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Joseph Issoufou Conombo fête ses 90 ans

Publié le lundi 12 février 2007 à 07h25min

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Joseph Issoufou Conombo

Le dimanche 11 février à Illfurth, dans l’Est de la France, le Dr Joseph Issoufou Conombo, ancien Premier ministre du Burkina, encore Huate-Volta, a fêté dans la foi, ses 90 ans, bouclés deux jours plus tôt. Au cours de la messe qu’il a célébrée à cet effet, l’abbé Dominique Yanogo a rappelé son parcours.

Excellence Monsieur Joseph Issoufou CONOMBO,

Nous venons de célébrer la messe qui clôt les trois jours de souvenirs que vous avez vécus depuis le 9 février 2007 pour marquer ici en Alsace votre 90ème anniversaire.

Au cours de chaque eucharistie, il y a une proclamation après la consécration qui est appelée « anamnèse ». C’est un vieux mot qui renvoie à « amnésie ». L’anamnèse serait donc une proclamation du souvenir, le refus de l’amnésie, de la perte de mémoire.

La célébration de ce 90ème anniversaire, Excellence, est pour moi un appel à l’anamnèse.

Cet anniversaire proclame que le 9 février 1917 à Tampuncko, dans un coin de Kombissiri, au sud de Ouagadougou, la capitale Wogdgo des Moose devenue celle de la Haute Volta puis du Burkina Faso, vous êtes venu au Moogho, le monde vu de cette partie de la planète. Votre destinée, vous la racontez si bien vous-même dans vos livres que je m’en voudrais de la galvauder par des approximations inadéquates :
- Mon idée - projet de société pour la Haute Volta (1976)
- Souvenirs de guerre d’un « tirailleur Sénégalais » (1989)
- Mba Tinga ou les traditions Mossé dans l’Empire du Moogho-Naba (1989)
- Acteur de mon Temps : un Voltaïque dans le XXè siècle (2003)
- Une autre conquête de l’Afrique par l’Amour et la Charité (2003)

A travers vos ouvrages, vous voulez conduire le lecteur, à aller des fleurs aux racines. Vous devenez le guide du présent dans ce passé si riche et si différent qui vous a porté et dont vous avez supporté alternativement joies des honneurs et poids des épreuves. Vous rendez ainsi un service énorme à la génération actuelle, mue par l’immédiateté de la culture audiovisuelle, qui se perd dans un monde virtuel sans repères et sans racines, partant, fragile aux vents contraires du moment. Veuillez accepter par ma voix la gratitude de ceux et de celles dont vous sauvez ainsi la mémoire et l’avenir, d’où qu’ils soient et où qu’ils vivent.

En ce jour d’anamnèse, je vois bien sûr le médecin auxiliaire qui contribue à la libération de l’Alsace et que l’Armistice trouve en 1945 à Stuttgart, le secrétaire d’Etat dans le cabinet de Pierre Mendès-France, le ministre des Affaires économiques de l’Union Française, le sénateur de la communauté Franco-Africaine, le député et vice président de l’assemblée nationale voltaïque, le Maire de Ouagadougou, le premier ministre de la Haute Volta, et j’en passe... Mais je voudrais ne pas oublier, en ce jour d’anamnèse, ce que quelqu’un d’autre a écrit à votre sujet : « Cet homme politique, est avant tout et surtout un homme pieux, un chrétien croyant pratiquant, à une époque qui a perdu ses repères où on trouve, ô comble d’inconséquence, beaucoup de croyants non pratiquants, et ô comble de conformisme, beaucoup de pratiquants non croyants. »

Le sanctuaire Saint Joseph que vous avez offert à Kombissiri est sans doute le meilleur cadeau que vous laissez à l’avenir : la prière de votre Saint Patron en écho aux suppliques qui s’y élèveront vers Dieu soutiendra la foule croyante qui y défile. Veuillez accepter par ma voix la gratitude de ceux et de celles dont vous sauvez la vie en les conduisant ainsi à la vraie Source.

Excellence, Monsieur Joseph Issoufou CONOMBO, je suis particulièrement heureux de me tenir aujourd’hui devant cet autel pour vous souhaiter heureux anniversaire. Il y a 31 ans, en 1976, c’est le Docteur CONOMBO de la clinique « Koumda-Gnonré » qui me délivrait l’attestation médicale requise pour le dossier d’admission au grand séminaire de Koumi. Le prêtre que je suis, docteur de la loi d’amour révélée par Jésus-Christ, est heureux, à son tour, d’attester que votre âme chrétienne et moaaga est de bonne qualité : vous pouvez donc poursuivre votre route sur le chemin du sacerdoce historique que vous avez entamé depuis 90 ans.

HEUREUX ANNIVERSAIRE DOCTEUR JOSEPH ISSOUFOU CONOMBO !
AD MULTOS ANNOS !

Abbé Dominique YANOGO,
Mulhouse, 11 février 2007.

P.-S.

Lire aussi :
"Acteur de mon temps"

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