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Dépigmentation : Peau hybride, masque hideux !

Publié le mardi 6 février 2007 à 07h38min

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Chapeau à ce confrère et à cette association qui ont accepté botter en touche cet autre fléau provoqué, et qui malheureusement a droit de cité dans nos contrées. La dépigmentation, pour ne pas trop tourner autour d’un mal né d’un vrai complexe, est ce qu’on peut appeler en termes ramassés « une maladie achetée ».

Une maladie, qui de plus en plus, a ses adeptes dans toutes les sphères de la société. Au fameux « Peau noire, Masque blanc » de l’écrivain Frantz Fanon, on peut répliquer aujourd’hui sans sourciller « peau hybride, masque hideux ».

Avez- vous seulement été "au contact" de ces personnes, en temps de chaleur ? Ah ! quelle odeur ! L’expression de cette liberté de muer dans une peau qui n’est ni blanche, ni noire, mais plutôt « habillée » de petits boutons, de pustules et des articulations bien noires s’accompagne très souvent d’une mutation comportementale.

On change surtout la façon de parler, on découvre un sentiment de grandeur, qui cache mal une laideur. Les sus concernés ne « ressemblent » plus à quelque chose. Pour ne pas dire, ne ressemblent à rien. La sonnette d’alarme sur laquelle les pouvoirs publics ont longtemps et longuement tiré n’a pas servi à grand-chose.

Et la libéralité de nos marchés est venue en rajouter à un flux incommensurable de produits claircissants qui ont vu leurs inconditionnels croître. Si la comparaison dégrade l’âne, elle ne lui enlève pas ses tares et ses caprices. A ce jeu de comparaison, on pourrait dire que le pays des Hommes intègres comparé à d’autres pays de notre sous-région et surtout de l’Afrique centrale en matière de dépigmentation est dans la préhistoire.

Le mouvement n’a pas encore atteint les dimensions disproportionnées. Ç’est donc là une aubaine à saisir pour accroître la sensibilisation, intégrer tous ces milieux dont la population est friande de pommades qui affiche leur intention de faire passer de noir, à clair, voire rouge.

Déjà, la mesure de « sucrer » toute publicité sur ces produits avait été prise, peut-être faudra-t-il trouver les moyens de susciter d’autres pub, mais qui portent sur les conséquences d’un mal voulu par certains qui savent le risque qu’ils encourent face à un grand nombre qui le fait parce que « sans çà, c’est dur d’avoir un mari ».

La raison apparente étant lâchée, on se demande si c’est pour « se trouver aussi une femme » que des hommes se sont mis également dans la danse. Le drame, c’est que cette question de libre arbitre au commencement, devient une préoccupation lorsque survient une maladie de dermatologie. Elle est même en train de virer en problème de santé publique.

Dommage que ces personnes ne se rendent pas compte avec le poète que « le noir, c’est la couleur de tous les jours ». Et si ce n’était que le fort de l’homme, jamais satisfait de son état et qui le regrette chaque fois après coup. Comme pour dire avec quelqu’un que le « vrai bonheur on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu ».!

Jean Philippe TOUGOUMA

Sidwaya

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