où allaient-ils ? La question ne tardera pas à trouver une réponse. Un peu plus loin, ils convergent vers la paroisse de Kolog-Naaba d’où on entendait la chorale chanter la victoire.

Des vendeurs ambulants de bougies offraient leur marchandise à ceux qui n’en avaient pas, car il était question d’allumer des bougies pour marquer la victoire de la lumière sur l’obscurité. Le cierge pascal était également allumé, symbolisant la présence du Christ.
La particularité de la veillée pascale est qu’il s’agit d’une nuit sainte où le Christ est passé de la mort à la vie, il y a plus de deux mille ans. Dès lors, il est vivant pour l’éternité et omniprésent pour ceux qui l’invoquent ou demandent son aide.

En effet, le but de sa mort sur la croix était de sauver l’humanité de ses péchés et de réconcilier le monde avec Dieu, au prix du sang. Aujourd’hui, et de plus en plus des hommes, des femmes, toutes catégories confondues, qui acceptent Jésus dans leur vie, par amour pour lui ou pour leurs intérêts personnels. Aussi de nombreux chrétiens se baptisent-ils chaque année.

Rien qu’à l’église de Kolog-Naaba, il y a eu cent quatre vingt cinq baptêmes et cinquante-deux confirmations. C’est aussi une opportunité pour tous les chrétiens déjà baptisés et confirmés de renouveler leur promesse de baptême et d’appartenance à Jésus. « Par le baptême, nous mourrons au péché pour ressusciter à la vie nouvelle ». Selon Romain 6-1-6.

D’après Saint Paul : « Nous avons été ensevelis avec le Christ par le baptême en sa mort, et avec sa résurrection des morts, par la gloire de Dieu, nous menons une nouvelle vie avec lui... Car ressuscité des morts, le Christ ne peut plus mourir du fait que la mort n’a pas de pouvoir sur lui ».
« Alléluia, le Christ est vivant ! Il a vaincu la mort ! » criait de joie, l’assemblée en prière.

Ces chants de victoire et de joie interviennent après quarante jours de jeûne, de pénitence, de prière pour implorer la grâce de Dieu pour le pardon des péchés et changer de vie en essayant de se conformer à la vie de Dieu. Les quarante jours de jeûne rappellent aussi le temps de prière que Jésus Christ a passé au dessert, sans manger ni boire.

Ainsi, annuellement, 40 jours avant la Pâques, les chrétiens s’approprient ce temps de grâce pour changer de comportement en méditant la passion du Christ et sa mort sur la croix, d’où le chemin de croix chaque vendredi. C’est un temps de charité, d’humilité, de partage, de prière et d’assistance mutuelle. Les chrétiens ont pris conscience que secourir un frère ou soulager une personne, c’est aider le Christ à porter sa croix.

Au-delà des chants de victoire, la célébration de la Pâques, s’est faite, entre autres, par l’écoute de la Parole de Dieu, pour plus de foi, d’espérance et de charité. En effet, les différentes lectures de la Bible ont porté sur la compassion que Dieu a pour son peuple.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya