La jeunesse constitue une frange importante de l’Islam. Cependant, beaucoup ne peuvent dire à quel âge le jeune musulman est astreint aux obligations du jeûne. L’Iman Tiégo Tiemtoré de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB), explique que les obligations religieuses en Islam sont liées à la puberté. « Dès qu’on est puberte, qu’on soit homme ou femme, les obligations religieuses vous incombent » a-t-il affirmé. Qui plus est, « le simple fait d’être jeune ne vous excluent pas du champ de ceux qui doivent jeûner ».

Pour ce qui est du comportement, les jeunes doivent plus respecter les préceptes religieux. Par exemple, un célibataire qui a plusieurs copines doit pendant le mois de Ramadan, se limiter à une seule. Pourtant, tout ne se limite pas là. Après le Ramadan, il doit « régulariser sa situation » avec celle-ci car en Islam, ce n’est pas honorable d’être avec une fille sans mariage. Quand le mois de Ramadan arrive, les gens essaient de se discipliner.

Mais cette discipline doit se poursuivre après le Ramadan. « Eloigne-toi des vices pendant le mois de jeûne pour que Dieu t’aide à t’éloigner définitivement », a explicité Tiégo Tiemtoré. Sur l’âge exacte à partir de laquelle les jeunes musulmans sont astreints au jeûne, il dira que la puberté varie selon les époques, le sexe, les zones géographiques et les conditions de vie. « On ne peut pas fixer un âge.

Il y a des gens qui sont pubertes à 13-14 ans, d’autres le sont plus tard. On considère que le jeûne est obligatoire dès la puberté » a-t-il fait comprendre. Du reste, dans un effet d’entraînement, il est conseillé aux parents musulmans d’amener leurs enfants petit à petit à s’approprier le jeûne. Par exemple, à l’âge de 6-7 ans, on peut amener l’enfant à jeûner jusqu’à midi et ensuite, plus tard. Habitué à jeûner dès l’enfance, à l’adolescence le jeûne sera plus facile pour lui. Toutefois, « ce n’est pas obligatoire pour l’enfant de jeûner ». Et, l’apprentissage au jeûne doit se faire à un âge raisonnable ; quand l’enfant est en possession de tous ses sens, quand il commence à aller à l’école pour les scolaires.

L’habillement ne fait pas le jeûneur

Selon le Saint Coran, Allah a donné aux êtres humains toutes les formes d’habillement pour qu’ils s’habillent mieux. Mais, « le meilleur des vêtements est celui de la piété, le cœur ». Par exemple, on rencontre des musulmans qui portent des boubous et qui sont loin de Dieu et par contre certains portent des chemises et sont très proches de Dieu.

Il y a des peuples où le boubou ne fait pas partie des habitudes vestimentaires. Néanmoins, ce n’est pas pour autant que ceux-ci sont éloignés de Dieu. L’Imam Tiégo relève qu’on peut s’habiller à la mode du moment, l’essentiel étant qu’il soit licite et qu’il permette d’accomplir les gestes de la prière.

Quand au port du voile par les musulmanes, c’est une obligation religieuse qui s’applique à partir de la puberté. Cependant affirme l’Imam, le voile a été relevé une dizaine d’années après la première révélation, donc les premières musulmanes n’ont pas porté le voile. Le port du voile est un processus. « Aujourd’hui, on peut rencontrer une musulmane qui est voilée, mais qui est très loin de Dieu. Le voile ne fait pas la piété, c’est un élément de l’Islam », soutient-il. Aussi, « il faut que les musulmans arrêtent de juger les gens de l’extérieur.

Dieu a fait de nous des créatures, nous ne sommes pas des juges. Nous ne devons pas exclure quelqu’un de la miséricorde de Dieu. Ce n’est pas juste. Il y a des musulmanes qui ne portent pas le voile mais qui sont pieuses ». Il faut, de son avis, encourager les musulmanes à porter le voile, mais celle qui ne portent pas le voile ne sont pas pour autant exclues de l’Islam.

Bachirou NANA

Sidwaya