On ne les appelle plus « Docteur » mais plutôt « Professeur » ; on peut même ajouter « Professeur agrégé ». Ils sont treize à rejoindre le cercle restreint des maîtres de conférences agrégés à l’Unité de formation et de recherches en sciences de la santé (UFR/SDS) de l’Université de Ouagadougou (UO).

Tous ont été reçus en novembre dernier au concours d’agrégation organisé à Bamako au Mali par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieure (CAMES). Le monde universitaire et la Nation burkinabè sont fiers de ces hommes et de ces femmes et ils le leur ont dit le vendredi 16 février 2007 à l’occasion d’une cérémonie sobre mais sympathique. « Nous sommes pudibonds, très modestes, si bien que nous n’avons pas pris l’habitude de reconnaître et de dire que nous sommes bons, que nous avons des hommes et des femmes hautement compétents », s’est félicitée la présidente de l’UO, Pr Odile Germaine Nacoulma.

Pour confirmer ces propos, la porte-parole des lauréats, Pr agrégé Lucie Adélaïde Valérie Nébié a expliqué que le Burkina Faso a présenté quatorze candidats au concours d’agrégation 2007. Mais, un seul n’a pas pu malheureusement franchir l’étape. Le Burkina Faso a enregistré 93 % de succès à ce concours et occupe de loin le premier rang de tous les pays participants, s’est-elle exclamée.

Au total 118 candidats venus de quatorze pays de l’Afrique francophone ont pris part à ce concours qui a concerné six sections. Outre la pharmacie, le concours portait sur des spécialités comme la médecine vétérinaire, l’odonstomatologie, les sciences fondamentales et mixtes, la chirurgie et les spécialités chirurgicales et enfin, la médecine et les spécialités médicales.

Cinq des treize lauréats burkinabè sont des femmes, toute chose qui pourrait conforter les mouvements féministes burkinabè et autres progressistes, que les femmes sont aussi capables que les hommes, pourvu qu’on leur fasse confiance.

Les nouveaux agrégés qui ont bénéficié de l’encadrement pédagogique du Pr Kampadilemba Ouoba ont salué sa constante disponibilité, invitant tout de même les autorités universitaires à mettre à la disposition des futurs candidats des ordinateurs, des rétroprojecteurs, une salle équipée avec une bonne connexion à l’Internet et aussi... la craie.

Ils souhaitent aussi que l’Université s’assure que les futurs candidats bénéficieront des meilleures conditions d’hébergement, de transport, de restauration, de couverture sanitaire et de soutien psychologique. « Nous souhaitons rencontrer Son Excellence monsieur le président du Faso, pour lui rendre compte de la mission de Bamako qui a été bien accomplie et lui témoigner notre gratitude et notre reconnaissance », a plaidé le Pr Nébié.

Le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Joseph Paré, qui était en compagnie de trois de ses collègues a promis de transmettre la requête « à qui de droit ».

Romaric Ollo HIEN

Sidwaya