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Conséquences de l’excision : Des agents de santé à l’école de la réparation

Publié le jeudi 12 octobre 2006 à 07h15min

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Pr Michel Akotionga

Le Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE) organise du 9 au 21 octobre 2006 à la clinique Suka, une session de formation aux techniques de réparation des séquelles de l’excision au profit des médecins, des sages-femmes et des aides-opérateurs.

Vingt cinq médecins gynécologues-obstétriciens, médecins chirurgiens et aides-opérateurs vont pendant douze (12) jours, apprendre les techniques de réparation des séquelles de l’excision. Ils sont venus de neuf (9) provinces du Burkina et du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo.

Sixième du genre, la formation est assurée par le gynécologue-obstétricien, Michel Akotionga. Cette session de formation vise à accroître le nombre de spécialistes en la matière. L’objectif étant de permettre à ces agents d’acquérir des connaissances et surtout, de maîtriser les techniques de réparation des séquelles de l’excision afin de soulager les nombreuses femmes et filles qui en souffrent. A l’issue de la formation, le nombre d’agents formés dans le domaine sera porté à cent cinquante (150).

La conseillère du ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Mme Aminata Yé qui a présidé l’ouverture du séminaire, a souligné que si « les femmes constituent l’avenir de notre pays et la clé du développement, il est plus que jamais temps de les mettre à l’abri de toutes les pratiques tendant à les rendre vulnérables et à diminuer leurs capacités physique, mental et psychologique ».

Pour les premiers responsables du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), quinze (15) ans d’intenses activités d’Information - éducation/communication (IEC), de formations, de concertations, de plaidoyers et de partenariat ont permis aux populations de s’exprimer, de se présenter aux formations sanitaires pour une prise en charge des séquelles dont elles souffrent. Ainsi, à ce jour, plus de cinq cent soixante (560) cas de complications ont pu être prises en charge dans les hôpitaux publics de Dori, de Ouagadougou et à la clinique Suka El Fateh.

Pour le formateur, le Pr Michel Akotionga, ce chiffre est encourageant mais pas assez et la présente formation élargie aux agents de santé de neuf provinces, permettra aux victimes de parcourir moins de distance pour bénéficier des services de spécialistes de réparation des séquelles de l’excision.

Dues à des complications de la pratique de l’excision, les séquelles sont entre autres, l’accolement des lèvres. « Cet accolement réduit l’orifice vaginal rendant impossible, soit les rapports sexuels, soit l’émission du sang des règles ou les urines », a soutenu le Pr Akotionga avant de conclure que les réparations sont gratuites.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)
Charles OUEDRAOGO (charles_ouedraogo@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 19 octobre 2006 à 09:34, par Magid En réponse à : > Conséquences de l’excision : Des agents de santé à l’école de la réparation

    Vivement que de telles réunions se produisent en Afrique sur l’excision du prépuce. Cette pratique visant à mutiler un organe sain à également de nombreuses concéquences sur le garçon qui la subit le plus souvent contre son gré.
    Les mentalités ont changés en ce qui concerne l’excision chez les femmes, nul doute qu’avec le temps une remise en cause de la circoncision se fera de la même manière permettant aux garçons de continuer à bénéficier d’un sexe entier, d’un excellente hygiène (comme Dieu l’a voulut à notre naissance) et de ne pas se sentir mutilé, handicapé ou diminué psychologiquement.

    Magid

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