Le 1er juin 2006, l’archevêque de Koupèla, Mgr Séraphin Rouamba, consacrait les abbés Romuald Compaoré, Paulin Bertrand Damiba et Lucien Irissa Kouraogo, à l’ordre sacerdotal. A cette occasion, la communauté catholique des ressortissants de l’archidiocèse à la paroisse Saint Guillaume de Tanghin y avait envoyé une délégation pour prendre part à la joie de ses frères.

Touchés par cet acte de solidarité, les jeunes prêtres sont venus à Ouagadougou le dimanche 12 novembre 2006 pour traduire leur reconnaissance à cette communauté qui vit « loin de l’archidiocèse mais conserve le lien ombilical qui la lie à ses frères de Koupèla dans la foi ».

L’événement qui a été d’abord célébré par une messe dans la cour de la chapelle Saint Gabriel (toute petite pour accueillir le monde) a eu une touche particulière. La cérémonie a débuté par une procession des trois nouveaux prêtres, accompagnés du curé de la paroisse.

C’est par une procession rythmée au son des tam-tams et des pas de danse du terroir (le warba de Zorgho et le Yarma de Koupèla) ainsi que de chants que les prêtres ont été conduits à l’autel, installé à la devanture de la chapelle. Après qu’ils aient reçu le zom-koom de l’étranger, le curé de la paroisse, l’Abbé Ernest Ilboudo, s’est adressé à ses hôtes : « bienvenue dans notre communauté paroissiale... Vous ne voyez ici qu’une partie de cette communauté... ».

L’Abbé Lucien Kouraogo, porte-parole des visiteurs, dans des propos teintés d’humour, a au cours de son homélie, souhaité qu’au sein de la communauté, beaucoup prennent l’exemple de Simon Pierre et d’André, de Jacques et de Jean, qui ont abandonné barques et filets pour suivre Jésus, afin d’apporter partout la Bonne Nouvelle. « La moisson est abondante et les ouvriers très peu nombreux. La paroisse Saint Guillaume par exemple est très vaste, avec seulement deux prêtres... », a-t-il souligné.

La messe était animée par deux chorales (francophone et moréphone). Mais ce qui aura certainement retenu l’attention de plus d’une personne, ce sont les offrandes apportées au Seigneur par la communauté, juste avant la célébration de l’Eucharistie. Arachides, goyaves, grenouilles frites et crapauds séchés, patates... Constituent ces offrandes.

Nombreux sont ceux qui ont souri à la vue de ces offrandes, tant elles représentent une des particularités culturelles de chacune des quatre provinces que compte l’archidiocèse de Koupèla (Boulgou, Ganzourgou, Koulpélogo et Kourittenga).

Le président de la communauté, Jean Ferdinand Minoungou, explique que tout a commencé il y a quelques années, par la parenté à plaisanterie entre ressortissants de Koupèla et de Zorgho. « Nous n’étions pas nombreux à l’époque. Nous avons pensé qu’il fallait l’élargir à tous les ressortissants de l’archidiocèse. Aujourd’hui, la communauté regroupe environ 300 personnes... », a-t-il indiqué.

Cette journée s’est terminée par des réjouissances où la parenté à plaisanterie était au rendez-vous.

Etienne NASSA

Sidwaya