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Augmentation des frais de scolarité : L’année sera dure pour les parents d’élèves

Publié le mercredi 6 septembre 2006 à 07h29min

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L’augmentation des frais de scolarité dans les établissements privés fait des gorges chaudes, notamment au niveau des parents d’élèves. Celle-ci est intervenue après un arrêté ministériel relatif aux coûts des heures de vacation des enseignants, qui connaissent ainsi une hausse : 2000 F CFA l’heure pour les enseignants certifiés et 1800 F CFA pour les professeurs de CEG.

Sur la question, nous avons approché des responsables d’établissement, à la faveur de la conférence des proviseurs et directeurs des lycées et collèges, qui s’est tenue les 4 et 5 septembre 2006 à l’université de Ouagadougou.

. Ali Sawadogo, proviseur du lycée Zinda : Cette augmentation, je crois, a été faite au regard des charges des établissements, selon ce que j’ai pu lire dans les journaux. Il est important pour l’encadrement des élèves, que toutes les conditions pour de bonnes études soient réunies. Des établissements peuvent respecter cette mesure d’augmentation des coûts des heures de vacation.

D’autres n’ayant pas les moyens financiers pour le faire ne l’observeront certainement pas. Des solutions peuvent être trouvées au sein de chaque établissement à travers des échanges entre l’administration et les enseignants, afin que l’année scolaire se déroule bien. Il aurait fallu, toutefois, sensibiliser les uns et les autres sur cette décision d’augmentation des frais. Au Zinda, il n’y a aucune augmentation de frais de scolarité. Les charges des parents d’élèves sont énormes, notamment pour l’achat des engins à deux roues et les fournitures.

. Ibrahim Bancé, proviseur du lycée provincial de Djibo : Il y a parfois une incompréhension entre les parents d’élèves et les responsables des établissements d’enseignement. Des établissements font face à l’absence de subventions conséquentes pour prendre en charge tout le programme de développement de l’enseignement secondaire. Les parents d’élèves sont indignés, c’est vrai. Ce n’est pas tant la faute des responsables des écoles. Je crois qu’il importe de sensibiliser tous les acteurs à travers des séances d’échanges et d’informations, surtout avec la cherté de la vie.

Emmanuel R. Pahima, directeur du CEG de Tinsobtenga, dans le Kouritenga : Pour les établissements publics, l’Etat est obligé d’intervenir pour résoudre des problèmes donnés. Au niveau du privé, il n’en est rien, et les responsables d’école rencontrent des difficultés multiples, au plan financier. Cette augmentation peut bien se justifier. Mais, toute augmentation doit se faire après des concertations entre les différentes parties. On ne peut pas, du jour au lendemain décider d’augmenter des frais d’inscription.

Cyriaque Zié, proviseur du lycée départemental de Ziou, dans le Nahouri : Cette augmentation est compréhensible au regard des difficultés auxquelles les chefs d’établissement sont confrontés. L’idéal serait la gratuité, mais n’oubliez pas les charges qui sont énormes. Toutefois, je comprends la réaction des parents d’élèves. Moi-même je suis parent d’élève. Je pense que le ministère a eu des concertations avec l’association des parents d’élèves au niveau national. Donc je ne crois pas que la décision ait été prise de façon unilatérale. Autrement, le privé ne peut augmenter les frais d’inscription de son propre chef.

Eloi Millogo, directeur du collège évangélique de Bobo Dioulasso : A notre niveau, nous n’avons pas fait d’augmentation des frais d’inscription. Des établissements l’ont fait afin de pouvoir faire face à leurs dépenses. Notre établissement pratiquait déjà les coûts de 1900 F CFA et 1700 F CFA pour les heures de vacation. Comprenez qu’il n’y a pas grand changement par rapport aux nouveaux coûts. Je comprends ceux qui ont procédé à des augmentations. La vie est dure, c’est vrai, mais les parents n’ont peut-être pas d’autre choix que d’inscrire leurs progénitures dans des écoles. Cela est à l’image de l’augmentation du coût de l’électricité.

. Karim Traoré, directeur de Nako Namounou à Bobo Dioulasso : Depuis deux années, nous ne connaissons pas d’augmentation des frais de scolarité. A chacun de savoir augmenter selon ses charges. Moi je suis un fondateur d’école et je dois rester lucide. Il ne faut pas augmenter parce que l’autre a augmenté. Les parents d’élèves devraient, je le reconnais, être associés aux échanges avant d’augmenter ces frais.

. Christine Ouédraogo, directrice du collège EBEN-EZER des jeunes filles de Nioko II : Nous n’avons pas fait d’augmentation au regard des moyens limités des parents d’élèves. Ses parents ont jusqu’ici des impayés pour l’année écoulée. C’est vrai que les coûts de produits tel le carburant sont plus élevés.

Avec un effectif de 40 élèves par classe, nous attendons d’avoir de nouveaux inscrits pour pouvoir compenser ainsi le manque à gagner. Nous comptons sur Dieu et sur les parents afin que l’établissement puisse continuer à fonctionner. Les frais scolaires n’ont pas connu d’augmentation, car ce ne serait pas intéressant pour nous de faire dépenser davantage les parents d’élèves.

Philippe BAMA

Le Pays

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