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Le CIEFFA, objet d’une question orale à l’Assemblée nationale

Publié le lundi 20 novembre 2006 à 07h13min

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Les députés ont interpellé le gouvernement sur le Centre international pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique (CIEFFA), créé en 1999. Le ministre Joseph Paré a donné des éclaircissements sur la vie de l’établissement, le vendredi 17 novembre dernier.

Le CIEFFA est une structure régionale qui a pour principal objectif, de « promouvoir l’éducation des filles et des femmes en vue de leur pleine participation à l’élimination de la pauvreté, à l’avènement d’un monde de paix pour un développement humain durable ». Le Burkina Faso a eu le privilège d’abriter le siège de l’institution qui est fonctionnel depuis juin 2006.

Mais les députés ignorent beaucoup du Centre, aussi bien de son fonctionnement que des avantages que le Burkina Faso tire en abritant le siège. Le député Ouindélassida François Ouédraogo du groupe parlementaire PDP/PS et apparenté, auteur de la question orale, voulait connaître le bilan du Centre, huit ans après sa création.

Il s’est aussi demandé s’il n’y a pas un lien direct entre l’obtention du siège du CIEFFA et la perte du siège du bureau de l’UNESCO pour la région du Sahel, désormais transféré à Bamako au Mali.

Le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Joseph Paré qui a apporté la réponse du gouvernement, a cité les actions de lobbying du CIEFFA notamment à la réunion du Conseil régional pour l’éducation et l’alphabétisation en Afrique (CREEA) tenue à Lomé en 2000, à la Conférence des ministres de l’Education nationale (CONFEMEN) organisée à Ouagadougou est en Europe.

Le CIEFFA a en outre, mené des études sur la situation de l’éducation des filles et l’alphabétisation des femmes en Afrique. Il est aussi l’auteur de plusieurs publications.

« Le CIEFFA a toujours essayé d’informer les décideurs sur ses préoccupations et il a confectionné pour sa visibilité, des plaquets, un site web et un bulletin d’information », a soutenu le ministre Paré.

Le Centre revendique aussi des appuis multiples à la formation des filles aux NTIC, à la formation de clubs scientifiques de femmes au Burkina et au Togo.

Durant une vingtaine de minutes, le ministre Paré a révélé les grandes activités menées par le Centre. Il a par ailleurs, indiqué que le CIEFFA est un centre spécialisé de l’Union africaine (UA) et peut bénéficier des compétences de l’UNESCO pour travailler. Il devra abriter une équipe internationale. Cela a fait réagir le député Djédjouma Sanou qui s’est élevé contre la « fâcheuse habitude » du Burkina de ne pas valoriser l’expertise nationale au sein de l’administration internationale. Les élus voulaient aussi des réponses sur le traitement des agents du Centre et sur les cotisations des autres pays membres.

Malheureusement, dira le ministre, les statuts du Centre ne sont pas encore adoptés au niveau de l’UA et pour l’instant, le Centre vit essentiellement des soutiens du Burkina. Il bénéficie toutefois de l’appui de la principauté de Monaco et de l’UA qui a débloqué 500 000 dollars, soit plus de 250 millions de francs CFA pour 2006.

Le ministre a enfin précisé que le Burkina a perdu le siège régional de l’UNESCO suite à des restructurations internes de cette institution. Quant aux avantages à tirer du siège du CIEFFA, il faudra attendre le plein fonctionnement du Centre pour être visibles.

La directrice du Centre, Mme Elisabeth Ouédraogo qui accompagnait le ministre Paré est sortie de l’hémicycle bien rassurée. « Nous avons compris que les députés ne sont pas informés sur le Centre et ils ont cherché à en savoir », a-t-elle dit, ajoutant à leur endroit, « C’est votre appui qui nous manque ».

Le CIEFFA a même déposé une requête de plaidoyer, à l’Assemblée nationale, demandant aux élus d’intervenir à sa faveur selon le ministre.

Aux députés qui s’interrogent pour le rôle du CIEFFA, celui-ci a expliqué qu’en dehors du président du Faso, des ambassadeurs de Paris et d’Addis-Abeba et des ministres des Enseignements secondaire et supérieur, qui ont fait du Centre leurs préoccupations, « il n’en est pas de même des autres autorités politiques, administratives et législatives, d’une manière générale ».

Mouor Aimé KAMBIRE

Sidwaya

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