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Grève du 27 septembre 2006 : Des syndicats dénoncent des comportements anti-travailleurs

Publié le mardi 10 octobre 2006 à 07h32min

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Suite à la grève des travailleurs du 27 septembre dernier, des représentants de centrales syndicales et de syndicats des sections du Yatenga relèvent le "comportement hostile et nuisible de certains chefs de service vis-à-vis des organisations syndicales".

Le mercredi 27 septembre 2006, les organisations syndicales de la province du Yatenga, à l’instar de celles des autres provinces, ont observé le mot d’ordre de grève et de manifestation publique contre la vie chère.

C’est l’occasion ici pour la coordination provinciale de saluer vivement la mobilisation massive des travailleurs de la province.

Avant de revenir très prochainement plus en détail sur le bilan de la grève, les organisations syndicales voudraient, à travers ce présent écrit, relever et stigmatiser le comportement hostile et nuisible de certains chefs de service vis-à-vis des organisations syndicales.

En effet, le lundi 25 septembre 2006, soit l’avant-veille de la grève, les responsables des différents syndicats ont initié des affiches pour être placées sur les lieux de travail aussi bien dans les services publics que ceux du privé. Si les premiers responsables de certains services se sont montrés favorables, chez d’autres, ce ne fut point le cas. Ainsi, dans la circonscription d’éducation de base de Tangaye, l’inspecteur Ouédraogo Mahamadi a catégoriquement refusé, arguant que sa CEB relève de l’administration publique, et, par conséquent, son tableau d’affichage ne peut pas être utilisé à des fins syndicales.

Informée, la coordination provinciale a envoyé une délégation auprès de l’inspecteur afin de mieux cerner les raisons de son refus. Arrivée sur les lieux, la délégation entra en contact avec l’inspecteur et exposa l’objet de sa visite, non sans observer toute la courtoisie qui entoure une telle rencontre. Peine perdue. En réponse, monsieur Ouédraogo Mahamadi renvoya la délégation en ces termes : "Il est inutile de vous (la délégation) rappeler que l’administration ne permettra pas qu’on utilise ses propres installations contre ses intérêts." A ces mots, la partie syndicale a fait observer que cette attitude était une violation flagrante des libertés syndicales, et un comportement antitravailleur. Monsieur Ouédraogo Mahamadi n’a pas trouvé mieux ; il pique une colère noire et somme ses visiteurs de quitter immédiatement son bureau. La délégation tente de placer un mot pour renouer le fil du dialogue. Monsieur l’inspecteur n’est pas d’humeur à discuter, "ici, c’est moi qui commande et oriente les débats", enfonce -t-il.

Toutes les tentatives furent vaines pour lui faire entendre raison.

Chassés comme des malpropres, les membres de la délégation quittent le bureau. C’est à ce moment qu’un membre de la délégation, excédé par ce qui vient de se produire, lança : "ça, c’est irresponsable." Piqué au vif, monsieur l’inspecteur se lève et, avec un air de suffisance débordante, demande à l’intéressé de répéter ses propos ; ce qui fut fait. "De toute façon vous allez m’entendre », répliqua-t-il.

Ce même inspecteur, prenant fonction pour la première fois comme chef de circonscription a Ouahigouya n°3, a rendu la vie difficile à beaucoup d’enseignants. Il tournait dans les écoles, son sac bourré d’imprimés de lettres d’explication qu’il distribuait à tout bout de champ. Nous taisons volontiers, pour le moment, bien d’autres attitudes hostiles avérées.

Ce genre de comportement rétrograde, digne d’un contremaître, constitue un véritable danger pour les libertés syndicales. C’est pourquoi nous rappelons ici que le droit de se syndiquer, le droit de grève sont garantis par la Constitution de notre pays (art. 21 et 22), la loi 013 (art. 45).

Par ailleurs, les dispositions de la convention 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical est sans ambiguïté à son article 11 :"Tout membre de l’OIT pour lequel la présente convention est en vigueur s’engage à prendre toutes mesures nécessaires et appropriées en vue d’assurer aux travailleurs et aux employés le libre exercice du droit syndical. Le Burkina Faso a ratifié cette convention 87 il y a longtemps.

. Si aujourd’hui Monsieur Ouédraogo Mahamadi a accédé au grade d’inspecteur sans passer par les instituteurs principaux (IP) et les conseillers pédagogiques itinérants (CPI) avec dix ans de certificat d’aptitude pédagogique (CAP), c’est grâce aux luttes syndicales. Nous rappelons au sieur Mahamadi que malgré sa haine viscérale contre les organisations syndicales, il jouit des retombées des luttes des travailleurs.

Les organisations syndicales signataires de la présente dénoncent et condamnent avec la dernière énergie ce comportement antisyndical de Ouédraogo Mahamadi, indigne

d’un inspecteur.

Ouahigouya, le 28/09/2006

Ont signé

CGTB,
Tiendébéogo Z. Jean Marc

USTB,
Traoré Seydou

SYNATEB/Section du Yatenga,
Ouédraogo O. Patrice

SYNTAS/Section du Yatenga,
Somé Albert

SYNATEL,
Sango Salifou

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