Aucun de ces actes de terrorisme dont les auteurs se targuent de revendiquer un monde juste et équitable pour tous ne peut être accepté, parce que des vies humaines sont ôtées et des institutions légales ébranlées. Le président américain, George Bush a décidé d’appliquer la loi du Talion.

L’ennemi « invisible » Osama Ben Laden sera traqué jusqu’à sa capture et, les poseurs de bombes, seront combattus selon Bush. D’importants moyens humains, financiers et matériels sont engagés à cet effet. En matière de sécurité, les plus nantis se protègent. L’Union européenne dépense 25 millions d’euros par an pour sa sécurité, tandis que les USA sont à 1 milliard de dollars.

A Paris, Londres, tout comme dans d’autres capitales, de milliers de cameras surveillent 24 h sur 24 h. Ainsi, toute personne est dorénavant un suspect potentiel. Les ambassades des pays européens ont renforcé leur sécurité.
Les ambassades des USA quant à elles sont devenues de véritables forteresses.

Les attaques contre les représentations américaines font plutôt plus de victimes au sein des populations locales.
Les mesures de défense et le besoin de se protéger constamment sans jamais baisser la garde des pays visés par les attentats sont légitimes.

Mais, force est de reconnaître que c’est par excellence la manifestation d’un monde agonissant. Les injustices et les frustrations de par le monde ont atteint un niveau alarmant. Les opérations pétrole contre nourriture en Irak ou encore la situation en Palestine sont entre autres, à dénoncer.

Plutôt que d’aider le Hamas à devenir un véritable parti politique, les partenaires ont coupé leur aide. Par conséquent les fonctionnaires dudit pays ne sont payés depuis six mois. Cette situation accroît le sentiment de haine des activistes. L’Afganistan où il continue de tomber des bombes n’est pas en reste. Face à la misère, les populations demandent tout autre chose.

L’Afrique malade

Le continent africain est le plus en mal. Ouganda, Rwanda, Burundi, Libéria RD-Congo, Tchad, Soudan, Ethiopie, Erythrée...tous victimes de la manipulation d’un système idiologique qui ne dit pas son nom. L’Afrique est aujourd’ui un marché juteux, une aubaine pour ces marchands d’armes. Contre un peu de pain, le désert de certains pays à servi de déversoir de poubelle pour certains Occidentaux. La récente affaire de déchets toxiques en Côte d’Ivoire démontre clairement le dégré de considération que certains ont de l’Afrique.

D’ailleurs, la situation de tous ces jeunes immigrés qui tentent d’atteindre l’Europe est une forme de contestation. Pourquoi vivre sur une terre dont le sous-sol est riche mais dans un environnement malsain avec une monnaie faible qui ne permet pas une vie décente ?

Plusieurs signes indiquent qu’il y a des mécontentements. Lors de la dernière conférence des pays non-alignés à Cuba, les participants n’ont pas évoqué la date du 11 septembre, pourtant commémoré dans une grande partie du monde. Une situation qui a fâché les Américains. L’Afrique n’a pas le temps ou la voix nécessaire pour en faire autant parce que très préoccupée par ses maux.

Sinon, elle aussi devrait se plaindre de ses nombreuses conférences où personne n’évoque le cas d’une Journée de l’esclave pour saluer la mémoire de ses esclaves enlevés pour bâtir les Amériques et dont plusieurs dizaines de milliers ont péri dans le fameux commerce triangulaire. Le cas des anciens combattants morts au cours des deux guerres mondiales ne relèvent plus que de l’histoire.

C’est dans ce monde à plusieurs vitesses que l’Organisation des Nations Unis (ONU) a perdu une bonne part de sa crédibilité. Elle n’a pas réussi entre autres à empêcher les USA d’attaquer l’Irak. Mais les propos de son secrétaire général, Koffi Annan sur une chaîne de télévision sont significatifs. Il faut privilégier le dialogue selon lui mais aussi revoir la configuration du Conseil de sécurité pour l’adapter au contexte nouveau.

Au regard des sommes déboursées pour l’aide au développement, comparativement à celles utilisées pour les guerres, il y a de quoi dire que le monde tourne mal et va dans le mauvais sens. Il est grand temps que les puissants de l’heure fassent fi de leurs fameuses mesures d’accompagnement des pays pauvres. Lesdites mesures consistent à soulager le mal économique, politique... rien d’autre.

Il faudra dorénavant se mettre à l’écoute des uns et des autres pour asseoir des vraies politiques de développement à commencer par éradiquer la faim et éviter de faire deux poids, deux mesures. Les idéologies née de la guerre froide ont peut-être disparu mais la situation de nombreux pays alignés ou « non-alignés » n’a pas réellement évolué.

Hamadou TOURE (hatoure@yahoo.fr)

Sidwaya